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Vendredi 7 décembre 5 07 /12 /Déc 14:31

Par Azalea et Sheina

Chapitre III : Semaine au lit.

 

Assis dans le lit, Kaira était de nouveau pris d’une crise de toux. La santé du jeune homme demeurait fragile depuis déjà plusieurs jours et Alexis avait peur de ne plus pouvoir trouver aucun moyen de le soulager. Aussi préférait-il rester le plus souvent possible aux côtés du malade. La plupart du temps, ce dernier devait rester allongé, trop affaibli pour faire le moindre effort. Cela expliquait également les nombreux moments où il s’endormait avant même qu’Alexis ait eu le temps de lui servir son dernier repas le soir. Bref, la pneumonie que Kaira avait réussi à attraper faisait son effet sur son corps déjà trop fin et il s’épuisait de plus en plus.

Contrarié au plus haut point, Alexis venait d’entrer dans la chambre. Tendant un verre d’eau au jeune homme qui tenta de son mieux de le boire, il s’assit sur une chaise près du lit et attendit qu’il se calme. Ce ne fut que quelques minutes plus tard que le silence se fit. Du moins jusqu’à ce que Kaira prenne aussitôt la parole.

-         Je suis désolé, dit-il.

Alexis fut étonné de l’entendre s’excuser. Il n’en comprenait pas la raison. Aussi décida-t-il de lui en faire part.

-         Pourquoi t’excuses-tu ?

Le plus jeune parut brusquement hésitant. Il voulait parler mais semblait chercher ses mots. Il finit par regarder son vis-à-vis avec sérieux.

-         Je dois être une gêne pour toi. Depuis deux jours, je m’aperçois moi-même que ma santé ne va pas en s’améliorant et que tu t’occupes sans cesse de moi.

C’était donc cela. Kaira pensait qu’il lui faisait perdre son temps. Mais après tout, c’était vrai qu’en quelques jours il lui avait causé bien des soucis. Il croyait à présent, sans doute, que l’adulte risquerait de s’impatienter.

-         Je te l’ai déjà dit, tu ne me déranges pas. Bon d’accord, tu es malade ! Et alors ?! Tu vas rapidement guérir. De plus, je m’ennuie dans ce grand appartement tout seul ! je ne voudrais pas perdre ta compagnie, voyons…

Tout le long de son monologue, l’homme avait affiché un air que Kaira jugeait de « totalement imbécile ». Pourtant, cela l’avait nettement réconforté. Ca l’avait même fait rire l’espace d’un instant. Le visage resté baissé, il releva alors la tête pour plonger son regard dans celui de son interlocuteur avec sérieux.

-         Tu sais que tu parles beaucoup trop ? Ta compagnie à toi m’est très difficile à supporter !

Malgré les apparences sérieuses et le ton froid employé, Alexis savait que c’était parti sur un fond d’humour. Il avait pris l’habitude de ce côté maladroit chez son colocataire improvisé. C’était incroyable de voir comme, en quelques jours, on pouvait s’attacher autant à une personne et en apprendre le caractère. Alexis s’apercevait avec un peu de recul de la façon dont il avait pu s’inquiéter. Il n’irait bien entendu pas jusqu’à affirmer que Kaira était quelqu’un de cher à son cœur, mais il était vrai qu’il s’était fait pas mal de soucis à son sujet… Peut-être trop à son goût. Ca ne lui ressemblait vraisemblablement pas.

-         A quoi penses-tu ?

Il sortit rapidement de ses pensées. A vrai dire, il ne s’était même pas aperçu qu’il était resté plusieurs minutes ainsi, les yeux dans le vague sans prononcer un mot de plus.

-         A rien qui pourrait t’intéresser !

Il avait répondu cela avec un grand sourire, mais c’était sans espérer que Kaira laisserait tomber aussi facilement.

-         Ne te fiche pas de moi !

Mais après tout, s’il voulait jouer les petits curieux, pourquoi ne pas en profiter pour en faire de même de son propre côté ?!

-         Je me demandais simplement comment j’en étais arrivé à te ramasser et à me mettre dans une situation pareille !

Bon d’accord, il n’avait pas pesé ses mots sur ce coup, mais, même s’il manquait de tact, il avait bien le droit d’obtenir quelques réponses à toutes les questions qu’il se posait depuis le début. Evidemment, Kaira avait baissé la tête en retour et ce fut un silence complet qui lui répondit.

-         Je vois, dit-il alors. Tu n’es toujours pas décidé à me répondre, n’est-ce pas ?

-        

-         Ecoute, je ne cherche pas à te forcer la main, je veux juste essayer de comprendre. Si tout ça n’est pas facile pour toi, ça ne l’est pas davantage pour moi.

-        

-         Mets-toi un peu à ma place. Tu as pu rencontrer Shan, tu as sûrement compris qu’il ne me lâchera pas une seule minute après que tu te sois complètement remis.

-        

-         Et puis, il y a également Lukas ! Je suis prêt à parier qu’il ferait tout pour l’aider !

Face à toutes ces lamentations, Kaira en eut rapidement assez. Ce fut alors d’une petite voix qu’il daigna parler.

-         C’est parce que je suis parti de chez moi.

A ces paroles, Alexis mit directement fin à ses pensées problématiques. Il avait encore du mal à croire que le jeune homme venait de lui avouer par lui-même sa fugue sans qu’il n’ait vraiment eu à le forcer pour ça. Un seul mot lui vint à l’esprit.

      -    Pourquoi ?

Mais au regard de son vis-à-vis, il comprit immédiatement qu’il n’obtiendrait pas plus d’informations. Il eut même la sensation qu’au simple fait de repenser à la raison qui l’avait sans doute poussé à fuir de chez lui, il était blessé. Alexis était, à présent, à la fois partagé entre l’envie de savoir ce qu’il se passait réellement ou d’être forcé à imaginer ses propres hypothèses concernant le jeune garçon. En tout cas, ce qui était certain, c’est qu’il s’agissait là d’un secret qu’il aurait du mal à lui arracher. D’ailleurs, il comptait brusquement sur Shan pour élucider ce mystère. Mais pour l’heure, il préférait changer de sujet, de peur de voir l’atmosphère devenir subitement insupportable.

-         Comment te sens-tu ? Demanda-t-il.

Kaira parut étonné par ce changement si soudain, mais n’y prêta pas plus d’attention. Ca l’arrangeait, il n’aurait pas à donner de plus amples explications. Néanmoins, au « pourquoi » d’Alexis, il s’était senti écouté et cela l’avait étrangement rassuré.

-         Fatigué, se contenta-t-il de répondre.

-         Je m’en doute. Ne t’inquiètes pas, si tout va bien, tu devrais retrouver une forme complète d’ici deux bonnes semaines.

-         Ca ne te dérange pas que je reste chez toi pendant tout ce temps ?!

Surpris autant par la question que par le ton dur qui avait été employé, Alexis ne s’en formalisa pas pour autant.

-         Ne t’inquiètes pas pour ça et repose-toi. On en parlera quand tu iras mieux.

-         D’accord.

Et sans en dire plus, Kaira s’allongea et ferma doucement les yeux. Ne plus penser à rien et pouvoir dormir sans aucune crainte lui procurait le plus grand réconfort. Quant à Alexis, il avait préféré sortir de la pièce pour le laisser tranquille. Après tout, il était plutôt satisfait de constater qu’il parvenait peu à peu à parler avec le jeune malade sans que ce dernier ne s’énerve.

------------

Peu de temps après que Lukas soit sorti pour raccompagner Alexis et Kaira, Shan n’avait pu s’empêcher un soupir. Toute cette histoire s’annonçait mal selon lui. Il savait d’expérience qu’il n’était jamais bon de s’attacher à ce genre de gamin qui faisait une fugue. La plupart du temps, lorsque les parents venaient les rechercher, la police ne cherchait pas vraiment à faire d’enquête plus approfondie, faute d’en avoir déjà de beaucoup trop compliquées et importantes à réaliser. Mais cette fois, il avait un mauvais pressentiment. Ce Kaira semblait avoir de bonnes raisons pour s’être enfui de chez lui. Pire, comment un gosse de cet âge avait-t-il pu partir de chez lui en plein hiver et risquer sa vie ? Il tenait bien en compte que si son ami ne l’avait pas retrouvé, il serait peut-être mort gelé à l’heure qu’il était. Sans oublier qu’il s’agissait d’un héritier… Non, cela faisait beaucoup trop d’éléments qui pesaient sur la balance pour qu’il s’agisse d’une simple petite fugue sans problème.

Il fut bientôt tiré de ses pensées par le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvrait pour se refermer presque aussitôt. Lukas venait enfin de rentrer.

-         Tout s’est bien passé ? Demanda aussitôt le policier.

-         Sans problème. Mis à part que le trajet a été bien silencieux, Alexis est bien rentré chez lui avec le petit.

Il s’interrompit un instant avant de reprendre.

-         Et toi ? tu n’étais pas censé retourner travailler ?

-         En principe, mais j’expliquerai au chef que j’ai eu un problème avec un petit voyou qui m’a finalement échappé. Je suppose qu’il comprendra.

-         J’en suis certain. Comment pourrait-on soupçonner un policier aussi brillant que toi ?!

Le ton était ironique. Lukas avait pris pour habitude de s’amuser de la carrière de son amant dans l’unique but de le charrier. Habitude à laquelle répondait Shan à sa façon.

-         Essayerais-tu de me provoquer, mon amour ?!

-         Peut-être bien…

Deux sourires espiègles s’échangèrent. Le message était passé.

Dans un geste bref, Shan se retourna afin de faire face au brun et lui saisir le menton pour ensuite approcher son visage du sien.

-         Serais-tu d’humeur à jouer, Lukas ?

Entendre son nom prononcé par celui qu’il aimait procurait toujours au dit Lukas la plus grande joie. Aussi ne se fit-il pas prier davantage.

-         J’ai envie de toi, dit-il avec le plus grand désir.

-         Alors profitons de ma longue pause improvisée.

Leurs bouches se scellèrent en un baiser intense, presque sauvage. Néanmoins, ce fut avec la plus grande douceur que Shan prit son amant dans ses bras avant de se diriger vers leur chambre.

------------

 

Lorsque Kaira se réveilla, plusieurs heures étaient passées. Alexis fut d’ailleurs soulagé que le jeune homme ait pu se reposer un peu. Pourtant, à peine avait-il ouvert les yeux qu’il fut pris d’une nouvelle quinte de toux. Alerté, le brun se précipita avec un médicament, qu’il espérait, pourrait le soulager. Kaira l’avala tant bien que mal, mais il apparaissait évident que son état n’allait pas en s’améliorant. A force de tousser et assommé par une fièvre trop souvent présente, le jeune homme semblait finalement tout aussi épuisé que quelques heures auparavant. Mais après tout, il s’agissait d’une pneumonie, et le médecin l’avait bien prévenu que si son état ne s’améliorait pas, il faudrait l’emmener à l’hôpital. Alors que faire ?

Le cours de ses pensées fut interrompu par le jeune malade qui reprenait peu à peu son souffle à force d’avoir trop toussé.

-         Je me sens de plus en plus fatigué, murmura-t-il faiblement. J’ai l’impression que je ne récupérerai jamais assez pour guérir.

Ces mots touchèrent particulièrement Alexis qui s’en retrouva automatiquement attristé. Il aurait voulu pouvoir l’aider, prendre l’entièreté de ses souffrances sur ses épaules si cela avait été possible. Cependant, il ne pouvait pas faire grand-chose mis à part veiller sur lui et lui faire prendre ses médicaments tout en surveillant qu’il s’alimente correctement et qu’il soit installé au mieux. Lui caressant tendrement la joue, il tenta de le réconforter comme il pu.

-         Ne t’inquiète pas, dit-il. C’est une question de temps. Tu verras que tu finiras par te sentir bientôt mieux.

-         Tu es sincèrement gentil…

Alexis s’étonna de l’entendre lui dire ça. Il n’y avait rien de particulièrement gentil dans le fait de soigner quelqu’un de malade et même de tenter de le réconforter. Aussi, cela piqua sa curiosité.

-         Pourquoi dis-tu cela ? Demanda-t-il simplement.

-         Tu me mens pour que je ne perde pas espoir.

Alexis se crispa légèrement, mais finit néanmoins par laisser un sourire fleurir sur ses lèvres. Ce gamin comprenait vite les choses.

-         Peut-être, mais mon seul souhait est de te voir guérir.

Le jeune homme le regarda étonné. Il ne s’était pas attendu à une telle répondre. Il pensait plutôt que l’homme en face de lui serait pris de gêne en apprenant qu’il n’était pas dupe à ses mensonges qui se voulaient encourageants. Au contraire, il semblait apaisé, comme si rien ni quiconque ne pouvait l’effleurer.

Ce fut ainsi, le cœur léger, qu’il décida de se rallonger dans le lit afin de tenter de dormir encore un peu. Epuisé, c’était tout ce qu’il pouvait faire pour essayer d’oublier la douleur qui enserrait toujours un peu plus sa poitrine. Comprenant que le garçon qu’il avait sous les yeux voulait se reposer, Alexis ne voulu pas l’empêcher de se rendormir. Pourtant, une étrange douleur traversa son cœur.

------------

 

Assis dans le lit, Lukas posa les yeux sur son ami allongé dont seul un drap recouvrait la nudité.

Depuis combien de temps n’avaient-ils plus eut un tel moment de tendresse ? Il avait cessé de compter les jours depuis longtemps. Entre le travail de Shan et le sien, ils avaient peu de temps pour se voir. Lukas était bien placé pour savoir que cela attristait son compagnon au plus haut point, et pour cause, Shan avait toujours été seul durant  toute son enfance. Ainsi, lorsqu’il revenait tard à cause de ses missions ou que lui-même voyageait autour de la terre, ils se voyaient peu. Quand il rentrait, il lui arrivait de le retrouver endormi, le sillon de ses larmes encore marqué sur le visage. Mais que pouvaient-ils bien faire pour résoudre ce problème ? Il était évident que quitter leur travail respectif n’était pas une solution. Comment surviendraient-ils à leurs besoins sinon ?

-         A quoi penses-tu ?

Au son de la voix qui venait de lui poser cette question, Lukas sursauta. Shan venait de se réveiller et le regardait avec tendresse.

-         A nous, répondit-il avec sincérité. Je me disais qu’il y avait longtemps que nous n’avions plus profité d’être ensemble comme maintenant.

A ces mots, l’expression de Shan devint mélancolique. Cependant, il se reprit vite.

      -    Tu as raison… Ca nous manquait tellement.

Il marqua une pause.

-         Finalement, cette histoire avec Alexis a du bon.

-         Tu veux parler du petit ?!

-         Oui.

-         Je me pose beaucoup de questions sur ce gosse. Savoir que c’est un héritier en fugue et que son père est déjà venu me voir au poste ne me rassure pas.

Un court silence s’installa entre eux, durant lequel Shan réfléchit.

-         Tu penses que tout ça cache quelque chose de déplaisant ?

-         J’en suis même certain. Je n’ai pas aimé cet homme lorsqu’il est venu me demander de retrouver son fils. Il y a quelque chose de mauvais en lui. Peut-être n’aurais-je pas dû accepter de l’aider à le retrouver.

-         Tu sais tout comme moi que tu n’as pas le choix. Profession oblige !

A ces mots, ils sourirent tout deux. Dieu savait qu’ils connaissaient bien les problèmes d’exigence du métier de policier. Shan pour l’exercer, et Lukas pour l’avoir tant de fois attendu des soirées entières jusqu’à finir par s’endormir.

Au bout d’un moment, Shan finit par soupirer, s’avouant, par la même occasion, vaincu.

-         J’espère simplement qu’Alexis s’occupe bien du petit…

-         Pour ça, je crois bien que tu n’as rien à craindre. Il semble s’y être déjà attaché.

-         C’est bien ce qui me fait peur !

Lukas resta sceptique.

-         Pourquoi dis-tu ça ?

-         Parce que je connais bien Alexis et je crains qu’il ne s’attache trop à lui. Qu’arrivera-t-il quand il retournera vivre chez lui ?

-         Tu comptes le laisser simplement repartir avec son père ?!

-         Ce n’est pas comme si j’avais vraiment le choix. Je ne peux pas ouvrir une enquête pour la simple raison que cet homme ne m’inspire pas confiance. Des jeunes qui fuguent, c’est loin d’être un fait rare de nos jours, tu sais…

Sans prévenir, Lukas captura les lèvres de son amant pour le faire taire. A l’entendre parler, il savait pertinemment qu’il était en train de se culpabiliser. Et puis, pour une fois qu’ils avaient l’occasion de se retrouver un peu à deux, il ne voulait en aucun cas laisser un sujet tel que celui-là briser leur intimité. Alors, il avait décidé de profiter un maximum de ces quelques heures rien qu’à eux.

------------

 

Assoupi, Kaira ne sentit pas la main d’Alexis passer dans ses cheveux. Pas plus qu’il ne la sentit caresser sa joue avec douceur. Celui-ci ne savait plus très bien où il en était. Le jeune garçon le troublait, ça il s’en rendait compte. Haussant les épaules, Alexis soupira, qui sait, c’était peut-être tout simplement du a l’état de santé fragile du jeune homme. Alexis se leva enfin pour aller préparer le petit déjeuner ainsi que les médicament de Kaira.Alors qu’il allait déjeuner, il entendit la porte de la chambre s’ouvrir. Kaira en sortit, les cheveux en bataille et les yeux encore fatigués. Il toussa légèrement, comme s’il voulait les faire passé inaperçu. Il s’assit ensuite à table à côté de son aîné. De nouveau, des toussotements le prirent. Il fit de sont mieux pour les contrôler. Alexis lui tendit alors un verre d’eau avant de lui demander :

 

-         Comment te sens-tu ?

-         Ça va.

-         Si ça va, pourquoi essaye tu de me caché ta toux Kaira ?

 

Celui-ci ne répondit pas, il détourna les yeux en prenant le verre d’eau. Tandis qu’il buvait doucement, la toux lui repris. Lâchant son verre, il posa une main sur sa poitrine. La toux ne semblait pas vouloir se calmer cette fois. Au contraire, elle empirait. Kaira se mit bientôt à tousser de manière assez inquiétante. Malgré le calme qu’Alexis affichait, il s’inquiétait beaucoup. Il prépara immédiatement le sirop du malade, attendant que la quinte de toux de celui-ci se calme. Lorsque enfin celle-ci s’apaisa, il lui fit prendre une cuillère du médicament. Kaira était essoufflé, Alexis lui demanda alors :

-         Pourquoi voulais-tu que je ne te voie pas toussé ?

-          

De nouveau, le jeune homme resta silencieux .Lui qui avait commencer à s’ouvrir légèrement. Soupirant, Alexis repris la parole :

-         Tu devrais aller te recouché, tu seras mieux installé, je vais t’apporte le déjeuner.

-         Non… ça va.

-         Ne recommencer pas à faire ta tête de mule, je t’en prie, sois raisonnable.

Baissant les yeux, le cadet lui dit :

-         Je ne voulais pas que tu continues à t’inquiéter pour moi.

Touché par ses paroles, Alexis sourit légèrement. Alors qu’il allait prendre le jeune homme dans ses bras, il se ravisa au dernier moment. Passant son bras dans le dos de Kaira pour l’aider à se lever, ainsi fait  son geste passa inaperçu aux yeux de son cadet. Il lui dit alors :

 

-         Je suis touché, mais  c’est tout a fait normale que je m’inquiète Kaira. S’il te plait, il faut que tu te recouche.

Sur le court chemin qui séparait les jeunes gens de la chambre, Alexis se sentit de plus en plus mal. Mais que lui arrivait-t-il ? L’amitié qu’il ressentait était-elle le seul sentiment qui lui enserrait le cœur ? Que se passerait-il s’il s’avérait que ses sentiments étaient plus profonds qu’il ne le pensait ? Il s’était mis dans de beaux draps. S’attacher à un gamin qui semblait aussi jeune et par-dessus tout, un héritier, n’avait rien de bien encourageant.

C’est alors qu’il fut coupé dans le cours de ses pensées par Kaira. Celui-ci venait brusquement de porter une main devant sa bouche tout en recommençant à tousser, alors que l’autre enserrait sa poitrine. Alexis ne savait plus quoi faire pour l’aider et ce fut quand il le vit tomber doucement à genoux à même le sol qu’il s’inquiéta au plus haut point. S’agenouillant à ses côtés, il tenta de lui parler.

-         Kaira, que se passe-t-il ? Tu te sens mal ? Tenta-t-il de le questionner.

A bout de force et ne pouvant plus faire cesser sa toux, l’adolescent se contenta d’acquiescer d’un mouvement de tête, indiquant ainsi à l’adulte qu’il n’allait réellement pas bien.

Ne sachant pas vraiment comment agir pour le mieux, Alexis tenta au mieux de le relever, mais il cessa brusquement tout geste. Alors qu’il venait de passer l’un des bras de Kaira autour de son cou pour le relever, il aperçu un liquide foncé sur le sol.

-         Tu saignes… Constata-t-il d’une voix tremblante qui laissait percevoir toute son inquiétude.

A présent, Alexis se rendait compte qu’il ne viendrait pas à bout de la maladie de Kaira seul. Ryu, l’ami de Lukas l’avait bien averti que si son état n’allait pas mieux, il devrait le conduire à l’hôpital. Cependant, comment faire pour amener un jeune héritier à l’hôpital sans se faire remarquer ? Kaira avait fugué, et il ne doutait pas une seule seconde que son père ait déjà tout mis en place pour le retrouver. Une seule solution s’imposait désormais à lui.

------------

 

Devant son bol de céréales, Lukas repensait encore à la nuit qu’il venait de passer avec son amant. Shan ne lui avait pas laissé beaucoup de répit, et même s’il était heureux de ces retrouvailles entre eux, il sentait tout de même la fatigue peser sur lui. Néanmoins, même si on était samedi, il devait absolument se rendre à son travail pour vérifier qu’aucun problème technique ne viendrait entraver son prochain voyage. Ainsi, il devrait déjà quitter l’appartement dans à peine quelques heures pour une bonne après-midi. Mais avant cela, il tenait à avoir un geste tendre envers Shan. Il prépara donc son petit déjeuner et alla le lui servir sur un plateau directement au lit. Voir celui qu’il aimait si paisiblement endormi lui réchauffa le cœur. Alors, il posa le plateau sur la petite table de nuit à côté du lit avant de décider de le réveiller à sa façon. Doucement, du dos de la main, il caressa sa joue en lui murmurant des paroles tendres.

Deux yeux lie de vin s’ouvrirent alors lentement. Aussitôt, un sourire se dessina sur le visage de Shan lorsqu’il aperçu Lukas penché sur lui.

-         Bonjour, mon amour. Bien dormi ? Demanda Lukas.

L’interpellé ne répondit pas immédiatement, réclamant son baiser matinal. Lukas ne se le fit pas dire deux fois et se pencha davantage jusqu’à ce que leurs bouches se scellent dans un échange sensuel. A bout de souffle, ils mirent fin au baiser, et ce fut seulement à ce moment que Shan répondit.

-         Je ne peux que bien dormir dans tes bras.

Un sourire illumina le visage de Lukas.

-         Et ce n’est pas terminé.

Joignant les gestes à la parole, il reprit le plateau laissé précédemment sur la table de nuit pour le lui placer sur les genoux au moment où il se redressait dans son lit.

-         Pour moi ? Merci beaucoup. Tu me combles, mon ange…

Shan était réellement touché par cette intention. Que pouvait-il demander de plus en cet instant précis ? Non, vraiment, tout était si parfait…

C’est alors que la sonnerie du téléphone retentit dans l’appartement.

-         Ne bouge pas, je m’en charge, intervint instantanément Lukas.

Shan le vit sortir de la chambre et ne pu désormais qu’entendre ce qu’il disait au bout du combiné.

-         Bien entendu… Reste calme.

-        

-         Non, laisse-moi juste le temps de prendre les clés de la voiture et je viens tout de suite.

-        

-         A tout de suite.

Même si ce qui avait dit paressait calme, Shan ne pu s’empêcher de remarquer les tremblements présents dans la voix du pilote. Que se passait-il ? Lorsqu’il revint, Shan s’empressa de lui poser la question, ne lui laissant même pas le temps de parler.

-         C’était Alexis, Kaira va mal.

A ces mots, le regard du policier se fit triste.

      -     Préviens tout de suite Ryu que j’amène le petit à sa clinique privée.

      -     Très bien, rejoins vite Alexis. Je vous rejoins à la clinique dès que je serai habillé.

Sans rien ajouter de plus, ils partirent chacun de leur côté.

------------

 

Alexis était désespéré. L’état de Kaira n’avait fait qu’empirer. A présent, seule sa toux le gardait encore conscient. Mais celle-ci lui faisait de plus en plus mal, et il ne cessait plus de cracher du sang. Pourtant, tout ce qu’il pouvait faire pour le moment était d’attendre que Lukas arrive tout en soutenant du mieux possible Kaira.

Quant au concerné, il avait peine à s’arrêter de tousser et la douleur était telle qu’il se demandait comment il parvenait à y résister. Fermant doucement les yeux, il n’espérait plus qu’une chose, que cette maladie cesse de le faire souffrir d’une manière ou d’une autre.

Tout reposait désormais sur Lukas qui s’était sans aucun doute empressé de démarrer la voiture avant de se mettre en route jusqu’à l’appartement.

Publié dans : Pour le sourire d'un ange
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