Texte Libre

Images Aléatoires

  • heise2.jpg
  • Trevor-copie-1.jpg
  • normal-114542249670.jpg
  • -tchiboard-b2t19444-20071130-hanamachi002-upby-Hime.jpg
  • -tchiboard-b2t18879-20071118-togainunochi087-upby-Sylphe.jpg
  • 651566786.jpg

Pour le sourire d'un ange

Jeudi 6 décembre 4 06 /12 /Déc 22:27

Par Azalea et Sheina

Chapitre I : Une fugue pour une rencontre.

Ce fut en une froide nuit d’hiver qu’il le trouva allongé dans la neige. Sa journée avait été difficile et il était loin de se douter que ses soucis n’étaient pas terminés. A vrai dire, Alexis Minori, âgé tout juste de 24 ans, revenait d’un rude entretient d’embauche de l’université de Todaï où il espérait une place en tant que professeur. Son physique, en plus de ses capacités, avait sans doute fait pencher la balance. Il fallait dire que ses yeux légèrement en amande de couleur gris perle, ses cheveux châtains aux reflets aubruns, son corps finement musclé ainsi que son visage gracieux et ses lèvres fines, laissaient rarement son entourage indifférent.
Alexis s’agenouilla auprès du corps et posa doucement une main sur sa joue. Il constata que le jeune homme qu’il avait sous les yeux était complètement gelé. Sa peau fort pâle et ses lèvres bleues lui firent prendre conscience qu’il était en hypothermie. Voyant son état, il s’empressa de retirer sa veste pour la poser sur les épaules du jeune homme en question avant de le prendre dans ses bras. Il fut surpris de la légèreté de celui-ci. Mais ne pouvant guère s’attarder sur ce détail, ce fut d’un pas précipité qu’il rejoignit son appartement.
Une fois à l’intérieur, il déposa son précieux fardeau sur son lit. Il s’afféra alors à lui retirer ses vêtements trempés. A cet instant précis, il ne pu s’empêcher de rougir devant la beauté de ce corps offert à ses yeux. Son regard s’attarda sur son visage. Ses traits étaient fins, soulignant parfaitement l’aspect fragile de ce garçon bien que ses cheveux châtains et en bataille donnaient malgré tout un petit air rebelle au visage d’ange de celui-ci. Néanmoins, il s’obligea à sortir de ses pensées et s’empressa d’aller chercher un essuie afin de le sécher du mieux qu’il put. Chaque frottement du tissu contre sa peau procurait au jeune homme un peu de chaleur. Voyant que cela ne suffisait pas, il se dépêcha de le recouvrir. Seul le temps ferait son œuvre. Ne sachant quoi faire de plus, Alexis décida de rester à son chevet afin de surveiller son état. Plusieurs heures passèrent ainsi sans que le malade ne reprenne connaissance. La fatigue la gagna peu à peu et il finit par s’endormir.

Le lendemain matin, lorsqu’il se réveilla, Alexis trouva dans son lit son petit protégé ayant cette fois-ci retrouvé une température normale. Soupirant de soulagement, il alla déjeuner. Lorsqu’il eut fini, il décida de profiter du sommeil de l’inconnu pour aller faire quelques courses. Prenant donc son portefeuille et ses clefs, il sortit de l’appartement, sans oublier de verrouiller la porte.
Toutefois, il ne songea pas que le jeune homme pouvait se réveiller en son absence.
------------

 

Ouvrant difficilement les yeux, il tenta de distinguer l’endroit où il se trouvait. Il ne reconnu en aucun point les lieux où il se trouvait. L’angoisse le gagna aussitôt. Essayant de se lever, la tête lui tourna un court moment. Paniqué, il se mit à parcourir l’appartement. Trouvant la porte fermée, sa panique se transforma en terreur. Il se laissa alors glisser lentement le long du mur, se recroquevillant sur lui-même.
Heureusement, Alexis revint bien vite chez lui. Ouvrant la porte, il entendit, venant du salon, des pleurs étouffés. Il lâcha immédiatement ses sacs et se précipita dans la pièce. C’est là qu’il trouva le jeune homme, replié sur lui-même. S’accroupissant à ses côtés, il voulu le prendre délicatement dans ses bras dans le but de le rassurer. Mais la réaction fut immédiate. Il fut brutalement repoussé.
      -    Ne t’approche pas de moi !

Surpris par cette réaction, Alexis se recula. Il ne savait pas quoi faire. Réessayer et de nouveau avoir un refus ou attendre qu’il se calme ? Quelque chose en lui le poussa à agir. La souffrance était une chose bien triste qu’il ne fallait pas ruminer seule. Il se rapprocha légèrement avant de poser une main sur l’épaule du châtain. Celui-ci sursauta et le repoussa de nouveau. Sans plus attendre, Alexis le prit dans ses bras. Celui-ci se débattit mais le brun ne lui laissa pas l’occasion de s’écarter. Lentement, il finit par se calmer. Les pleurs finirent par se tarir, laissant place à une respiration légèrement saccadée. Épuisé, le jeune homme finit par s’endormir. Alexis soupira avant d’aller déposer son précieux fardeau sur son lit. Il sortit ensuite silencieusement de la chambre afin d’aller ranger les quelques courses faites un peu plus tôt. Mais quelque chose le tracassait. Le jeune homme ne pesait pas bien lourd pour son âge. Que lui était-il donc arrivé pour qu’il finisse étendu et inconscient dans la neige ? Soupirant encore une fois, il décida d’aller attendre le réveil du garçon dans le salon.

Deux heures plus tard, ouvrant lentement les yeux, le jeune garçon tenta de se remettre debout. Mais comme la première fois, il fut prit de vertige. Il paniqua de nouveau lorsqu’il reconnu la chambre étrangère. Sortant de celle-ci, il arriva dans le salon. C’est alors qu’il vit, assit dans le divan, un homme brun qui le regardait. Il lui sourit et dit :
      -    Comment te sens-tu ?

-         Où suis-je ?

La question avait été immédiate. Si Alexis avait été pris au dépourvu sur le coup, il fallait bien avouer qu’elle était compréhensible. Il décida alors de prendre son courage à deux mains et de lui expliquer sa présence chez lui.

-         Je t’ai retrouvé évanouit dans la neige, commença-t-il. Je ne pouvais pas te laisser gelé en pleine rue, je t’ai donc recueilli chez moi.

-         Alors ici, on est chez toi ?

Ce dernier sembla, un instant, observer les alentours avant qu’Alexis ne reprenne.

-         Je comprends que tu ais pu être effrayé de te réveiller en un lieu inconnu, mais rassure-toi, je ne te veux aucun mal. Au contraire. Et pour prouver mes dires, je compte bien te faire un peu manger.

Cette idée sembla brusquement offusquer le jeune homme dont une expression mauvaise s’inscrit sur le visage.

-         Je ne suis plus un enfant. Tu m’as soigné et je t’en remercie, mais je n’ai pas besoin qu’on me prenne en charge !

-         Pourtant, je te trouve plutôt maigre. Tu es certain que tu ne veux pas manger quelque chose ?

A ces mots, alors qu’il s’était assis quelques minutes plus tôt en face d’Alexis, il se releva presque aussitôt de rage.

- Pour qui me prends-tu ?! Tu n’as pas à te permettre de me dire que je suis maigre ! Ca ne te regarde absolument pas !

- Ne te mets pas dans un état pareil. Je ne voulais pas te vexer.

- Tu crains, toi, comme gars ! Je n’ai vraiment pas besoin qu’on me dise quoi faire !

Alexis était partagé par l’attitude de son vis-à-vis. Il ne savait que penser. Ce dernier semblait avoir un si mauvais caractère que le moindre mot pouvait le mettre en colère. Pour lui qui était d’un tempérament calme, cela serait sans doute très difficile à supporter.  

En fait, il ne savait pas comment réagir face à cette colère. Il voulait le calmer mais ne savait pas comment faire. Il décida alors de se lever et de s’avancer vers le jeune garçon pour tenter de le raisonner.

      -    Très bien, tu ne veux pas manger mais puis-je au moins savoir comment tu t’appelles ?

      -    Ca ne te regarde pas. En plus, je te signale que tu ne t’es pas présenté !

      -    Tu as raison, excuse moi. Je m’appelle Minori Alexis.

      -    Hum…

      -    Et toi ?

      -    Je t’ais déjà dit que ça ne te regardait pas !

      -    Très bien, comme tu veux. Aller, viens manger.

      -    Mais je t’ais dit que je n’avais pas ….

Le ventre du jeune homme gronda. Celui-ci rougit légèrement tout en détournant le regard.

Alexis se mit à rigoler. Le garçon rougit et se mit immédiatement à râler.

      -    Il n’y a rien de drôle !

      -    Désolé. Alors, refuses-tu toujours de manger un morceau ?

      -    Hum…

Le jeune homme  avait détourné les yeux en croisant les bras sur son torse. Alexis se dirigea alors vers la cuisine dans le but de préparer un repas simple mais tout de même nourrissant pour son invité. Il opta donc pour un plat de pâtes. C’était simple mais consistant. Pendant la cuisson, il mit la table. Lorsque le repas fut cuit, il y apporta les plats.

L’inconnu ne s’était pas assit, il était resté à l’écart.

      -    Bon, tu viens manger ? Lui dit Alexis.

      -    Hum.

Il vint tout de même prendre place devant l’assiette posée à son attention quelques instants plus tôt. Le repas fut prit dans le calme. Pourtant le silence fut brisé après quelques minutes.

      -    Kaira Tsukashi.

      -    Hum ?

Alexis releva la tête, regardant son jeune invité. Celui-ci resta les yeux baissés avant de finalement reprendre.

-         Je m’appelle Kaira Tsukashi.

Un sourire se dessina aussitôt sur le visage du brun. Ainsi son jeune invité avait enfin décidé de se présenter. Finalement, peut-être pourrait-il parler avec lui de façon civilisée. Néanmoins, il ne parvenait toujours pas à comprendre ce qu’il faisait gelé dans la neige lorsqu’il l’avait trouvé. A vrai dire, il n’était pas rassuré face au caractère du jeune homme. Alexis commençait à se demander si ces élans de mauvaise foie ne cachaient pas certaines choses.

-         Eh bien Kaira, je suis heureux de faire ta connaissance. Mais si tu veux bien, j’aurais quelques questions à te poser.

Le concerné releva la tête pour le regarder.

-         C’est un interrogatoire ? Demanda-t-il. Tu es policier ?

Alexis éclata de rire. Même si son ton avait été dur et qu’il paraissait sérieux, l’idée qu’il puisse le considérer comme tel le fit réellement rire.

-         Pas du tout, répondit-il en reprenant son sérieux. Je voulais simplement savoir pourquoi tu étais dans un tel état lorsque je t’ai ramené chez moi.

A cette question, le regard de son vis-à-vis s’assombrit et il détourna de nouveau la tête. Pourtant, il répondit tout de même à la question, bien qu’hésitant.

      -    Je… Je suis parti de chez moi.

      -    Je ne te demanderai pas de te justifier, mais te rends-tu seulement compte des risques que tu as pris ? Nous sommes en plein hiver.

Le ton ne se voulait pas sévère. Il se voulait simplement de lui faire remarquer son inconscience.

-         Et alors ? Je ne suis pas mort !

Mais à ces paroles, il se fit plus dur.

-         Et si je ne t’avais pas retrouvé ?

-         Ca n’a pas d’importance.

-         Tu te fiches de moi ?! Ta vie a-t-elle si peu d’importance à tes yeux pour que tu te moques de mourir ?

-         Demain ou dans cinquante ans, quelle importance ? De toute façon, tout vaut mieux que de rester là-bas !

-         Là-bas ?

-         Ca me regarde !

Les mots du jeune homme résonnaient encore dans la tête d’Alexis. Ce « là-bas » était-il donc aussi abominable qu’il semblait le laisser entendre ? Ce qui était certain, c’est que cette histoire ne lui disait rien qui vaille. Cependant, il était hors de question de le laisser partir tant qu’il ne serait pas complètement remis.

-         Tu vas rester ici le temps que tu ailles mieux, conclut Alexis.

-         Quoi ?!

Même si cette idée ne plaisait pas à Kaira, il était bel et bien décidé à le garder chez lui.

-         Que tu le veuilles ou non, je te retiens ici jusqu’à ce que je sois certain que tu ne risqueras pas d’aller te laisser mourir de froid !

-         C’est pas vrai ! Je quitte l’enfer pour atterrir de nouveau en enfer !   

Alexis le regarda étonné. Tout ce qu’il avait vécu jusqu’alors était-il vraiment si horrible ? Avait-il été, comme lui…. ? Non. Pourtant ! Que devait-il penser. Kaira le regardait visiblement énervé. Apparemment il était bien décidé à lui fausser compagnie dès que possible. Alexis se leva, respirant profondément pour calmer l’angoisse qui commençait à monter en lui. C’était toujours la même chose. Lorsque qu’il tombait ou voyait ne fusse qu’un seul élément lui rappelant son passé,  il devait faire de son mieux pour se contrôler. Kaira le regardait toujours d’un œil noir, tandis qu’il se mit à débarrasser la table. Il lui dit :

      -    Tu pourrais au moins m’aider, non ?

      -    Ce n’est pas moi qui ai insisté pour que je mange.

      -    Non, mais tu as quand même apprécié et mangé, alors ne fais pas l’enfant et aide-moi.

      -    Pour qui te prends-tu pour me donner des ordres ?

      -    Pour personne, je suis juste le propriétaire ici, alors s’il te plait, aide-moi. Ça ira plus   

           vite si l’on s’y met à deux.

Kaira ralla un moment mais aida quand même Alexis à faire la vaisselle. Lorsque tout fut propre, essuyé et rangé, le brun montra à Kaira où il pouvait se laver avant d’aller dormir. Celui-ci lui prêta des vêtements. Etant plus âgé, et donc plus grand, cela ne posait pas de problème. Lorsque Kaira fut couché, il s’assura que la porte d’entrée était bien fermée à clé ainsi que toute les fenêtres. Lorsqu’il eut fini de faire le tour, il se dirigea vers la salle de bain et s’y doucha. Une fois propre et habillé d’un pyjama bleu foncé, il alla se glisser dans son lit. Demain, c’était samedi, il devait donc faire des courses. Mais il avait aussi l’intension d’en savoir un peu plus sur son jeune « colocataire ». Et pour ce dernier point, il savait exactement comment s’y prendre.

 

Le lendemain matin, il se leva discrètement pour ne pas réveiller Kaira qui dormait encore. Rapidement habillé, il prit quelques minutes pour lui écrire un petit mot qu’il plaça sur la table de la cuisine. Après quoi, il sortit.

Il devait être environ sept heures et la ville commençait peu à peu à se remplir de monde. Bien que l’on soit samedi, l’agglomération était déjà presque à son effervescence.

Néanmoins, Alexis ne se laissa pas dérouter et se dirigea directement là où il voulait se rendre. Il était à pied et il ne voulait pas laisser trop longtemps Kaira seul.

------------

 

Pendant ce temps, le jeune homme en question ouvrit péniblement les yeux pour se rendre compte qu’il était encore bien tôt. Pourtant, il faisait parti de ces gens qui n’aiment pas tarder au lit et il décida donc de ne pas se rendormir. De plus, il n’était pas chez lui ! Rien que d’imaginer que cet homme avait été capable de le retenir ici le mettait en colère. Mais après tout, que pouvait-il faire d’autre à part accepter pour le moment ? Même s’il quittait cet endroit, il ne savait pas vraiment où aller.

De ce fait, il posa les deux pieds par terre et se dirigea rapidement dans la pièce principale. Pourtant, il n’y trouva personne. L’appartement semblait vide.

Il repensa alors bien vite à la situation de la veille et principalement à l’angoisse qu’il avait ressentie. Rien à faire, il ne supportait pas d’être seul chez cet homme dont il ne connaissait pas grand-chose. Même si ce dernier avait bien essayé d’être gentil avec lui, il savait pertinemment qu’il ne devait faire confiance à personne.

Mais malgré lui, cette idée se fit moins dure lorsqu’il trouva le petit mot qui lui était adressé par Alexis alors qu’il s’était assis à la table de la cuisine.

 

Je suis juste parti faire quelques courses. Essaye de ne pas paniquer en mon absence, je ne serai pas long.

 

C’était court et direct, mais ça lui était destiné. Kaira se rendait compte que celui qui l’avait recueilli pensait à tout, et notamment à l’angoisse qu’il pourrait ressentir en se sachant seul dans un lieu inconnu. L’erreur commise la veille ne devait pas se répéter. C’était ce à quoi il avait sans doute dû penser en écrivant ces mots.

Sans s’en apercevoir, ce fut le cœur un peu plus apaisé qu’il alla prendre sa douche.

------------

 

Alexis était enfin arrivé à l’endroit voulu.

Devant lui se tenait un haut bâtiment avec une double porte en verre. Sans attendre plus longtemps, il entra. A l’intérieur, chacun travaillait, traitant chaque problème.

Mais il ne s’agissait pas d’un lieu où tout le monde aimait se rendre. Bien au contraire. A cet instant, Alexis se trouvait dans un commissariat de police.

Cependant, son intention n’était pas de signaler la fugue de Kaira. Il avait bien compris qu’il avait fugué pour des raisons qui lui étaient inconnues, mais qui l’inquiétaient. Ainsi, s’il était venu, c’était avant tout parce qu’il connaissait un ami qui pourrait peut-être l’aider à comprendre ces raisons.

Toquant à la porte, il n’eut pas longtemps à attendre avant qu’un homme d’une vingtaine d’années aux longs cheveux noirs attachés en catogan et aux yeux couleur lie de vin ne lui ouvre. Bien que policier, il avait l’habitude de ne pas porter l’uniforme et cela ne dérangeait personne, pas même son supérieur. D’ailleurs, aujourd’hui il était habillé d’un jean bleu foncé et d’une simple chemise blanche à manches courtes.

-         Alexis ?! S’étonna celui-ci.

-         Je ne pensais pas que tu serais aussi surpris de me voir, Shan.

-         Il faut dire que ce n’est pas souvent que tu viens me rendre visite pendant mon travail.

-         C’est simplement parce que j’ai un service à te demander.

-         Un service ? Assieds-toi.

S’exécutant, le brun prit place sur une chaise en face du bureau qui se trouvait dans la pièce. Shan ferma la porte derrière lui avant de s’installer à son tour.

-         Alors, si tu me disais de quel service il s’agit ?

Alexis hésita un instant. Devait-il lui dire qu’il avait recueilli un jeune homme chez lui ? En sachant que ce dernier avait fugué, que penserait Shan de tout ça ? Non, il valait mieux simplement se renseigner sur son identité.

-         J’ai en tendu parlé d’un certain Kaira Tsukashi. Je voulais savoir si tu pouvais me renseigner sur lui.

-         Je n’en ai normalement pas le droit.

-         C’est juste quelques renseignements.

-         Pour tout dire, je ne sais pas pourquoi ça t’intéresse tant, bien que je sache que tu ne ferais jamais rien d’irréfléchi.

-         Je suppose qu’il y a un « mais » ?

-         Effectivement.

Le policier posa sur Alexis un regard rempli de curiosité.

-         Je te connais par cœur. Je sais que lorsque tu demandes un renseignement, ce n’est jamais par hasard. Je ne me trompe pratiquement jamais quand il s’agit de toi.

-         Il y a une première fois à tout ! Riposta-t-il en détournant le visage pour éviter le regard de son vis-à-vis.

Un sourire étira les lèvres de Shan. Il savait pertinemment qu’il lui mentait. Pourtant, il était d’humeur à lui accorder quelques privilèges.

-         Kaira Tsukashi, tu dis ?

-         Oui.

-         Je vais voir ce que je trouve à son sujet. Laisse-moi juste quelques minutes.

Alexis ne comprendrait jamais cette façon qu’il avait de changer d’avis à tout moment. Mais le principal était qu’il venait d’accepter sa demande.

Après plusieurs minutes, les recherches furent concluantes.

-         Tu as tiré le bon numéro ! S’exclama le policier.

-         Pourquoi dis-tu cela ?

Une fois de plus, un sourire se dessina sur le visage de Shan.

-         Eh bien, il se trouve que ce Kaira Tsukashi est le jeune héritier du grand dojo de la famille Tsukashi… Je me disais bien que ce nom ne m’était pas complètement inconnu !

-         Un jeune héritier ?

-         Et il n’a que 19 ans !

Alexis crut se sentir défaillir à l’annonce de ces mots. Ainsi, il avait recueilli un jeune héritier en fugue. Cela le laissait indécis. Pourtant une chose était sûre, son comportement ne changerait pas. Sur ce il se leva.

      -    Je te remercie, dit-il. Mais je ne veux pas abuser davantage de ton temps.

A ce moment, Shan se leva également pour le retenir. Le malaise qu’avait provoqué cette nouvelle chez lui était visible.

      -    Alexis, je ne sais pas ce que tu as en tête, mais s’il te plait, ne fais rien que tu risquerais  

           de regretter.

      -    Ne t’en fait pas vieux frère, tu sais que je suis toujours prudent.

Sur ce, il repartit avec l’intension de faire quelques courses. Il ne resta pas longtemps car il n’acheta pas grand-chose, juste le minimum.

------------

 

Pendant ce temps, dans l’appartement d’Alexis, Kaira tournait en rond, apparemment son geôlier avait tout prévu. Tout avait été fermé. Mais après plus d’une vingtaine de minutes, il entendit finalement les clés tourner dans la serrure. Lorsque la porte s’ouvrit, il se plaça immédiatement devant Alexis et lui cria dessus.

      -    POURQUOI M’AS-TU ENFERME ESPECE DE DEGENERE ????

Alexis fut surpris par cette réaction, mais garda tout de même son calme. Il soupira et lui répondit.

      -   Calme-toi, ça ne sert à rien de crier et de s’énerver.

      -   JE NE M’ENERVE PAS, MAIS JE VEUX SAVOIR CE QUE TU ME

          VEUX ?

      -    Je t’ai demandé d’arrêter de crier.

Sur ce, le brun referma la porte et se dirigea vers la cuisine en entraînant le jeune garçon avec lui.

      -    Viens, je pense qu’il est temps que l’on parle un peu.

      -    Hum…

Etrangement, Kaira le suivit sans protester et l’observa impatient tandis qu’il rangeait les commissions.

Lorsque que ce fut fait, Alexis partit s’asseoir à table et demanda au jeune homme de le rejoindre. Lorsqu’ils furent tout les deux installés, ce fut l’aîné qui prit la parole.

      -    Je sais que tu es l’héritier d’un des plus grand dojo du japon.

Ce fut avec un regard paniqué que Kaira le regarda.

Publié dans : Pour le sourire d'un ange
Ecrire un commentaire - Voir les 2 commentaires
Vendredi 7 décembre 5 07 /12 /Déc 14:19

Par Azalea et Sheina
Chapitre II : Le début des explications.

 
Partie 1.

Le regard baissé, Kaira gardait le silence depuis maintenant plusieurs minutes. Pendant ce temps, Alexis perdait peu à peu patience. Ce gamin lui avait tout bonnement bien caché qui il était réellement, un héritier et par cela même, quelqu’un d’important qui ne devait certainement pas se sentir à sa place en ces lieux. Il devait tirer toute cette histoire au clair. Il voulait comprendre. Comment pouvait-il seulement imaginer que tout ce qui se déroulait en ce moment était possible ?

-         J’attends une réponse ! S’impatienta-t-il.

Au son de sa voix, le châtain se renferma encore un peu plus dans sa bulle. Il ne supportait pas cette colère, elle l’effrayait. Mais Alexis ne sembla pas y prêter la moindre attention. Au contraire, il continua d’insister.

-         Pourquoi ne m’as-tu pas dit qui tu étais vraiment ?! Et surtout, pourquoi quelqu’un de ton rang était-il évanouit dans la neige lorsque je l’ai retrouvé ?! Pourquoi as-tu fugué ?!

Cela faisait beaucoup de questions à la fois pour l’adolescent qui tentait tant bien que mal de contrôler sa peur face à cet élan de colère émanant de son vis-à-vis qui jusqu’alors lui était apparu plutôt calme et posé.

Il fallait dire qu’Alexis lui-même n’avait pas senti la tension monter doucement en lui. Lorsqu’il avait demandé à Kaira de s’asseoir, il se sentait encore d’humeur normale. Pourtant, le silence du jeune homme face à ses questions devenait insupportable.

Ce fut alors une voix faible mais froide qui lui répondit au bout d’un bon moment d’attente.

-         Je ne t’ai jamais forcé à me sauver la vie et encore moins à me garder chez toi.

Les mots étaient dits et Alexis savait pertinemment qu’il n’avait pas tort. Il n’avait rien demandé, c’était vrai. Néanmoins, il était simplement resté humain lorsqu’il avait trouvé ce corps gelé et tremblant de froid. Comment aurait-il pu le laisser mourir ? Comment pouvait-il donc lui reprocher cela ?

-         Soit, tu as raison ! Mais dans ce cas, pourquoi ne pas m’avoir tout de suite dit la vérité ?

-         Parce que tu m’aurais immédiatement ramené auprès de ma famille. D’ailleurs, c’est sans doute ce que tu feras une fois cette discussion terminée.

Un sentiment de colère comme de tristesse était perceptible dans la voix de Kaira. Il était évident qu’il ne voulait pas retourner chez lui et que la situation qui se déroulait actuellement lui était au plus haut point pénible.

-         Est-ce que tu penses sincèrement que j’ai en tête de te ramener chez toi à présent que je connais la vérité ?

Il acquiesça simplement.

-         Mon père saura vous remercier comme il le faut, et vous vous en doutez.

-         Je ne suis pas le genre d’homme à attendre une récompense en retour à ses actes.

Un silence s’installa avant qu’Alexis ne reprenne finalement.

-         Je ne suis pas aveugle. Tu sembles détester ta famille.

La lueur qui s’alluma dans les yeux du châtain lui fit comprendre qu’il avait raison. Il poursuivit.

-         Dans ce cas, j’ai une proposition à te faire.

-         Laquelle ?

-         J’attends de toi que tu sois sincère avec moi et que tu m’expliques pourquoi tu as voulu partir de chez toi. En échange, je chercherai un moyen de t’aider.   

Kaira hésita, son hôte avait plutôt l’air sincère. Après quelques secondes de silence, il soupira. Ok, il allait lui expliquer, mais cela ne voulait pas nécessairement dire qu’il lui dirait tout. Le regard baisé, fixant ses poings serrés sur ses genoux, il finit par prendre la parole.

-         Ma mère était une grande kendoka, elle était surnommée « L’esprit du sabre ». Nul ne pouvait l’égaler, elle se consacrait à sa discipline à un tel point qu’elle ne remarqua même pas que mon père la trompait.

Kaira hésita à continuer, mais néanmoins il sentit bien vite le regard d’Alexis posé sur lui.

Soupirant, il reprit.

-         Pourtant, elle finit par le découvrir et plus rien ne compta pour elle que le maniement du sabre, je la vis alors dépérir à petit feu.

Après cette révélation, un long silence s’installa. Alexis ne savait que dire. Kaira se leva et reprit alors d’une voix tremblante de haine.

-         J’ai toujours haït mon père et ses idées de tournois pour cette raison. C’est de sa faute si ma mère est morte emplie de tristesse. Je n’ai plus jamais vu, depuis ce jour, son sourire tendre et chaleureux qu’elle m’adressait si souvent. C’est pour cela que maintenant je ne désire plus pratiquer le kendo.

Alexis le regarda, mais garda toujours le silence. Frustré par ce manque d’éloquence, Kaira se dirigea dans la chambre où il s’enferma. Le brun resta assis à table, plongé dans ses réflexions. Le temps passa tandis qu’il restait toujours muré dans son silence.

Pendant tout ce temps, Kaira rassemblait le peu d’affaires qu’il avait dans cette pièce. Le moment venu, il faucherait compagnie à son hôte.

Soupirant, Alexis finit par se relever et par se diriger vers la chambre. Il ne toqua tout en tentant de se justifier.

-         Je ne me permettrais pas de juger ta décision, mais sache que je ne suis pas du genre à trahir les gens. Jamais il ne m’est venu à l’idée de dire à ton père que tu te trouvais chez moi.

A cet instant, l’on sonna à la porte. Soupirant il partit ouvrir. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit qu’il s’agissait en fait de son ami le policier.

- Shan ?! S’étonna-t-il. Que viens-tu faire ici ? Tu es en service normalement, non ?

- J’ai à te parler !

La voix de ce dernier ne laissait présager rien de bon. Alexis le connaissait suffisamment pour savoir qu’il n’était pas d’excellente humeur. Sans rétorquer quoi que ce soit, il se mit donc de côté pour le laisser passer. L’homme s’assit immédiatement sur un fauteuil du salon. Prenant le soin de refermer la porte sans pour autant la verrouiller, le brun en fit de même. Mais à peine fut-il installé que son ami sortit de ses gongs.

-         Tu n’es qu’un menteur, Alexis ! Un menteur et un inconscient !

Quelque peu étonné, le concerné ne rétorqua rien.

-         Ainsi tu voulais des informations sur un certain Kaira Tsukashi ?

-         Ce n’était que des renseignements.

-         Dans ce cas, explique-moi pourquoi son père est arrivé ce matin au poste de police en prétendant que son fils avait fugué ?!

Alors Kaira était déjà recherché. Bien qu’Alexis puisse ignorer depuis combien de temps le jeune homme était parti de chez lui, cette visite de son père au commissariat tombait plutôt mal. Néanmoins, il vit le policier tenter de reprendre son calme tant bien que mal.

-         Tu sais, je n’aime pas qu’on me prenne pour un imbécile, dit-il doucement. Tu viens me parler de ce garçon pas plus tard qu’hier et ce matin, son père vient m’annoncer qu’il a fugué. J’en conclu qu’il est certain que tu l’as déjà rencontré. Je ne sais pas où ni comment, mais je dois le retrouver pour le ramener dans sa famille. Tu peux comprendre ça, Alexis.

-         Je ne vois pas ce qu’il y a à comprendre.

Shan soupira.

-         Tu dois me dire où tu l’as rencontré.

-         Si tu le retrouves, tu le ramèneras chez lui, c’est bien ça ?

-         Oui. Un héritier de 19 ans qui court les rues… tu imagines un peu ?

-         En fin de compte, peut-être serait-il plus en sécurité à se balader dans ces rues qu’à être chez lui !

Ces mots avaient échappé à Alexis, mais finalement, peut-être voulait-il simplement faire comprendre à son ami que si celui qu’il recherchait avait fugué, ce n’était pas sans raison.

-         Ne te moque pas de moi ! Fut la réaction de celui-ci.

-         Très bien… Il faut que tu saches…

Mais il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Kaira apparut brusquement dans la pièce, un air menaçant sur le visage.

-         Tu avais dit que tu ne dirais rien à mon père ! A peine deux jours que je suis ici et tu complotes déjà avec la police ! Je savais que je ne pouvais pas te faire confiance !

Sur ce, le châtain se précipita dehors en courant.

-         Kaira !

Shan, interpellé par le prénom du jeune homme, se remit debout d’un coup.

-         Je crois halluciner !

Cependant, ce n’était pas vraiment le moment pour les explications.

-         Il faut le rattraper ! Quand je l’ai retrouvé, c’était en mauvais état et il est encore affaibli !

Il n’en fallu pas plus au policier pour qu’ils se mettent tout deux à le poursuivre. Bien vite, ils l’aperçurent filant droit vers la grande route, mais malheureusement, il avait une grande longueur d’avance sur eux. Cependant, si la course poursuite était un obstacle pour Alexis, il n’en était rien pour Shan qui avait été formé pour ce genre d’éventualité. Ainsi, il ne mit pas longtemps avant de rattraper l’adolescent.

Bien qu’exténué au bout de quelques minutes, Alexis parvint à le garder dans son champ de vision. Pourtant, ce fut Kaira qui lui glaça le sang lorsqu’il le vit traverser à toute hâte sans regarder. Plusieurs coups de klaxons se firent entendre ainsi que des jurons et des coups de freins. Mais heureusement, le jeune homme semblait toujours debout.

Le policier traversa également la rue à grande vitesse mais cette fois en restant prudent. Quant au brun, il le suivit moins rapidement. Toutefois, cela ne l’empêcha pas de voir ce qui se déroula ensuite. La course continua pendant encore dix bonnes minutes. Ce ne fut que lorsque Kaira se fatigua et s’écroula lamentablement sur le sol qu’il se fit attraper.

-         Enfin je te tiens ! Je dois dire que je ne m’attendais pas à ça pour une première rencontre ! S’exclama Shan à bout de souffle.

Son sourire habituel éclairait de nouveau son visage. Mais à l’expression du jeune homme qui lui adressait un regard méprisant pour toute réponse, il reprit une expression plus sérieuse.

-         Tu peux te lever ? Demanda-t-il en lui tendant la main.

Kaira repoussa brutalement la main en question et tenta de se relever seul. Mais trop faible, il ne parvint qu’à retomber par terre. Ce fut à ce moment qu’Alexis les rejoignit. Celui-ci regarda son ami le policer avant de tendre à son tour la main à Kaira. Celui-ci la repoussa comme il en avait fait de même avec celle de Shan un peu plus tôt. Soupirant, le brun se mit alors à coucou devant lui et s’exprima avec sincérité.

-         Je ne t’ai pas trahi Kaira. Mais comme tu refusais de me dire qui tu étais, j’ai bien été obligé de prendre les devants.

 

L’adolescent gardait le silence. Néanmoins, Alexis pu voir à son expression qu’il semblait un peu plus rassuré. Ainsi, il continua à lui parler calmement.

-         Rentrons chez moi, nous serons mieux pour discuter qu’en pleine rue au milieu d’oreilles indiscrètes.

Il retendit alors la main au jeune garçon qui, cette fois, l’accepta. Ce fut de la sorte qu’ils se mirent tout les trois en route, en direction de chez Alexis. Mais à peine debout, Kaira tituba et failli retomber. Heureusement, son aîné le rattrapa juste à temps. Voyant cela, Shan prit alors la parole.

-         Allons chez moi, c’est moins loin.

A ces mots, Alexis lui sourit et hocha la tête pour accepter. Passant un bras autour de la taille du jeune garçon, il l’aida ainsi à marcher. Après cinq minutes de marche à peine, Shan se dirigea vers une petite maison un peu à l’écart des autres. Ouvrant la porte grâce à un trousseau de clef, il fit entrer Kaira et Alexis. Ce dernier qui connaît bien la maison pour y être déjà venu plusieurs fois, se dirigea directement vers le salon pour y faire asseoir le garçon qui semblait avoir la tête qui tournait. Shan arriva avec un verre d’eau et le tendit au jeune kendoka qui l’accepta et en but quelques gorgées. Ensuite, il brisa le lourd silence qui s’était installé.

      -    Bon, vas-tu enfin m’expliquer toute cette histoire, Alexis ?

Le brun soupira avant de lui répondre.

      -    Je te l’ai déjà dit, je l’ai retrouvé évanoui dans la neige et je l’ai ramené chez moi pour le soigner. Comme il ne voulait pas me dire qui il était, je t’ai demandé un peu d’aide, c’est tout. Ce n’est pas vraiment exceptionnel comme histoire.

      -    Sauf qu’il s’agit du fils du plus grand  mafieux de la région !

Se tournant vers le concerné, le policier continua.

     -    Et toi, Pourquoi t’es-tu enfuis de chez toi ?

Evidemment, Kaira réagit au quart de tour.

-         Ca ne vous regarde pas ! Rétorqua-t-il aussi froidement que méchamment, presque en   criant.

Alors que Shan s’apprêtait à répondre, un poing serré sur la hanche, Alexis le rappela à l’ordre.

-         Shan…

Le nom avait été prononcé doucement. S’énerver ne servirait à rien, ils en avaient conscience.

Ainsi, le policier tourna la tête vers son ami. Celui-ci hocha la tête de droite à gauche pour lui faire comprendre qu’il valait mieux éviter ce sujet pour l’instant.

C’est alors qu’une porte s’ouvrit pour laisser apparaître un homme aux cheveux noir corbeau se frottant les yeux, simplement vêtus d’un boxer noir moulant. Aussitôt tous les regards se tournèrent vers lui et immédiatement un long silence s’installa. Kaira fut le premier à détourner le regard, rouge de gêne. Shan le remarqua immédiatement.

-         Et petit, fait pas cette tête ! S’exclama-t-il en riant.

Aussitôt, un regard rempli de colère lui fut adressé.

-         Je ne suis ni petit et encore moins gêné par la situation !

Mais Shan ne pouvait plus s’empêcher de rire à un tel point que les larmes perlèrent bientôt de chaque côté de ses yeux. N’arrangeant pas l’état du plus jeune, l’inconnu vint se coller au policier pour commencer à lui déposer dans le cou une suite de langoureux petits baisers.  Ce dernier, regardant ses invités qui l’observaient sans oser dire un mot, se mit à son tour à rougir.

-         Pas ici Lukas. Dit-il.

Le dit Lukas fit la sourde oreille tandis que Shan, rougissant encore un peu plus, tenta de le rappeler de nouveau à l’ordre.

-         Nous ne sommes pas seuls.

A ces mots, Lukas releva alors la tête pour observer ceux présents dans la pièce. Il finit par sourire.

 

Publié dans : Pour le sourire d'un ange
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 7 décembre 5 07 /12 /Déc 14:26

Par Azalea et Sheina
Partie 2.


     
-    Mais c’est juste Alexis et, je suppose, son amant ! S’exclama-t-il.

A l’instant même où il eut fini sa phrase, Kaira rougit fortement et se leva pour se défendre de ce qu’il avait bien cru comprendre.

      -    Mais je suis tombé chez des fous !

Il continua sur sa lancé en hurlant ensuite tout en montrant Alexis du doigt.

      -    Ce Baka n’est pas mon amant !

Il essaya finalement de leur faucher de nouveau compagnie, mais Shan fut le plus rapide.

      -    Tu restes là, j’ai assez couru après toi ! Cria-t-il.

Il se tourna alors vers son amant.

-         Et toi, va t’habiller !

Ronchonnant de ne pas avoir obtenu ce qu’il voulait, ce dernier partit en direction de la salle de bain. En revanche, ce fut à ce moment que les deux hommes virent Kaira fermer les yeux avant de s’écrouler. La réaction d’Alexis fut immédiate. Il cria son nom avant de se précipiter et de le rattraper. Quant à Lukas, alerté par le cri, il arriva en courant simplement vêtu d’un jeans. Voyant le jeune homme inconscient, il s’inquiéta.

-         Que se passe-t-il ? Demanda-t-il.

Shan se tourna alors vers lui pour lui répondre.

      -    Appelle ton ami, le médecin. Il vient d’avoir un malaise.

Il s’exécuta immédiatement.

Lorsque ce fut fait, en attendant que celui-ci arrive, ils allongèrent le jeune homme sur le divan, et remarquèrent bien rapidement que sa respiration devenait peu à peu saccadée. A ce constat, Alexis le regarda impuissant et inquiet, ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux des deux autres. Shan remarqua que son ami était de plus en plus soucieux. Apparemment, celui-ci culpabilisait d’avoir prit trop à la légère les conditions dans lesquelles il l’avait retrouvé. Il fallait se douter qu’après être resté aussi longtemps couché dans la neige, le jeune homme tomberait malade. Ils attendirent un bon quart d’heure après le médecin. Le temps leur sembla long tant le silence était devenu pesant.

Lorsque l’on sonna enfin, Shan réagit au quart de tour et alla immédiatement ouvrir. Se tenait alors devant lui, un homme de style sérieux accentué par de petites lunettes rectangulaires et de courts cheveux brun parfaitement coiffés. Malgré l’air dur qui se peignait sur son visage, il n’en demeurait pas moins un homme séduisant. Le policier l’invita à entrer pour se rendre au chevet du malade. Mais ce fut surtout à l’appel de son ami Lukas qu’il s’y dirigea.

-         Par ici Ryu !

A la voix douce, on sentait tout de suite que ces deux-là devaient parfaitement bien se connaître.

En se dirigeant vers le salon, le médecin remarqua immédiatement le jeune malade. A la vue de son visage pâle et de sa respiration difficile, il fut tout de suite en alerte.

-         Depuis combien de temps est-il dans cet état ?

Ce fut Alexis qui répondit, une légère inquiétude dans la voix.

      -    Trois à quatre jours. Je l’ai retrouvé inconscient dehors par ce temps, mais il semblait avoir repris quelques forces, je constate que je m’étais trompé.

Il hésita alors à poser la question qui le tracassait. Pourtant, il finit par s’y résoudre.

      -    Est-ce grave ?

La réponse du spécialiste fut franche. Il savait pertinemment qu’il ne servirait à rien de cacher la vérité.

      -    Je crains que ce ne soit une pneumonie mais je vais l’examiner pour en être certain.

Sur ce, il sortit son matériel et commença à ausculter Kaira. Au bout de quelques minutes le diagnostique tomba. Les inquiétudes du médecin se confirmèrent. Rangeant ses affaires, il se retourna vers les autres.

      -    Il s’agit bien d’une pneumonie. Il faut donc absolument qu’il reste au chaud. Je vais lui prescrire des médicaments et surtout quelque chose pour dégager ses bronches en désagrégeant ce qui les encombre. Je vais aussi lui faire une injection qui calmera pour un petit temps son état.

Après avoir rédigé l’ordonnance, il la tendit à son ami, Lukas. Celui-ci lui prit la parole.

      -    Merci d’être venu aujourd’hui alors qu’on est samedi.                  

      -    Il n’y a pas de problème.

      -    Combien je te dois ?

      -    C’est bon laisse tomber, ce n’est pas la première fois que tu me rends service et que je te rends la pareille. Considère ça comme un rendu pour un donné.

      -    Ok, merci vieux.

      -    Ce n’est rien, mais au moindre problème tu m’appelles.

Et il les salua tous avant de quitter les lieux. Avec cet air si froid, cet homme semblait n’avoir été que de brève passage. Cependant, l’atmosphère était tendue. Kaira avait une pneumonie. Alexis savait que cette maladie n’était pas à prendre à la légère. Il aurait dû se douter que l’affaiblissement du jeune homme prédestinait celle-ci. C’est pourquoi, il s’en voulait terriblement de n’avoir rien vu venir. Sans se soucier de la présence des autres dans la pièce, il se pencha et caressa doucement la joue du jeune homme bien trop fragile qu’il avait sous les yeux. Face à ce spectacle, Shan ne pouvait le laissait s’en vouloir autant. Il le connaissait et savait quand quelque chose n’allait pas dans son attitude.

-         Ne t’inquiètes pas, on va t’aider à prendre soin de lui.

Les mots se voulaient rassurants et le brun lui en était reconnaissant.

-         Merci.

Le médecin leur avait recommandé de garder le jeune malade au chaud. Aussitôt, il reprit la parole.

-         Je devrais rentrer pour le mettre directement au lit, mais je n’ai pas pris ma voiture. Je ne peux pas me permettre de traverser la ville par ce froid.

Les deux autres acquiescèrent à ces mots si vrais. Il était certain qu’il était bien trop dangereux pour la santé du jeune homme de risquer qu’il n’attrape davantage plus froid.

-         Ma voiture est garée devant la maison, je peux vous ramener. Intervint immédiatement Lukas.

Alexis ne pu qu’accepter.

-         Encore merci. Je ne serai jamais assez reconnaissant de tout ce que tu as fait.

-         Contente-toi simplement de prendre soin de lui, répondit le concerné en désignant Kaira du regard. Ce sera la meilleure façon de me remercier.

Il acquiesça. C’est ainsi qu’ils se mirent en route, le brun veillant sur son jeune protégé.

------------

 

Environ un quart d’heure plus tard, ils parvinrent à destination. Avec précaution, Alexis prit le jeune homme dans ses bras avant de remercier une nouvelle fois Lukas et de se diriger jusqu’à son appartement. Il déposa son précieux fardeau sur le lit et le recouvrit de chaudes couvertures. Kaira semblait paisible. Qui aurait pu croire à cet instant que ce jeune homme à l’apparence si fragile pouvait être doté de tant de tempérament ? Ne pouvant résister à l’envie qui le saisissait brusquement, il ne pu s’empêcher de caresser le visage fin d’une main douce. C’était déjà la deuxième fois que ce geste le prenait en une journée. Etait-il donc possible qu’en si peu de temps et ce, malgré le caractère de l’adolescent, il se soit attaché à lui ? Cette idée l’effrayait quelque peu. A vrai dire, trop préoccupé par son état de santé et les événements de ces derniers jours, il n’avait pas vraiment imaginé que tout cela l’amènerait à se poser tant de questions. D’ailleurs, il n’avait même pas pensé à en parler avec Shan. Même lors du trajet avec Lukas, il n’avait pas ouvert la bouche. Ce silence était bien la preuve qu’il s’inquiétait sincèrement pour le châtain. Mais après tout, il ne s’agissait encore que d’un enfant. La raison venait peut-être tout simplement de là.
Publié dans : Pour le sourire d'un ange
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 7 décembre 5 07 /12 /Déc 14:31

Par Azalea et Sheina

Chapitre III : Semaine au lit.

 

Assis dans le lit, Kaira était de nouveau pris d’une crise de toux. La santé du jeune homme demeurait fragile depuis déjà plusieurs jours et Alexis avait peur de ne plus pouvoir trouver aucun moyen de le soulager. Aussi préférait-il rester le plus souvent possible aux côtés du malade. La plupart du temps, ce dernier devait rester allongé, trop affaibli pour faire le moindre effort. Cela expliquait également les nombreux moments où il s’endormait avant même qu’Alexis ait eu le temps de lui servir son dernier repas le soir. Bref, la pneumonie que Kaira avait réussi à attraper faisait son effet sur son corps déjà trop fin et il s’épuisait de plus en plus.

Contrarié au plus haut point, Alexis venait d’entrer dans la chambre. Tendant un verre d’eau au jeune homme qui tenta de son mieux de le boire, il s’assit sur une chaise près du lit et attendit qu’il se calme. Ce ne fut que quelques minutes plus tard que le silence se fit. Du moins jusqu’à ce que Kaira prenne aussitôt la parole.

-         Je suis désolé, dit-il.

Alexis fut étonné de l’entendre s’excuser. Il n’en comprenait pas la raison. Aussi décida-t-il de lui en faire part.

-         Pourquoi t’excuses-tu ?

Le plus jeune parut brusquement hésitant. Il voulait parler mais semblait chercher ses mots. Il finit par regarder son vis-à-vis avec sérieux.

-         Je dois être une gêne pour toi. Depuis deux jours, je m’aperçois moi-même que ma santé ne va pas en s’améliorant et que tu t’occupes sans cesse de moi.

C’était donc cela. Kaira pensait qu’il lui faisait perdre son temps. Mais après tout, c’était vrai qu’en quelques jours il lui avait causé bien des soucis. Il croyait à présent, sans doute, que l’adulte risquerait de s’impatienter.

-         Je te l’ai déjà dit, tu ne me déranges pas. Bon d’accord, tu es malade ! Et alors ?! Tu vas rapidement guérir. De plus, je m’ennuie dans ce grand appartement tout seul ! je ne voudrais pas perdre ta compagnie, voyons…

Tout le long de son monologue, l’homme avait affiché un air que Kaira jugeait de « totalement imbécile ». Pourtant, cela l’avait nettement réconforté. Ca l’avait même fait rire l’espace d’un instant. Le visage resté baissé, il releva alors la tête pour plonger son regard dans celui de son interlocuteur avec sérieux.

-         Tu sais que tu parles beaucoup trop ? Ta compagnie à toi m’est très difficile à supporter !

Malgré les apparences sérieuses et le ton froid employé, Alexis savait que c’était parti sur un fond d’humour. Il avait pris l’habitude de ce côté maladroit chez son colocataire improvisé. C’était incroyable de voir comme, en quelques jours, on pouvait s’attacher autant à une personne et en apprendre le caractère. Alexis s’apercevait avec un peu de recul de la façon dont il avait pu s’inquiéter. Il n’irait bien entendu pas jusqu’à affirmer que Kaira était quelqu’un de cher à son cœur, mais il était vrai qu’il s’était fait pas mal de soucis à son sujet… Peut-être trop à son goût. Ca ne lui ressemblait vraisemblablement pas.

-         A quoi penses-tu ?

Il sortit rapidement de ses pensées. A vrai dire, il ne s’était même pas aperçu qu’il était resté plusieurs minutes ainsi, les yeux dans le vague sans prononcer un mot de plus.

-         A rien qui pourrait t’intéresser !

Il avait répondu cela avec un grand sourire, mais c’était sans espérer que Kaira laisserait tomber aussi facilement.

-         Ne te fiche pas de moi !

Mais après tout, s’il voulait jouer les petits curieux, pourquoi ne pas en profiter pour en faire de même de son propre côté ?!

-         Je me demandais simplement comment j’en étais arrivé à te ramasser et à me mettre dans une situation pareille !

Bon d’accord, il n’avait pas pesé ses mots sur ce coup, mais, même s’il manquait de tact, il avait bien le droit d’obtenir quelques réponses à toutes les questions qu’il se posait depuis le début. Evidemment, Kaira avait baissé la tête en retour et ce fut un silence complet qui lui répondit.

-         Je vois, dit-il alors. Tu n’es toujours pas décidé à me répondre, n’est-ce pas ?

-        

-         Ecoute, je ne cherche pas à te forcer la main, je veux juste essayer de comprendre. Si tout ça n’est pas facile pour toi, ça ne l’est pas davantage pour moi.

-        

-         Mets-toi un peu à ma place. Tu as pu rencontrer Shan, tu as sûrement compris qu’il ne me lâchera pas une seule minute après que tu te sois complètement remis.

-        

-         Et puis, il y a également Lukas ! Je suis prêt à parier qu’il ferait tout pour l’aider !

Face à toutes ces lamentations, Kaira en eut rapidement assez. Ce fut alors d’une petite voix qu’il daigna parler.

-         C’est parce que je suis parti de chez moi.

A ces paroles, Alexis mit directement fin à ses pensées problématiques. Il avait encore du mal à croire que le jeune homme venait de lui avouer par lui-même sa fugue sans qu’il n’ait vraiment eu à le forcer pour ça. Un seul mot lui vint à l’esprit.

      -    Pourquoi ?

Mais au regard de son vis-à-vis, il comprit immédiatement qu’il n’obtiendrait pas plus d’informations. Il eut même la sensation qu’au simple fait de repenser à la raison qui l’avait sans doute poussé à fuir de chez lui, il était blessé. Alexis était, à présent, à la fois partagé entre l’envie de savoir ce qu’il se passait réellement ou d’être forcé à imaginer ses propres hypothèses concernant le jeune garçon. En tout cas, ce qui était certain, c’est qu’il s’agissait là d’un secret qu’il aurait du mal à lui arracher. D’ailleurs, il comptait brusquement sur Shan pour élucider ce mystère. Mais pour l’heure, il préférait changer de sujet, de peur de voir l’atmosphère devenir subitement insupportable.

-         Comment te sens-tu ? Demanda-t-il.

Kaira parut étonné par ce changement si soudain, mais n’y prêta pas plus d’attention. Ca l’arrangeait, il n’aurait pas à donner de plus amples explications. Néanmoins, au « pourquoi » d’Alexis, il s’était senti écouté et cela l’avait étrangement rassuré.

-         Fatigué, se contenta-t-il de répondre.

-         Je m’en doute. Ne t’inquiètes pas, si tout va bien, tu devrais retrouver une forme complète d’ici deux bonnes semaines.

-         Ca ne te dérange pas que je reste chez toi pendant tout ce temps ?!

Surpris autant par la question que par le ton dur qui avait été employé, Alexis ne s’en formalisa pas pour autant.

-         Ne t’inquiètes pas pour ça et repose-toi. On en parlera quand tu iras mieux.

-         D’accord.

Et sans en dire plus, Kaira s’allongea et ferma doucement les yeux. Ne plus penser à rien et pouvoir dormir sans aucune crainte lui procurait le plus grand réconfort. Quant à Alexis, il avait préféré sortir de la pièce pour le laisser tranquille. Après tout, il était plutôt satisfait de constater qu’il parvenait peu à peu à parler avec le jeune malade sans que ce dernier ne s’énerve.

------------

Peu de temps après que Lukas soit sorti pour raccompagner Alexis et Kaira, Shan n’avait pu s’empêcher un soupir. Toute cette histoire s’annonçait mal selon lui. Il savait d’expérience qu’il n’était jamais bon de s’attacher à ce genre de gamin qui faisait une fugue. La plupart du temps, lorsque les parents venaient les rechercher, la police ne cherchait pas vraiment à faire d’enquête plus approfondie, faute d’en avoir déjà de beaucoup trop compliquées et importantes à réaliser. Mais cette fois, il avait un mauvais pressentiment. Ce Kaira semblait avoir de bonnes raisons pour s’être enfui de chez lui. Pire, comment un gosse de cet âge avait-t-il pu partir de chez lui en plein hiver et risquer sa vie ? Il tenait bien en compte que si son ami ne l’avait pas retrouvé, il serait peut-être mort gelé à l’heure qu’il était. Sans oublier qu’il s’agissait d’un héritier… Non, cela faisait beaucoup trop d’éléments qui pesaient sur la balance pour qu’il s’agisse d’une simple petite fugue sans problème.

Il fut bientôt tiré de ses pensées par le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvrait pour se refermer presque aussitôt. Lukas venait enfin de rentrer.

-         Tout s’est bien passé ? Demanda aussitôt le policier.

-         Sans problème. Mis à part que le trajet a été bien silencieux, Alexis est bien rentré chez lui avec le petit.

Il s’interrompit un instant avant de reprendre.

-         Et toi ? tu n’étais pas censé retourner travailler ?

-         En principe, mais j’expliquerai au chef que j’ai eu un problème avec un petit voyou qui m’a finalement échappé. Je suppose qu’il comprendra.

-         J’en suis certain. Comment pourrait-on soupçonner un policier aussi brillant que toi ?!

Le ton était ironique. Lukas avait pris pour habitude de s’amuser de la carrière de son amant dans l’unique but de le charrier. Habitude à laquelle répondait Shan à sa façon.

-         Essayerais-tu de me provoquer, mon amour ?!

-         Peut-être bien…

Deux sourires espiègles s’échangèrent. Le message était passé.

Dans un geste bref, Shan se retourna afin de faire face au brun et lui saisir le menton pour ensuite approcher son visage du sien.

-         Serais-tu d’humeur à jouer, Lukas ?

Entendre son nom prononcé par celui qu’il aimait procurait toujours au dit Lukas la plus grande joie. Aussi ne se fit-il pas prier davantage.

-         J’ai envie de toi, dit-il avec le plus grand désir.

-         Alors profitons de ma longue pause improvisée.

Leurs bouches se scellèrent en un baiser intense, presque sauvage. Néanmoins, ce fut avec la plus grande douceur que Shan prit son amant dans ses bras avant de se diriger vers leur chambre.

------------

 

Lorsque Kaira se réveilla, plusieurs heures étaient passées. Alexis fut d’ailleurs soulagé que le jeune homme ait pu se reposer un peu. Pourtant, à peine avait-il ouvert les yeux qu’il fut pris d’une nouvelle quinte de toux. Alerté, le brun se précipita avec un médicament, qu’il espérait, pourrait le soulager. Kaira l’avala tant bien que mal, mais il apparaissait évident que son état n’allait pas en s’améliorant. A force de tousser et assommé par une fièvre trop souvent présente, le jeune homme semblait finalement tout aussi épuisé que quelques heures auparavant. Mais après tout, il s’agissait d’une pneumonie, et le médecin l’avait bien prévenu que si son état ne s’améliorait pas, il faudrait l’emmener à l’hôpital. Alors que faire ?

Le cours de ses pensées fut interrompu par le jeune malade qui reprenait peu à peu son souffle à force d’avoir trop toussé.

-         Je me sens de plus en plus fatigué, murmura-t-il faiblement. J’ai l’impression que je ne récupérerai jamais assez pour guérir.

Ces mots touchèrent particulièrement Alexis qui s’en retrouva automatiquement attristé. Il aurait voulu pouvoir l’aider, prendre l’entièreté de ses souffrances sur ses épaules si cela avait été possible. Cependant, il ne pouvait pas faire grand-chose mis à part veiller sur lui et lui faire prendre ses médicaments tout en surveillant qu’il s’alimente correctement et qu’il soit installé au mieux. Lui caressant tendrement la joue, il tenta de le réconforter comme il pu.

-         Ne t’inquiète pas, dit-il. C’est une question de temps. Tu verras que tu finiras par te sentir bientôt mieux.

-         Tu es sincèrement gentil…

Alexis s’étonna de l’entendre lui dire ça. Il n’y avait rien de particulièrement gentil dans le fait de soigner quelqu’un de malade et même de tenter de le réconforter. Aussi, cela piqua sa curiosité.

-         Pourquoi dis-tu cela ? Demanda-t-il simplement.

-         Tu me mens pour que je ne perde pas espoir.

Alexis se crispa légèrement, mais finit néanmoins par laisser un sourire fleurir sur ses lèvres. Ce gamin comprenait vite les choses.

-         Peut-être, mais mon seul souhait est de te voir guérir.

Le jeune homme le regarda étonné. Il ne s’était pas attendu à une telle répondre. Il pensait plutôt que l’homme en face de lui serait pris de gêne en apprenant qu’il n’était pas dupe à ses mensonges qui se voulaient encourageants. Au contraire, il semblait apaisé, comme si rien ni quiconque ne pouvait l’effleurer.

Ce fut ainsi, le cœur léger, qu’il décida de se rallonger dans le lit afin de tenter de dormir encore un peu. Epuisé, c’était tout ce qu’il pouvait faire pour essayer d’oublier la douleur qui enserrait toujours un peu plus sa poitrine. Comprenant que le garçon qu’il avait sous les yeux voulait se reposer, Alexis ne voulu pas l’empêcher de se rendormir. Pourtant, une étrange douleur traversa son cœur.

------------

 

Assis dans le lit, Lukas posa les yeux sur son ami allongé dont seul un drap recouvrait la nudité.

Depuis combien de temps n’avaient-ils plus eut un tel moment de tendresse ? Il avait cessé de compter les jours depuis longtemps. Entre le travail de Shan et le sien, ils avaient peu de temps pour se voir. Lukas était bien placé pour savoir que cela attristait son compagnon au plus haut point, et pour cause, Shan avait toujours été seul durant  toute son enfance. Ainsi, lorsqu’il revenait tard à cause de ses missions ou que lui-même voyageait autour de la terre, ils se voyaient peu. Quand il rentrait, il lui arrivait de le retrouver endormi, le sillon de ses larmes encore marqué sur le visage. Mais que pouvaient-ils bien faire pour résoudre ce problème ? Il était évident que quitter leur travail respectif n’était pas une solution. Comment surviendraient-ils à leurs besoins sinon ?

-         A quoi penses-tu ?

Au son de la voix qui venait de lui poser cette question, Lukas sursauta. Shan venait de se réveiller et le regardait avec tendresse.

-         A nous, répondit-il avec sincérité. Je me disais qu’il y avait longtemps que nous n’avions plus profité d’être ensemble comme maintenant.

A ces mots, l’expression de Shan devint mélancolique. Cependant, il se reprit vite.

      -    Tu as raison… Ca nous manquait tellement.

Il marqua une pause.

-         Finalement, cette histoire avec Alexis a du bon.

-         Tu veux parler du petit ?!

-         Oui.

-         Je me pose beaucoup de questions sur ce gosse. Savoir que c’est un héritier en fugue et que son père est déjà venu me voir au poste ne me rassure pas.

Un court silence s’installa entre eux, durant lequel Shan réfléchit.

-         Tu penses que tout ça cache quelque chose de déplaisant ?

-         J’en suis même certain. Je n’ai pas aimé cet homme lorsqu’il est venu me demander de retrouver son fils. Il y a quelque chose de mauvais en lui. Peut-être n’aurais-je pas dû accepter de l’aider à le retrouver.

-         Tu sais tout comme moi que tu n’as pas le choix. Profession oblige !

A ces mots, ils sourirent tout deux. Dieu savait qu’ils connaissaient bien les problèmes d’exigence du métier de policier. Shan pour l’exercer, et Lukas pour l’avoir tant de fois attendu des soirées entières jusqu’à finir par s’endormir.

Au bout d’un moment, Shan finit par soupirer, s’avouant, par la même occasion, vaincu.

-         J’espère simplement qu’Alexis s’occupe bien du petit…

-         Pour ça, je crois bien que tu n’as rien à craindre. Il semble s’y être déjà attaché.

-         C’est bien ce qui me fait peur !

Lukas resta sceptique.

-         Pourquoi dis-tu ça ?

-         Parce que je connais bien Alexis et je crains qu’il ne s’attache trop à lui. Qu’arrivera-t-il quand il retournera vivre chez lui ?

-         Tu comptes le laisser simplement repartir avec son père ?!

-         Ce n’est pas comme si j’avais vraiment le choix. Je ne peux pas ouvrir une enquête pour la simple raison que cet homme ne m’inspire pas confiance. Des jeunes qui fuguent, c’est loin d’être un fait rare de nos jours, tu sais…

Sans prévenir, Lukas captura les lèvres de son amant pour le faire taire. A l’entendre parler, il savait pertinemment qu’il était en train de se culpabiliser. Et puis, pour une fois qu’ils avaient l’occasion de se retrouver un peu à deux, il ne voulait en aucun cas laisser un sujet tel que celui-là briser leur intimité. Alors, il avait décidé de profiter un maximum de ces quelques heures rien qu’à eux.

------------

 

Assoupi, Kaira ne sentit pas la main d’Alexis passer dans ses cheveux. Pas plus qu’il ne la sentit caresser sa joue avec douceur. Celui-ci ne savait plus très bien où il en était. Le jeune garçon le troublait, ça il s’en rendait compte. Haussant les épaules, Alexis soupira, qui sait, c’était peut-être tout simplement du a l’état de santé fragile du jeune homme. Alexis se leva enfin pour aller préparer le petit déjeuner ainsi que les médicament de Kaira.Alors qu’il allait déjeuner, il entendit la porte de la chambre s’ouvrir. Kaira en sortit, les cheveux en bataille et les yeux encore fatigués. Il toussa légèrement, comme s’il voulait les faire passé inaperçu. Il s’assit ensuite à table à côté de son aîné. De nouveau, des toussotements le prirent. Il fit de sont mieux pour les contrôler. Alexis lui tendit alors un verre d’eau avant de lui demander :

 

-         Comment te sens-tu ?

-         Ça va.

-         Si ça va, pourquoi essaye tu de me caché ta toux Kaira ?

 

Celui-ci ne répondit pas, il détourna les yeux en prenant le verre d’eau. Tandis qu’il buvait doucement, la toux lui repris. Lâchant son verre, il posa une main sur sa poitrine. La toux ne semblait pas vouloir se calmer cette fois. Au contraire, elle empirait. Kaira se mit bientôt à tousser de manière assez inquiétante. Malgré le calme qu’Alexis affichait, il s’inquiétait beaucoup. Il prépara immédiatement le sirop du malade, attendant que la quinte de toux de celui-ci se calme. Lorsque enfin celle-ci s’apaisa, il lui fit prendre une cuillère du médicament. Kaira était essoufflé, Alexis lui demanda alors :

-         Pourquoi voulais-tu que je ne te voie pas toussé ?

-          

De nouveau, le jeune homme resta silencieux .Lui qui avait commencer à s’ouvrir légèrement. Soupirant, Alexis repris la parole :

-         Tu devrais aller te recouché, tu seras mieux installé, je vais t’apporte le déjeuner.

-         Non… ça va.

-         Ne recommencer pas à faire ta tête de mule, je t’en prie, sois raisonnable.

Baissant les yeux, le cadet lui dit :

-         Je ne voulais pas que tu continues à t’inquiéter pour moi.

Touché par ses paroles, Alexis sourit légèrement. Alors qu’il allait prendre le jeune homme dans ses bras, il se ravisa au dernier moment. Passant son bras dans le dos de Kaira pour l’aider à se lever, ainsi fait  son geste passa inaperçu aux yeux de son cadet. Il lui dit alors :

 

-         Je suis touché, mais  c’est tout a fait normale que je m’inquiète Kaira. S’il te plait, il faut que tu te recouche.

Sur le court chemin qui séparait les jeunes gens de la chambre, Alexis se sentit de plus en plus mal. Mais que lui arrivait-t-il ? L’amitié qu’il ressentait était-elle le seul sentiment qui lui enserrait le cœur ? Que se passerait-il s’il s’avérait que ses sentiments étaient plus profonds qu’il ne le pensait ? Il s’était mis dans de beaux draps. S’attacher à un gamin qui semblait aussi jeune et par-dessus tout, un héritier, n’avait rien de bien encourageant.

C’est alors qu’il fut coupé dans le cours de ses pensées par Kaira. Celui-ci venait brusquement de porter une main devant sa bouche tout en recommençant à tousser, alors que l’autre enserrait sa poitrine. Alexis ne savait plus quoi faire pour l’aider et ce fut quand il le vit tomber doucement à genoux à même le sol qu’il s’inquiéta au plus haut point. S’agenouillant à ses côtés, il tenta de lui parler.

-         Kaira, que se passe-t-il ? Tu te sens mal ? Tenta-t-il de le questionner.

A bout de force et ne pouvant plus faire cesser sa toux, l’adolescent se contenta d’acquiescer d’un mouvement de tête, indiquant ainsi à l’adulte qu’il n’allait réellement pas bien.

Ne sachant pas vraiment comment agir pour le mieux, Alexis tenta au mieux de le relever, mais il cessa brusquement tout geste. Alors qu’il venait de passer l’un des bras de Kaira autour de son cou pour le relever, il aperçu un liquide foncé sur le sol.

-         Tu saignes… Constata-t-il d’une voix tremblante qui laissait percevoir toute son inquiétude.

A présent, Alexis se rendait compte qu’il ne viendrait pas à bout de la maladie de Kaira seul. Ryu, l’ami de Lukas l’avait bien averti que si son état n’allait pas mieux, il devrait le conduire à l’hôpital. Cependant, comment faire pour amener un jeune héritier à l’hôpital sans se faire remarquer ? Kaira avait fugué, et il ne doutait pas une seule seconde que son père ait déjà tout mis en place pour le retrouver. Une seule solution s’imposait désormais à lui.

------------

 

Devant son bol de céréales, Lukas repensait encore à la nuit qu’il venait de passer avec son amant. Shan ne lui avait pas laissé beaucoup de répit, et même s’il était heureux de ces retrouvailles entre eux, il sentait tout de même la fatigue peser sur lui. Néanmoins, même si on était samedi, il devait absolument se rendre à son travail pour vérifier qu’aucun problème technique ne viendrait entraver son prochain voyage. Ainsi, il devrait déjà quitter l’appartement dans à peine quelques heures pour une bonne après-midi. Mais avant cela, il tenait à avoir un geste tendre envers Shan. Il prépara donc son petit déjeuner et alla le lui servir sur un plateau directement au lit. Voir celui qu’il aimait si paisiblement endormi lui réchauffa le cœur. Alors, il posa le plateau sur la petite table de nuit à côté du lit avant de décider de le réveiller à sa façon. Doucement, du dos de la main, il caressa sa joue en lui murmurant des paroles tendres.

Deux yeux lie de vin s’ouvrirent alors lentement. Aussitôt, un sourire se dessina sur le visage de Shan lorsqu’il aperçu Lukas penché sur lui.

-         Bonjour, mon amour. Bien dormi ? Demanda Lukas.

L’interpellé ne répondit pas immédiatement, réclamant son baiser matinal. Lukas ne se le fit pas dire deux fois et se pencha davantage jusqu’à ce que leurs bouches se scellent dans un échange sensuel. A bout de souffle, ils mirent fin au baiser, et ce fut seulement à ce moment que Shan répondit.

-         Je ne peux que bien dormir dans tes bras.

Un sourire illumina le visage de Lukas.

-         Et ce n’est pas terminé.

Joignant les gestes à la parole, il reprit le plateau laissé précédemment sur la table de nuit pour le lui placer sur les genoux au moment où il se redressait dans son lit.

-         Pour moi ? Merci beaucoup. Tu me combles, mon ange…

Shan était réellement touché par cette intention. Que pouvait-il demander de plus en cet instant précis ? Non, vraiment, tout était si parfait…

C’est alors que la sonnerie du téléphone retentit dans l’appartement.

-         Ne bouge pas, je m’en charge, intervint instantanément Lukas.

Shan le vit sortir de la chambre et ne pu désormais qu’entendre ce qu’il disait au bout du combiné.

-         Bien entendu… Reste calme.

-        

-         Non, laisse-moi juste le temps de prendre les clés de la voiture et je viens tout de suite.

-        

-         A tout de suite.

Même si ce qui avait dit paressait calme, Shan ne pu s’empêcher de remarquer les tremblements présents dans la voix du pilote. Que se passait-il ? Lorsqu’il revint, Shan s’empressa de lui poser la question, ne lui laissant même pas le temps de parler.

-         C’était Alexis, Kaira va mal.

A ces mots, le regard du policier se fit triste.

      -     Préviens tout de suite Ryu que j’amène le petit à sa clinique privée.

      -     Très bien, rejoins vite Alexis. Je vous rejoins à la clinique dès que je serai habillé.

Sans rien ajouter de plus, ils partirent chacun de leur côté.

------------

 

Alexis était désespéré. L’état de Kaira n’avait fait qu’empirer. A présent, seule sa toux le gardait encore conscient. Mais celle-ci lui faisait de plus en plus mal, et il ne cessait plus de cracher du sang. Pourtant, tout ce qu’il pouvait faire pour le moment était d’attendre que Lukas arrive tout en soutenant du mieux possible Kaira.

Quant au concerné, il avait peine à s’arrêter de tousser et la douleur était telle qu’il se demandait comment il parvenait à y résister. Fermant doucement les yeux, il n’espérait plus qu’une chose, que cette maladie cesse de le faire souffrir d’une manière ou d’une autre.

Tout reposait désormais sur Lukas qui s’était sans aucun doute empressé de démarrer la voiture avant de se mettre en route jusqu’à l’appartement.

Publié dans : Pour le sourire d'un ange
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Mardi 29 janvier 2 29 /01 /Jan 19:49

Par Azalea et Sheina
Chapitre IV : Convalescence.

 

Ouvrant les yeux sur un plafond blanc, ce fut épuisé que Kaira tenta de se redresser. Mais immédiatement, une main se posa sur son épaule et l’en empêcha.

-         Reste allongé, le médecin ne va pas tarder à venir t’examiner.

Sans même relever la tête vers lui, il comprit immédiatement qu’il s’agissait d’Alexis.

-         Où suis-je ? Demanda-t-il automatiquement.

-         A l’hôpital. Tu sais que tu m’as fait très peur ?!

Pris d’une soudaine panique, Kaira tenta de rapidement se relever, mais à peine avait-il posé un pied sur le sol qu’il fut pris d’un vertige. L’adulte réagit alors au quart de tour et le rattrapa de justesse dans ses bras. Rouge de honte, Kaira n’osait plus faire aucun mouvement. Cette situation était gênante pour les deux partis. En effet, Kaira n’était pas le seul à avoir rougit. Alexis aida alors le jeune homme, tentant au mieux de ne pas montrer sa gêne tout aussi évidente, à se rallonger. Il prit ensuite la parole.

-         Ne t’en fais pas, tout se passera bien. Nous sommes dans l’hôpital de Ryu.

-         Qui ?

-         L’ami de Lukas. Tu sais, le médecin qui est déjà venu te soigner…

A ces mots, Kaira sembla prendre conscience de certains détails.

      -    Combien de temps vais-je devoir rester ici ? Demanda-t-il.

      -    Je ne sais pas, jusqu’à ce que tu ailles mieux.

      -    Je ne veux pas rester dans cet endroit !

En disant cela, il avait tourné la tête vers le côté opposé à Alexis. Ce dernier soupira. Kaira avait de nouveau laissé entrevoir l’une des choses qui était importante pour lui. Mais de nouveau il fuyait. Le jeune garçon n’avait jamais vraiment révélé ce qu’il aimait ou pas.

Néanmoins, Alexis restait sceptique quant à certaines révélations. Il savait que devoir passer un certain temps à l’hôpital n’était en rien pour plaire à quiconque, mais le ton employé par Kaira avait été catégorique.

-         Pourquoi ?

Sans s’en rendre vraiment compte, il venait de prononcer tout haut la question qui le tourmentait. Il ne croyait pas vraiment au fait qu’il obtiendrait une réponse et le silence de l’adolescent ne fit que confirmer ce qu’il pensait. Pourtant, il décida, pour une fois, d’insister un peu.

-         Dis-moi pourquoi tu ne veux pas être ici, Kaira.

-        

Soupirant, le brun baissa les eux. Le comportement de ce garçon lui faisait mal. Sans vraiment s’en rendre compte, il laissa un murmure franchir ses lèvres.

-         S’il te plait.

Il ne s’agissait que d’un mot. Pourtant, celui-ci eu de l’effet sur Kaira. Le jeune homme venait de tourner le visage vers son aîné. Le voyant la tête baisée, il soupira à son tour.

-         Je n’aime pas les hôpitaux.

Alexis releva aussitôt le visage et lui sourit de façon rassurante. Ce sourire, sans qu’il ne s’en rende compte, mit son vis-à-vis en confiance. Celui-ci continua alors sur sa lancée.

-         Ma mère y est morte et depuis, je n’aime pas ces lieux.

Alexis était heureux. Pour la première fois, Kaira lui confiait quelque chose concernant son passé.

Ce fut à cet instant que Ryu entra dans la chambre du patient. Il tenait à la main une petite boîte contenant les médicaments du jeune homme. Lorsqu’il releva les yeux, il fut surpris de la présence d’Alexis.

-         Que faites-vous encore ici Alexis ? Il est passé onze heures du soir, il y a longtemps que les visites sont finies.

-         Ah… Désolé, je n’avais pas fait attention à l’heure. Bon ben… Je vais y aller alors. Je repasserai demain pour voir si tu as besoin de quelque chose, ajouta-t-il à l’adresse de Kaira.

Il était sur le point de se lever pour partir, mais Ryu l’arrêta en levant la main comme pour stopper tout mouvement.

-         C’est bon, je crois avoir interrompu un moment important. Je vous laisse encore un quart d’heure, ensuite, je vous demanderai de bien vouloir quitter l’hôpital. Mon patient à besoin de repos et il est déjà tard.

Alexis le remercia d’un regard. A vrai dire, il était soulagé de pouvoir rester encore un peu avec Kaira. Quitter le jeune homme aussi rapidement et de façon aussi brutale semblait presque impensable. De plus, se connaissant, il y avait certaines choses qu’il redoutait dans ce genre de situations. Il ne doutait pas un seul instant qu’en l’absence de Kaira, le silence et le vide se son appartement lui sembleraient bien lourds. Il se sentirait certainement très rapidement seul. Ce qui était étrange, c’est qu’il l’avait toujours été, mais il s’apercevait subitement que depuis l’arrivée de l’adolescent chez lui, il était parvenu à oublier l’amertume de sa solitude. Ce qu’il ne comprenait pas, c’était comment celui-ci avait-il pu prendre autant de place dans sa vie en si peu de temps.

------------

 

Lukas suivit Shan à l’intérieur de l’appartement. Durant tout le chemin du retour, aucun d’eux n’avait osé prononcer un mot. Retirant sa veste, il la posa sur le dossier du fauteuil.

-         Ne laisse pas traîner tes affaires, il y a un portemanteau à l’entrée !

Shan avait parlé sur un ton froid qui ne laissait la place à aucune réplique. Le brun savait qu’il n’aimait pas le désordre, mais jamais encore il ne lui avait parlé de la sorte.

-         Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu es bizarre depuis que nous sommes sortis de l’hôpital.

Effectivement, en voyant Alexis au chevet de Kaira, tout deux avaient préférés les laisser ensemble. Ils savaient qu’ils auraient l’occasion de rendre visite au malade le lendemain. Mais depuis, Shan était entré dans un mutisme total. Lukas n’avait rien dit non plus pendant qu’il conduisait, se concentrant sur la route vue l’heure tardive. Mais alors qu’il espérait que son amant parlerait enfin, ce dernier gardait le silence, ce qui commençait à sérieusement l’agacer.

-         Je viens de te poser une question, Shan !

Le ton de sa voix venait de monter d’un cran et il le savait. Mais dans ces moments, il ne pouvait pas lutter contre son impulsivité. Shan sembla seulement alors se rendre compte de son existence.

-         Je suis désolé, dit-il. Je suis simplement fatigué.

Si ce n’était que cela, mais le pilote n’était pas simple d’esprit et il savait pertinemment que quelque chose le tracassait.

-         Ne te fiche pas de moi, s’il te plait. Je sais qu’il y a autre chose. Tu es comme ça depuis que nous avons quitté l’hôpital !

Mais à insister, ses mots n’eurent pas l’effet voulu sur Shan qui semblait peu à peu laisser son humeur actuelle à découvert.

-         Je t’ai dit que j’étais juste fatigué !

Lukas soupira. Il savait que, malgré les quelques moments d’intimité qu’ils avaient eu ces derniers jours, leur couple restait en péril. Une dispute serait donc plus que malvenue. Il préféra donc calmer la situation.

-         Excuse-moi, dit-il. C’était stupide de ma part de vouloir à tout prix insister. Tu devrais aller dormir. Je comprends que ton travail t’épuise ces derniers temps.

Shan pensa un instant parler de ce qui le troublait avec Lukas, mais il savait que le moment serait mal choisi. Il venait sans aucun doute de blesser son compagnon et il en avait conscience. Pourtant, il ne savait pas comment réparer son erreur. Mal à l’aise, il préféra ainsi fuir le problème. Ce n’était que temporaire, mais c’était la seule solution qui s’offrait à lui pour l’instant.

-         Tu as raison. Je vais me coucher. Tu viens ?

Lukas qui venait de s’asseoir sur le fauteuil ne le regarda même pas en parlant.

-         Va y, je te rejoins après.

Shan n’ajouta rien et se contenta d’entrer dans la chambre. Sur ce, le brun se leva à son tour et se dirigea dans la cuisine pour se servir un verre de whisky qu’il bu d’une traite. Cette nuit, il sentait qu’il en avait besoin pour garder son sang froid.

------------

 

Cela faisait à présent de longues heures que Kaira était réveillé et Alexis se rendait compte qu’il devenait difficile pour le jeune homme de rester ainsi couché sans rien faire, mis à part l’écouter parler sans cesse. C’était sans compter qu’il semblait sans cesse fatigué malgré qu’il ne fasse rien pour cela. Alexis en avait à présent la certitude, la pneumonie de Kaira était plus présente que ce qu’il n’avait pu penser depuis le début, et elle l’épuisait. Pour preuve, le jeune homme somnolait.

Quand la fin du quart d’heure que leur avait autorisé Ryu arriva, il décida de le laisser un peu tranquille. Après tout, être constamment sur son dos n’était sans doute pas la meilleure solution. Alors, sans ajouter un mot, il se dirigea vers la porte. Mais une voix faible l’arrêta.

-         Attends…

Il se retourna et vit Kaira qui tentait tant bien que mal de se mettre debout. Aussitôt, il accouru vers lui pour le forcer à se recoucher.

-         N’essaye pas de faire des efforts pour le moment, tu es encore trop faible, dit-il.

Mais le jeune homme ne semblait pas l’entendre de cette oreille, et ce qu’il imposa à Alexis ensuite laissa celui-ci figé sur place.

-         J’en ai plus que marre de rester ici. Soit tu me laisses me lever en ton absence, soit tu restes avec moi !

-         Qu’est-ce que tu dis ?

-         Tu as très bien compris ! Je ne veux pas rester seul dans cette chambre !

Il n’en croyait pas ses oreilles. Kaira se mourrait-il donc tant d’ennuie pour aller jusqu’à presque lui imposer de rester à ses côtés ? En tous cas, il ne lui laissait visiblement pas le choix. Il le savait bien trop inquiet pour le laisser tenter de voyager seul dans l’hôpital.

-         Très bien, tu as gagné ! Céda-t-il. Je resterai avec toi jusqu’à ce que Ryu vienne me harceler de partir !

Pour la première fois depuis qu’il l’avait rencontré, il vit une lueur de malice illuminer le regard du garçon. Ce qu’il ne savait pas, c’était qu’il était loin d’être au bout de ses surprises.

Mais à peine cinq minutes plus tard, une infirmière passa rapidement dans la chambre pour signaler qu’il était plus que temps qu’il s’en aille. Alexis commença à peine à enfiler sa veste, qu’aussitôt une voix le stoppa.

-         Reste avec moi cette nuit ! J’ai peur tout seul ici… Ca me rappelle de trop mauvais souvenirs.

Ces mots avaient été dits doucement et avec hésitation. Pourtant, Alexis n’avait aucune raison d’accéder à sa requête. A ces yeux, il s’agissait à présent d’un simple caprice.

-         Tu exagères, Kaira ! J’ai passé la soirée entière avec toi !

Mais le jeune homme ne semblait pas vouloir en rester là.

-         Je t’en prie, je ne me sens vraiment pas à l’aise dans cet hôpital…

A présent, Kaira le regardait avec un air qui n’inspirait que pure pitié. Alexis sentait bien que s’il restait plus longtemps dans la même pièce que lui, il finirait par céder. Mais il ne pouvait pas se le permettre, pas dans un hôpital en tout cas.

- Non, c’est non, Kaira ! N’insiste pas s’il te plait !

- Tu dis s’il te plait maintenant ? Ca ne te ressemble pas…

Pris au piège de ces paroles, le plus vieux ne trouva rien à répondre sur le coup. Néanmoins, il devait absolument se rattraper et ne laisser passer aucune faiblesse s’il ne voulait pas que Kaira s’en serve contre lui.

Alors, il prit un visage qu’il espérait le plus autoritaire possible et décida de mettre fin à toute cette mascarade.

-         Je m’en vais ! Passe une bonne nuit.

Sans un mot de plus, il lui tourna le dos et sortit de la chambre en prenant bien soin de fermer la porte derrière lui. Ses pas se firent entendre durant quelques secondes dans la pièce.

Un grand vide s’installa ensuite dans celle-ci. Seul le silence se voulait de bien faire comprendre à Kaira qu’Alexis était bel et bien parti. Il n’était pas parvenu à le faire céder.

Ce fut tout d’abord un sentiment de colère qui se fit ressentir dans tout son être. Il lui en voulait d’être parti ainsi en le laissant seul face à lui-même. Mais bien vite, ce fut la tristesse qui prit le dessus. Jamais il n’aurait imaginé que se retrouver dans cet hôpital sans personne pour lui changer les idées le plongerait aussi rapidement dans ses souvenirs. C’était donc en un lieu tel que celui-ci que s’était éteinte la personne qu’il aimait plus que tout ? Elle aussi avait été si seule pendant ces semaines… A cet instant précis, Kaira pouvait ressentir l’angoisse que cela pouvait être. A quoi ou plutôt à qui avait-elle pensé au moment de fermer les yeux pour la dernière fois ? Etait-ce à lui ou bien à toute la souffrance que lui avait causé son mari tout au long de sa vie ? Sans s’en rendre compte, une larme coula sur sa joue. Il ne pouvait tout simplement pas accepter le fait que sa mère ait pu mourir si malheureuse…

------------

 

Au bout de son deuxième verre de whisky, Lukas sentait déjà que l’alcool faisait son effet. Il n’était pas habitué à boire autant, et alors qu’il prenait le chemin de la chambre, il se sentit légèrement chanceler.

Lorsqu’il entra dans la pièce, celle-ci était plongée dans l’obscurité. N’y voyant pas clair, mais ne voulant pas pour autant allumer la lumière, le pilote se contenta de se déshabiller sans chercher à enfiler quelque chose et s’avança ainsi nu jusqu’au lit. Il espérait sans doute intérieurement réveiller le désir de Shan lorsque ce dernier le verrait.

Mais, alors qu’il s’installait entre les draps et se collait à son amant, sa déception fut à son comble. Shan dormait tout simplement.

Lukas ne savait même plus quoi penser. Où allait donc leur couple ? Il avait au moins espéré que Shan attendrait qu’il le rejoigne avant de s’endormir. Mais il avait apparemment placé ses espérances trop haut. A présent, il en prenait conscience. Il était peut-être possible que Shan ne le regarde plus comme au premier jour. Lui-même doutait de ses propres sentiments. Pourtant, il y avait encore quelque chose qui le poussait à essayer de renforcer leur amour. Mais ce soir, il avait compris que le fossé qui s’était installé était bien trop grand pour qu’il ne trouve une solution à lui seul. S’ils ne faisaient rien ensemble pour tenter de ressouder leurs liens, leur couple était très certainement voué à l’échec.

Sur cette prise de conscience, Lukas tourna le dos à son amant.

Sans s’en rendre réellement compte, il s’endormit bien des heures plus tard, le sillon de ses larmes encore présent sur son visage.

------------

 

Alexis parvint rapidement jusqu’à sa voiture. Mais au moment d’en chercher les clés, il fut prit par un remord. Etait-ce vraiment une bonne idée de laisser Kaira seul ?

Il avait tout de même énormément dû prendre sur lui-même pour lui avouer pourquoi il détestait cet endroit. Et lui, en parfait égoïste, il le laissait seul sans un mot de réconfort. Sans même le rassurer en lui disant qu’il reviendrait le voir le lendemain matin.

Pris d’un doute quant à la façon dont le jeune avait pris son comportement, Alexis décida de revenir sur ses pas. Vu l’heure tardive, il fit attention à ne pas se faire remarquer par le personnel médical et dû même faire un détour pour ne pas risquer d’être pris à traîner dans les couloirs de l’hôpital.

Lorsqu’il parvint enfin derrière la porte de la chambre, il comprit alors que son instinct ne l’avait pas trompé. Des bruits de pleurs étouffés étaient facilement perceptibles. A ce son, un sentiment de culpabilité lui étreignit subitement le cœur. Il ne pouvait pas le laisser ainsi. Il devait lui parler.

Décidé, il ouvrit doucement la porte et entra discrètement dans la chambre. Son cœur s’arrêta de battre lorsqu’il vit le visage de son cadet ruisselant de larmes. Il avança  d’un pas, celui-ci releva la tête. Et avant qu’il n’ait pus dire quoi que se soit, Kaira se jeta dans ses bras. Ne sachant quoi dire, Alexis décida de garder le silence. Il se contenta juste de serrer le jeune homme contre lui. Il s’en voulait de ne pas avoir compris la détresse et la peur qui le hantaient.

Il fallu un certain temps au jeune garçon pour se calmer. Lorsque enfin, il reprit une respiration plus ou moins normale, Alexis se décida enfin à parler.

-         Je suis désolé.

A ces mots, Kaira posa un regard sérieux et rempli d’inquiétude sur son vis-à-vis. Aussitôt, Alexis comprit.

     -    Je suis sincère, Kaira. Je suis vraiment désolé. Je n’aurais jamais dû partir en te laissant

          seul avec tous tes souvenirs… Ce que tu as dû ressentir…

Mais le plus jeune posa un doigt sur ses lèvres, ne pouvant plus supporter de l’entendre s’excuser. C’était bien trop difficile venant de quelqu’un qui lui avait parut tant protecteur depuis le début et qui lui donnait, à présent, l’impression d’avoir failli à son devoir. Il lui exprima alors la seule chose qu’il désirait réellement.

-         Dors ici. S’il te plait, ne me refuse pas ça. Je me sens vraiment mal dans cet hôpital.

En disant cela, Kaira avait baissé les yeux, espérant sans doute ne pas obtenir un nouveau refus. Ce qu’il ne vit alors pas, c’est qu’Alexis affichait désormais un visage doux qui se voulait réconfortant.

-         Tu as prévu un endroit où je pourrais dormir ? S’exclama-t-il.

Le châtain regarda autour de lui et finit par fixer les draps, son lit étant le seul présent dans la pièce.

-         Eh bien… Commença-t-il.

Alexis arqua un sourcil.

-         Je vois, conclut-il. Je vais dormir avec toi. Je n’ai aucune envie de me payer le mal de dos du siècle !

Aussitôt, les joues de Kaira s’empourprèrent.

-         Hein ?! Tu veux dire que nous allons dormir à deux dans ce lit ?! C’est beaucoup trop petit !

Alexis eut un petit rire.

-         C’est la première fois que tu parles autant ! Mais oui, c’est bien ce que je viens de dire ! Allez, pousse-toi un peu maintenant !

L’adolescent qui n’osait désormais plus dire un mot et gardait la tête baissée, se décala légèrement, laissant ainsi Alexis retirer ses chaussures et sa veste pour s’installer à ses côtés. Au bout de quelques secondes, il finit par tourner la tête vers Kaira.

-         J’avoue que j’ai déjà connu plus confortable.

Kaira n’osait toujours pas parler. Il prenait à présent conscience qu’il s’agissait là du résultat de ses caprices. Toutefois, lorsqu’il sentit qu’Alexis l’attirait contre lui, cette pensée s’effaça aussitôt de ses pensées.

-         C’est mieux ainsi, non ?

Alexis affichait un grand sourire qui se voulait de lui faire comprendre qu’il ne lui en voulait absolument pas. Ce fut rassuré que le châtain posa la tête sur le torse de son aîné. Il se sentait bien. Il était en sécurité et pour la première fois depuis longtemps, il sentait qu’il pourrait peut-être dormir une nuit entière sans se réveiller au beau milieu de la nuit des suites d’un cauchemar.

Alexis remarqua que Kaira semblait se sentir au mieux dans ses bras. Aussi était-il heureux de pouvoir le décharger de ses démons intérieurs, même si ce n’était que pour une nuit. Sur cette pensée, il décida qu’il était plus que temps de laisser ses propres soucis de côté.

-         Bonne nuit, Kaira.

Il n’obtint pas de réponse à ses mots. Néanmoins, ce n’était pas de mauvaise fois que le jeune homme ne lui répondit pas, mais simplement parce qu’il venait de s’endormir.

Resserrant un peu plus son étreinte sur le corps fin, Alexis ferma à son tour les yeux.

Publié dans : Pour le sourire d'un ange
Ecrire un commentaire - Voir les 4 commentaires

Présentation

Recherche

Calendrier

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus