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Mardi 13 mai 2 13 /05 /Mai 21:16

Par Azalea et Sheina

Chapitre II : Angoisse nocturne.

 

Ludovic ouvrit les yeux en pleine nuit, réveillé par des gémissements plaintifs. Dans le noir complet de la chambre, il ne pouvait rien voir. Toutefois, il n’eut aucun mal à deviner d’où venaient les sons qu’il entendait. Il jeta un coup d’œil à son réveil qui lui indiqua qu’il n’était que tout juste trois heures du matin. Si l’autre garçon qui partageait la chambre avec lui ne cessait pas de se plaindre dans son sommeil, il voyait mal comment il parviendrait à se rendormir. C’était sans compter la fatigue qu’il emmagasinerait au moment de commencer la journée.

Ce fut donc en soupirant de frustration qu’il se redressa pour allumer sa lampe de chevet. Personne n’avait idée de réveiller les gens à une heure pareille ! Pourtant, lorsqu’il vit dans quel état s’était mis son colocataire, il chassa presque immédiatement cette pensée de son esprit. Celui-ci semblait tout simplement être au beau milieu d’un cauchemar des plus violent.

Les draps sur le sol, le corps en sueur, il s’agitait sans parvenir à lutter contre un ennemi invisible.

Ludovic ignorait ce qu’il devait faire. Comment devait-on réagir dans un cas comme celui qu’il avait sous les yeux ?

Au bout de plusieurs minutes à le voir aussi mal, il décida finalement de le réveiller, ne trouvant pas d’autre solution plus appropriée. Il s’approcha alors silencieusement de lui et posa doucement une main sur son épaule pour ne pas le brusquer. Mais sans doute n’était-ce pas le mieux à faire, car à peine eut-il ce geste que le jeune homme se redressa d’un coup, affolé comme jamais. Ludovic sursauta, mais se reprit bien vite devant l’air perdu qu’affichait son vis-à-vis.

-         Est-ce que tout va bien ? Demanda-t-il.

Au son de sa voix, le blond sembla petit à petit réaliser où il se trouvait. Ludovic patienta quelques minutes, le laissant revenir de lui-même à la réalité. Au bout d’un moment, son regard croisa le sien. Il semblait avoir honte de ce qu’il venait de se passer.

-         Je suis désolé, finit-il par murmurer.

Au ton qu’il venait d’employer, Ludovic comprit qu’il valait mieux ne pas trop l’ennuyer avec ce qu’il venait de se passer. Apparemment, il se sentait à présent très mal à l’aise par rapport à lui, ce qu’il ne tarda pas à lui faire comprendre.

-         Je t’ai réveillé. Tu devrais retourner te coucher ou tu risques de ne pas être en forme demain.

A ces paroles, il aurait pu acquiescer sans redire quoique ce soit. Mais sans savoir pourquoi, il ne retourna pas dans son lit. Il se contenta de s’asseoir sur celui du jeune homme avant de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.

-         Tu as souvent des angoisses nocturnes ?

Peut-être n’aurait-il pas dû lui demander cela, car Terry le regardait à présent sans prononcer le moindre mot comme bloqué. Il aurait dû s’en douter. Sans doute avait-il simplement fait un cauchemar dont il ne souhaitait pas lui parler, faute de ne pas suffisamment le connaître. Après tout, quoi de plus normal ? Ils ne se connaissaient que depuis la veille.

-         Je comprends que tu ne veuilles pas m’en parler, conclut-il. Ce n’est pas grave. Mais on devrait essayer de se rendormir.

Terry acquiesça à cette remarque, toujours silencieux. Il attendit alors que Ludovic s’éloigne vers son propre lit pour ramasser le drap qui traînait toujours par terre et le ramener sur lui.

Cela fait, il jeta un dernier regard au brun avant de se rallonger dans son lit et de lui tourner le dos.

La lumière s’éteignit enfin et le silence revint plus gênant que jamais. Dans son propre lit, Ludovic ne pouvait s’empêcher de laisser ses pensées vagabonder vers Terry. Il espérait simplement que cette situation ne se reproduirait pas de si tôt. Il n’osait même pas imaginer combien il serait brusquement difficile d’aborder le jeune homme alors que celui-ci semblait déjà si renfermé. Un fausset dû à la gêne venait de s’installait entre eux et il savait qu’il devrait tenter au mieux de le réduire progressivement s’il voulait que le courant passe entre eux. Il ne voulait surtout pas à avoir à passer une année entière dans une ambiance désagréable.

------------

 

Finalement, le reste de la nuit s’était plutôt bien passée. Terry ne s’était réveillé qu’au petit matin sans qu’aucun autre cauchemar ne revienne apparemment le hanter. Jamais il n’aurait pensé que ses mauvais rêves puissent réveiller son voisin de lit. A vrai dire, c’était la première fois qu’il s’apercevait qu’il remuait comme ainsi dans son sommeil. Il fallait dire que c’était également la première fois qu’on le réveillait. A cette pensée, il se sentit soudainement très gêné.

Voulant chasser de son esprit le souvenir de ce qu’il s’était passé cette nuit, il se dirigea dans la salle de bain, espérant qu’une bonne douche l’y aiderait. Mais il s’aperçut bien vite que c’était peine perdue.

Le visage de Ludovic lui revint en mémoire. A ce moment, son expression était restée indéchiffrable. Terry était incapable de dire si elle exprimait de l’inquiétude ou bien simplement de la colère d’avoir ainsi été réveillé. Qu’avait-il pensé de lui en le voyant se mettre dans un tel état ? Ses cauchemars étaient toujours très violent et apprendre qu’il les vivait la nuit en s’agitant ne le rassurait pas.

Il resta ainsi plusieurs minutes sous la douche à réfléchir. L’eau chaude qui coulait sur son corps parvenait peu à peu à le détendre, chassant au fur et à mesure du temps qui s’écoulait ses pensées désagréables.

Mais alors qu’il enfilait un jean, des coups à la porte suivis d’une voix qu’il reconnut aussitôt le firent sursauter.

-         Je ne voudrais pas te presser, mais j’aimerais bien prendre une douche moi aussi. Si tu traînes trop, on ne va pas pouvoir aller déjeuner !

A travers ces mots, Terry n’avait pu déceler aucune hésitation à aucun moment. Le ton était celui de quelqu’un de sûr de lui. Malheureusement, il ne lui répondit pas avec autant d’assurance. Il espérait alors seulement qu’il ne remarquerait pas à quel point sa voix tremblait.

-         Désolé… Je me dépêche.

Il acheva de se préparer en toute vitesse afin de céder sa place au brun qui apparemment attendait depuis déjà un moment son tour. Lorsque celui-ci le vit, il se contenta de se diriger vers la salle de bain, le frôlant au passage sans vraiment le vouloir. A ce contact, Terry se recula immédiatement sur le côté, mettant une certaine distance entre eux.

Ludovic se retourna alors sur lui, prêt à parler. A cet instant, le jeune homme comprit qu’il venait de remarquer son geste. Allait-il seulement lui signifier qu’il ne comprenait pas sa réaction et lui demander une explication ? Il retint son souffle, se préparant à entendre ce qu’il allait dire.

-         Je prends vite ma douche et puis on va déjeuner. Tu veux bien m’attendre ?

Terry s’était bien évidemment attendu à tout sauf à cela. Mais il n’était pas dupe pour autant. Il semblait que son colocataire avait volontairement évité de lui faire remarquer son comportement qui devait paraître quelque peu déplacé. Il semblait même emprunt à vouloir effacer ce qu’il s’était passé cette nuit. Pourtant, ils ne se connaissaient que depuis hier et il aurait très bien pu lui montrer que cette situation ne lui plaisait pas. Mais non. En vérité, il ne semblait même pas gêné de tout ce qu’il s’était passé en l’espace de quelques heures.

-         Comme si tout ça était normal…

Il n’avait pas pu s’empêcher de murmurer cette phrase en s’asseyant sur son lit pour attendre le brun. Il devait bien se l’avouer, celui-ci apparaissait brusquement à ses yeux comme un véritable mystère. Mais s’il avait décidé de faire comme si de rien n’était avec lui, peut devait-il alors en faire de même.

Environ dix minutes plus tard, Ludovic sortit de la salle de bain et entraîna Terry à sa suite pour aller déjeuner. Vu l’heure déjà bien avancée qu’il était, il ne devait certainement plus rester beaucoup de monde à la cafétéria. Quelque part, cela arrangeait le jeune blond.

------------

 

Lorsqu’ils arrivèrent au lieu voulu, comme prévu il ne restait pratiquement plus personne. D’ailleurs, la cuisinière qui leur servit leur repas ne se gêna pas pour leur en faire la remarque.

-         C’est à cette heure-ci qu’on arrive, les jeunes ?! Il va falloir rapidement apprendre à être un peu plus ponctuel le matin. Ici, on n’aime pas les retardataires !

A l’entendre parler avec autant de sécheresse dans la voix, on aurait pu croire qu’elle prenait un malin plaisir à remettre en cause le comportement des adolescents qui défilaient sous son nez. Ludovic dû se retenir de ne pas rétorquer quelque chose de cinglant qui aurait remis cette mégère à sa place. Il avait de la répartie. Sa mère le lui avait toujours reproché. Aussi, s’il tenait à rester le plus longtemps possible dans cette école, il allait de son intérêt de savoir se tenir correctement. Mais bien vite, il revint à la réalité en s’apercevant que Terry se dirigeait déjà vers une table sans lui.

-         Eh ! Tu pourrais au moins m’attendre ! S’exclama-t-il en rattrapant le jeune homme d’un pas rapide.

Le concerné ne prit même pas la peine de lui répondre ou même de le regarder. Non, il se contenta simplement de ralentir, lui permettant ainsi de le rejoindre. Ludovic ne ressentait pas vraiment de colère par rapport au comportement du blond. Sur le coup, il aurait pu croire qu’il ne désirait pas se coltiner sa présence au petit déjeuner, mais bien vite, il avait compris que ce dernier n’osait tout simplement pas lui adresser la parole après ce qu’il s’était passé cette nuit. Après tout, qui ne serait pas mal à l’aise d’avoir réveillé son voisin de lit à cause d’un cauchemar dès la première nuit ? Ludovic pouvait tout à fait comprendre. Cependant, s’il voulait détendre l’atmosphère avec le jeune homme, il se devait avant tout de lui en parler avec franchise. Ce fut ainsi qu’il se mit à lui parler tout en s’asseyant en face de lui.

-         C’est à cause de cette nuit que tu n’oses même pas me regarder ?

Aussitôt, Terry se cala un peu plus au fond de sa chaise, s’arrêtant même un instant de manger. A le voir brusquement se braquer, Ludovic eut un pincement au cœur. Il ne le connaissait que depuis peu, mais il voulait tout faire pour le mettre à l’aise avec lui. Il ne s’en expliquait pas les raisons. Tout ce qu’il savait, c’était que l’ambiance qui régnait entre eux devait cesser.

-         Ecoute, reprit-il. Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé cette nuit. Tout ce que j’ai pu constater, c’est que tu as fait un cauchemar et que tu as eu peur. Je ne te demande pas de me donner une quelconque explication. Tout ce que je veux, c’est que tu ne commences pas à m’éviter car tu es mal à l’aise en me voyant. Tu n’as pas à l’être.

-         Je suis désolé.

Le blond avait murmuré ces mots en gardant la tête baissée. Ludovic soupira de frustration, ce qui n’échappa pas à son vis-à-vis. Décidemment, il ne serait pas facile de le mettre un minimum en confiance avec lui.

-         Regarde-moi ! Dit-il.

Mais Terry ne semblait pas vouloir bouger le moindre muscle. Ludovic insista. Il ne devait pas abandonner. Pas maintenant ou tout serait terminé. S’il ne l’obligeait pas à lui faire face pour de bon, il ne pourrait plus espérer parvenir à quoique ce soit avec lui.

-         Terry, regarde-moi !!

Le ton était plus dur. Pourquoi donc se donnait-il autant de mal ? A mieux y réfléchir, il l’ignorait tout simplement. Finalement, il agissait parfois de façon si inconsidérée.

Toutefois, il oublia rapidement cette idée lorsqu’il vit le jeune homme qui lui faisait toujours face relever la tête pour plonger son regard dans le sien. Certes, il s’agissait de deux yeux incertains, mais ils le regardaient… Enfin.

-         Tu ne voudrais pas qu’on oublie simplement ce qu’il s’est passé cette nuit ?

Un air perdu s’affichait à présent sur le visage de son vis-à-vis.

-         Disons juste que nous sommes partis sur de mauvaises bases. Tu ne voudrais pas plutôt qu’on tente de mieux faire connaissance ? Après tout, nous partageons la même chambre tous les deux. Ce serait bête de ne pas essayer. T’en penses quoi ?

Le jeune homme sembla prendre son temps pour assimiler tout ce qu’il venait d’entendre. Pendant ce court silence qui s’installa entre eux, Ludovic détailla les traits de celui-ci. Sur son visage pâle se lisaient apparemment beaucoup d’innocence et de fragilité. Après ce qu’il s’était passé dernièrement, que devait-il en tirer ? Il semblait si méfiant à son égard qu’il ne savait même pas s’il s’y prenait bien avec lui. Choisissait-il les mots qui convenaient pour s’adresser à lui ? Ne valait-il pas mieux qu’il s’en aille pour lui laisser un peu de temps pour réfléchir à tout ce qu’il venait de lui dire ? Il s’apprêtait à ouvrir de nouveau la bouche pour lui en faire part, mais il se fit devancer.

-         Je suis d’accord.

-         Quoi ?

-         Je suis d’accord. Je veux bien reprendre tout à zéro avec toi.

A ces mots, le brun sourit. Il était parvenu à convaincre le jeune homme d’entendre raison et il s’en réjouissait sans vraiment savoir pourquoi.

Lorsqu’il jeta un œil à son vis-à-vis, il s’aperçut que celui-ci avait recommencé à manger, le laissant dans ses pensées. Cependant, il se permit, au grand étonnement du brun, une remarque dont ce dernier ne s’attendait certainement pas.

-         Tu crois que tu finiras un jour de déjeuner ? Je dis ça parce que là, c’est plutôt mal parti…

Ludovic garda le silence, trop occupé à le fixer, complètement ébahi de l’entendre tenir de tels propos. Au moins, cela lui prouvait qu’il ne lui avait pas menti en acceptant de mieux apprendre à le connaître. C’était vrai qu’il était resté très sérieux en lui faisant cette remarque, toutefois, il avait ouvert la bouche pour lui adresser la parole. Chose qu’il n’hésita d’ailleurs pas à reproduire quelques minutes plus tard.

-         Ouais, c’est ce que je disais… c’est vraiment mal parti.

Ludovic finit par revenir à la réalité quelques instants plus tard, recommençant à manger tout en lui adressant un grand sourire.

Pendant ce repas, il sentit pourtant un poids lui peser brusquement sur les épaules. Oui, il était rassuré de voir Terry lui parler même si ce n’était pas forcément souvent. Il le voyait un peu plus détendu en sa présence, tentant sans aucun doute de faire des efforts. Pourtant, ces angoisses nocturnes et cette façon si froide qu’il avait de se comporter, mettant un maximum de distance avec lui, devait-il en tenir compte ou non ? C’était la première fois qu’il voyait quelqu’un d’aussi étrange que ce garçon. Quelque part, cela suffisait à l’effrayer.

Mais il savait également que le montrer ne servirait à rien d’autre mis à part peut-être un peu plus effrayer Terry que ce qu’il ne l’était déjà. Sans doute devait-il alors attendre de voir comment évoluerait les choses entre eux. De plus, tout cela n’était peut-être que passager.

Prenant donc sur lui, ce fut dans une ambiance un peu plus détendue qu’ils continuèrent de déjeuner. Mais quoiqu’il en soit, jamais Ludovic n’aurait jusqu’alors cru que le début de leur rencontre se passerait ainsi.

Publié dans : Frères de coeur
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