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Mardi 13 mai 2 13 /05 /Mai 21:17

Par Azalea et Sheina

Chapitre III : Apprendre à se connaître.

 

Suite à la courte discussion qu’il avait eu avec Ludovic, Terry avait ressenti le besoin de se retrouver un peu seul. Il avait accepté de tout reprendre à zéro avec lui et de mieux apprendre à le connaître. Cependant, il lui faudrait sans aucun doute un certain temps avant de pouvoir s’habituer à la présence du brun à ses côtés. Mais au moins, il se sentait un peu plus rassuré en sachant qu’il n’avait plus à être gêné de ce qu’il s’était passé la nuit dernière.

C’était donc d’un pas décidé qu’il marchait dans les couloirs de l’institut. En cette journée d’été, le soleil filtrait à travers les fenêtres, réchauffant le visage du jeune homme de ses rayons. Cela aurait pu suffire à le pousser à partir à la découverte du parc qui entourait une partie de l’école. Pourtant, à ce moment précis, il avait d’autres envies en tête.

Lorsqu’il arriva enfin devant une grande porte de bois, il hésita un instant à l’ouvrir. La main sur la clinche, il pu sentir le métal froid contre sa peau. Il attendit ainsi pendant quelques secondes, décidant finalement à entrer dans la pièce. Aussitôt, une voix l’accueilli.

-         Bonjour, jeune homme. C’est rare de voir quelqu’un venir ici aussi tôt !

Terry prit le temps de détailler la personne qui venait de lui parler. Il s’agissait d’une femme âgée dont les cheveux blancs étaient attachés en un chignon. Elle avait parlé avec enthousiasme, espérant sans doute le mettre directement à l’aise. Mais pour lui, le simple fait de savoir qu’elle était une vieille femme suffisait à le rassurer. Ce fut donc d’une voix tout aussi joyeuse qu’il lui répondit.

-         Bonjour, madame. Je suis nouveau dans cette école et j’aimerais pouvoir emprunter quelques livres.

En effet, l’endroit où il se trouvait n’était autre que la bibliothèque. Celle-ci regorgeait de livres, ce qui suffisait amplement à le mettre à l’aise. Il était dans ses éléments. La seule chose qu’il avait redoutée était de devoir affronter le ou la bibliothécaire. Ne pas savoir à l’avance à qui il devrait s’adresser l’avait légèrement angoissé.

-         Ca me fait plaisir de voir que quelques étudiants s’intéressent encore à la lecture, reprit la vieille femme. Appelle-moi madame Wilson ou Suzanne, c’est comme tu le sens.

Terry sourit à ces mots. Il ne faisait aucun doute que cette femme savait s’y prendre pour mettre les gens à l’aise. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était plus senti aussi rassuré en la présence de quelqu’un d’autre.

-         Est-ce que tu veux que je t’aide à trouver un livre en particulier ?

Il revint brusquement à la réalité.

-         Ca ira, répondit-il. Je crois que je trouverai tout seul. Mais… Vous ne me faites pas de carte de membre ou quelque chose comme ça ?

Madame Wilson parut un instant surprise par la question, mais elle se reprit bien vite.

-         Une carte de membre ? Répéta-t-elle.

Elle eut un petit rire avant de reprendre.

-         Crois-moi, mon garçon. Ce ne sera pas nécessaire. Les ouvrages de cette bibliothèque sont tellement anciens et les jeunes d’aujourd’hui se désintéressent tellement de la lecture que ce ne sera pas nécessaire.

Le blond n’en était pas étonné. Qu’y avait-il de plus surprenant dans un pensionnat catholique où les élèves étaient là, pour la plupart, presque contre leur gré ? Aussi ne tenta-t-il pas d’en savoir plus. Il sourit à la femme pour ensuite s’en aller dans les diverses allées à la recherche de quelques livres pouvant attirer autant sa curiosité que son intérêt.

------------

 

Ludovic était heureux d’avoir pu améliorer en partie l’atmosphère entre Terry et lui. Toutefois, le jeune homme s’était presque immédiatement éclipsé, trouvant une excuse. Quelques derniers papiers à régler avec l’administration du pensionnat. Le brun n’en avait pas cru un mot. Néanmoins, il ne voulait surtout pas le brusquer alors qu’ils venaient de faire un pas en avant.

Quelque peu satisfait, Ludovic balaya un instant le réfectoire où il se trouvait toujours du regard sans pour autant chercher quoi que ce soit en particulier. Son repas terminé, il se rendit compte qu’il perdait son temps en restant ici. Mais alors qu’il allait se lever pour débarrasser son plateau, son regard s’arrêta sur une personne qu’il reconnut presque aussitôt. Evidemment, le concerné ne tarda pas à également le remarquer et se dirigea vers lui.

-         Tu permets que je déjeune à la même table que toi ? Demanda-t-il.

Ludovic releva la tête et un sourire se dessina automatiquement sur son visage.

-         Bien sûr, assied-toi, Maxime !

Ce dernier prit alors une chaise et s’exécuta.

-         Ravi de voir que tu te souviens déjà de mon nom !

-         Qu’est-ce que tu crois ?! J’ai une très bonne mémoire !

Enfournant presque entièrement un mini muffin au chocolat dans sa bouche, Ludovic le vit avaler la bouchée avant qu’il ne lui adresse de nouveau la parole sur un ton entraînant.

-         Alors ? dit-il. Qu’as-tu de nouveau à me raconter depuis hier ?

Le jeune homme se saisissait déjà d’un second muffin alors qu’il avait à peine terminé sa phrase. Ludovic jeta alors un coup d’œil sur son plateau et se dit qu’il devait particulièrement aimer tout ce qui était sucré vu le nombre de friandises qui s’y trouvaient. Toutefois, son esprit s’était de nouveau évadé ailleurs. Chose que sembla remarquer Maxime sans grande difficulté.

-         Tu en fais une drôle de tête ! S’exclama-t-il. Il s’est passé quelque chose ?

Ludovic hésitait à lui confier ce qui le tracassait dès le deuxième jour de son entrée dans cet établissement. Après tout, il ne connaissait pas suffisamment Maxime pour lui faire part de ce qui le tracassait. Néanmoins, quelque chose dans le comportement de son vis-à-vis le poussait tout de même à parler. Etait-ce le sourire qu’il lui adressait, son air détendu, ou peut-être simplement le regard doux qu’il posait sur lui depuis qu’ils s’étaient retrouvés ?

Le brun n’en avait pas la moindre idée. Mais ce qui était certain, c’était qu’il avait un don inexplicable pour le mettre en confiance. Ludovic décida alors qu’il pouvait lui faire part de certaines choses sans aborder la totalité du sujet, et surtout l’angoisse dont avait été victime Terry en pleine nuit, ce qui gênerait sans aucun doute ce dernier s’il l’apprenait.

Il prononça donc quelques mots à l’adresse de son vis-à-vis avec un peu de maladresse, ne sachant pas vraiment comment aborder le sujet.

-         Est-ce qu’un autre élève partage ta chambre ? Demanda-t-il.

Aussitôt, une joie sans fin traversa le regard de celui qui lui faisait face.

-         Evidemment ! Comme la plupart de ceux qui vivent ici tout au long de l’année. Il s’appelle Yanis. Je te le présenterai à l’occasion. Tu verras, il est très gentil. Bon d’accord, il est un peu étrange. En fait, il est passionné par les sciences occultes. D’ailleurs, il adore raconter des histoires effrayantes.

A cette description que venait de lui faire son nouveau camarade, Ludovic ne savait pas s’il avait vraiment envie de rencontrer ledit Yanis. Il avait toujours eu beaucoup de mal à entretenir de bonnes relations avec les personnes comme lui. Ils l’effrayaient plus particulièrement par leur apparence tout aussi étrange que leur comportement. Et il ne doutait pas une seule seconde qu’il devait être quelque peu effrayant par sa simple présence. Mais cette pensée fut rapidement chassée de son esprit lorsque Maxime reprit la parole.

-         Et de ton côté, je suppose que tu partages également ta chambre avec quelqu’un.

-         Justement…

-         Eh bien quoi ? Il n’est pas sympa avec toi ?

Ludovic prit le temps de peser ses mots avant de s’expliquer un peu mieux.

-         Disons en fait qu’il ne parle pas beaucoup et que j’ai beaucoup de mal à établir un contact avec lui.

-         Je vois. Il est du genre timide ?

-         On peut dire ça.

Son vis-à-vis resta silencieux, semblant prendre le temps de réfléchir à ce qu’il venait d’entendre. Au bout d’un moment, il finit cependant par faire part de sa réflexion personnelle.

-         Ton camarade de chambre… Il ne doit pas avoir l’habitude de vivre avec d’autres personnes, dit-il. Si ça tombe, il est fils unique et il a toujours vécu seul.

Ludovic n’avait pas envisagé cette possibilité. Pourtant, celle-ci ne lui semblait pas inintéressante. Mais pouvait-on alors affirmer que c’était le manque de ses parents qui était à l’origine de son angoisse de la nuit dernière ? Ludovic n’en était pas totalement convaincu.

-         C’est une possibilité, répondit-il, décidé néanmoins à prendre en compte ce que venait d’affirmer Maxime. Mais qu’est-ce que je suis censé faire dans ce cas ? Je ne peux tout de même pas le forcer à m’accepter.

-         T’intéresser à lui ?

Le jeune homme soupira. Le ton hésitant de son camarade ne faisait qu’installer un peu plus le doute déjà trop ancré en lui. Jamais encore il ne s’était retrouvé dans ce genre de situation. Devoir faire face à quelqu’un d’aussi mal à l’aise que Terry en sa présence le laissait sceptique. Il ne savait pas vraiment comment agir, même si ce matin, il était parvenu à faire un pas en avant vers celui-ci. C’était tout simplement frustrant.

Le voyant lui voler un petit gâteau au beurre avant de le dévorer comme pour chasser sa frustration, le jeune homme qui se tenait toujours devant lui prit une moue renfrognée.

-         Eh ! S’exclama-t-il. Tu n’étais pas obligé de te venger sur mon petit déjeuner !

Ludovic leva un regard incrédule sur lui, ne semblant ne s’être même pas aperçu de son geste. La réaction de Maxime fut alors immédiate. Le garçon partit dans un fou rire, bien vite suivi par Ludovic.

Ils finirent ainsi de manger, Maxime ne cessant brusquement plus de parler de choses insensées, dans une ambiance bien plus joyeuse qu’elle ne l’avait été quelques minutes plus tôt. Ludovic se sentait presque plus léger.

------------

 

Les heures s’égrenèrent rapidement. Les deux jeunes hommes avaient presque été chassés du réfectoire par la cuisinière qui avait prétendu que leur repas était terminé depuis longtemps et qu’ils avaient certainement d’autres choses à faire ainsi que d’autres endroits à fréquenter.

Maxime lui avait alors proposé de lui présenter Yanis, mais il avait prétendu devoir un peu mieux ranger les affaires qu’il avait apporté de chez lui, ne voulant pas avoir à le faire lorsque les cours reprendrait. Quel bon menteur il avait fait. Maxime semblait avoir avalé son mensonge sans grande difficulté. S’il savait en réalité qu’il avait prétendu cela uniquement parce qu’il détestait tout ce qui touchait à l’étrange, il n’osait même pas imaginer la tête du jeune homme.

C’était donc d’un pas soulagé qu’il marchait dans le couloir des dortoirs, en direction de sa propre chambre.

Lorsqu’il en ouvrit la porte, son regard se posa presque immédiatement sur le lit voisin au sien. Il se serait attendu à retrouver la pièce vide vu de quelle façon son colocataire l’avait fuit le matin même. Pourtant, à sa grande surprise, Terry était bel et bien là. Installé de tout son long sur son lit, il s’était empressé de se redresser en position assise en l’entendant entrer.

Ludovic n’avait aucune idée du comment il devait se comporter avec lui. Maxime lui avait un peu plus tôt suggéré de s’intéresser à lui. C’était bien beau, mais comment devait-il s’y prendre face à quelqu’un qui le fixait depuis maintenant plusieurs minutes comme s’il appréhendait le moindre de ses gestes et ce, sans pour autant prononcer un seul mot. Prenant son courage à deux mains, il décida finalement de se lancer.

-         Tu es revenu ici depuis longtemps ? Demanda-t-il en prenant grand soin de garder un ton détaché.

Terry resta silencieux quelques secondes encore avant de lui répondre.

-         Environ vingt minutes.

L’atmosphère était lourde. La réponse de son vis-à-vis lui semblait dénuée de tout intérêt. Ludovic se demandait alors s’il avait lui-même beaucoup d’intérêt à poursuivre cette conversation. Ne valait-il pas mieux abandonner toute suite ?

Il était sur le point de laisser le jeune homme en plant. Mais quelque chose le retenait de le faire sans qu’il ne puisse se l’expliquer. Terry avait fait l’effort de lui répondre et il serait malvenu de ruiner celui-ci. Ce fut sans aucun doute cette seule pensée qui l’encouragea à poursuivre.

-         Qu’est-ce que tu faisais durant tout ce temps ? Tu ne t’es pas ennuyé seul ?

Il avait prononcé les derniers mots sans vraiment réfléchir. Il se doutait bien évidemment sans mal que le jeune homme qu’il avait en face de lui devait être habitué à la solitude. Il l’imaginait mal en compagnie de plusieurs camarades en train de s’amuser. Mais il n’en montra rien.

Il vit Terry se saisir d’un objet posé à ses côtés. Il s’agissait d’un livre qu’il lui brandit sous les yeux pour qu’il puisse en lire le titre. Les oiseaux se cachent pour mourir.

Ludovic n’était pas féru de littérature. Cependant, il connaissait très bien cette histoire pour l’avoir vue en téléfilms lors de longues journées d’été en compagnie de sa mère.

-         Je ne savais pas que tu aimais lire, observa le brun. C’est une belle histoire.

Terry acquiesça.

-         Tu l’as déjà lu ? Demanda-t-il.

-         Lu, non. Par contre, je l’ai déjà vu à la télé.

Ludovic s’aperçut qu’il était parvenu à avoir toute l’attention de son vis-à-vis. Il en était simplement heureux. Ce fut d’ailleurs la voix de celui-ci qui le fit revenir à la réalité alors qu’il se plongeait petit à petit dans ses pensées.

-         Qu’est-ce que tu en as pensé ?

Il lui fallut plusieurs secondes pour saisir le sens de la question. Mais il se fit une joie d’y répondre.

-         J’aime le fait que ce soit une histoire d’amour compliquée qui se termine bien. L’auteur a su se débrouiller pour trouver une fin qui change de tout ce qu’on peut lire d’habitude. C’est juste tout aussi touchant que surprenant.

Ils laissèrent un silence s’installer entre eux. Du moins jusqu’à ce que Ludovic remarque brusquement qu’il venait de dévoiler une partie de la fin à Terry. C’était idiot. Il venait de lui couper son plaisir de la lecture en l’espace de quelques minutes. Mais alors qu’il s’apprêtait à en faire part au jeune homme, celui-ci le devança et parla avant lui.

-         Moi ce que j’admire dans cette histoire, c’est le courage des personnages à passer au-dessus des interdits pour pouvoir seulement s’aimer. Je ne crois pas que ce soit donné à tout le monde.

-         Tu connais déjà l’histoire ?

Terry acquiesça de nouveau.

-         Ma mère possédait ce livre.

-         C’est le sien ?

-         Non. C’est celui de la bibliothèque de l’école.

A ces mots, le jeune homme baissa la tête. Mais Ludovic eut le temps d’apercevoir la lueur de tristesse qu’il tentait tant bien que mal de lui cacher.

-         Ca ne va pas ? Fit-il alors remarquer.

Au simple hochement de tête qu’il reçut, il comprit rapidement que le fait d’avoir abordé le sujet de sa mère devait être douloureux pour Terry. Ludovic n’était pas dupe. Chacun possédait ses propres démons intérieurs et lui-même n’avait pas été épargné.

-         Tu sais, dit-il. Si parler de certaines choses n’est pas facile pour toi, il suffit juste de me le dire. Je peux parfaitement comprendre.

Voyant que le blond s’obstinait à garder la tête baissée comme cela avait été le cas ce matin, Ludovic décida de se livrer un peu plus. Après tout, il ne s’était pas non plus vraiment ouvert à lui lorsqu’il y repensait sérieusement. Alors peut-être qu’en se livrant un peu, Terry se sentirait davantage à l’aise en sa compagnie.

Il pesa ses mots quelques instants avant de parler.

-         Je n’ai pas non plus que des souvenirs heureux, confia-t-il alors. Mon père est mort il y a de cela presque un an et j’entretiens une relation conflictuelle avec ma mère. C’est d’ailleurs pour cette raison que je suis ici.

Cela sembla avoir un certain effet sur Terry. Celui-ci attendit un peu, mais il daigna enfin relever la tête pour plonger son regard dans celui de son vis-à-vis. Ludovic se sentit alors comme hypnotisé par ces deux yeux d’un vert profond mais au travers desquels il pouvait y lire une fragilité sans fond. Il en fut troublé à un tel point qu’il se demanda même si ce n’était pas la pitié qui l’avait poussé à se confier comme il venait de le faire. Il espérait bien que non. Jamais il n’aurait voulu qu’on en ait pour lui, et ce fut sans aucun doute ce qui le poussa à éloigner cette idée de son esprit.

Un silence omniprésent mit durant un long moment les deux jeunes hommes mal à l’aise. En conséquence, Ludovic n’avait de cesse de se plonger dans ses pensées. Ce fut la voix de Terry qui le ramena finalement à la réalité au bout de quelques minutes.

-         Tu ne voudrais pas qu’on écoute tes autres cd ?

Le brun n’était pas dupe. Il savait que la demande du jeune homme qui lui faisait toujours face n’était qu’une façon comme une autre de changer de sujet. Pourtant, il sourit. Il avait conscience que celui-ci aurait très bien pu préférer l’option de la fuite, mais il n’en était rien. Il restait là à le regarder simplement, attendant certainement un signe de sa part, juste une parole qui le mettrait plus en confiance qu’il ne l’était actuellement. C’était l’impression qu’avait Ludovic en l’observant le fixer ainsi. Il n’était pas très doué pour discerner les sentiments des gens et il ne connaissait rien en matière de psychologie, mais Terry lui donnait la juste impression de se méfier de tout le monde. Il ne serait pas étonné s’il lui annonçait qu’il cachait une blessure quelconque en lui derrière tant de méfiance.

Mais tout aussi inconsciemment, c’était sans doute lui qui ne se sentait pas prêt à l’aider. Pas tout de suite. Ils étaient loin de se connaître suffisamment pour cela. Il préféra donc simplement prendre rapidement la parole.

-         Qu’est-ce que tu veux écouter ?

-         Qu’est-ce que tu as à me proposer ?

Aussitôt, Ludovic se dirigea vers sa table de nuit où y était entassée une petite pile de cd.

-         Nirvana. Nickelback… 30 Seconds To Mars… Et j’en passe.

Silence. Du moins pas pour très longtemps.

-         Nirvana.

Quelques secondes plus tard, il sortait son lecteur cd tandis que le blond s’installait sur son lit, attendant avec incertitude qu’il en face de même. Le regard de méfiance qu’il lui jeta n’échappa pas à Ludovic et ce fut ce qui le poussa à mettre la même distance qu’il y avait entre eux lorsqu’ils avaient écouté ensemble la voix à la fois grave et éraillée du chanteur de Darkness. Cela sembla un peu détendre Terry même s’il restait toujours sur ses gardes.

Lorsqu’il pressa enfin le bouton play du petit appareil, il s’assura simplement que le jeune homme à ses côtés entendait correctement. Après quoi, plus aucune parole ne fut échangée entre eux deux. Seule la musique berçait leurs esprits.

Cependant, sans qu’il ne puisse se l’expliquer, Ludovic laissa ses pensées vagabonder tranquillement. Qu’est-ce qui le poussait à agir ainsi avec le blond ? Etait-ce vraiment le fait de vouloir une bonne entente avec celui qui partageait la même chambre que lui qui faisait en sorte qu’il se montre si gentil ? Brusquement, il se sentait assailli par le doute. Après tout, s’il y avait un quelconque problème, il lui suffisait juste de demander à changer de chambre auprès de la direction. Les cours n’étaient pas encore commencés et il n’aurait aucun mal à faire accepter sa demande. Mais il n’en faisait rien. Parce que Terry n’avait rien de menaçant pour lui ?

Seigneur, quel hypocrite il faisait. Il le sentait simplement blessé et fragile. Si fragile qu’il en avait peur mais qu’il n’osait toutefois fuir.

Lorsqu’il posa son regard sur lui, il le vit appuyé dos contre le mur, visage baissé. Quand il y repensait maintenant, en peu de temps, il était tout de même parvenu à l’approcher un peu et celui-ci ne l’avait pas fuit cette fois. Il était resté et se tenait à côté de lui, même si c’était avec un certain écart. Il serait stupide de briser avec autant de facilité le peu de choses que cela devait représenter pour le jeune homme.

Mais il restait conscient. Ce qui le poussait à agir ainsi à son égard, ce n’était pas la gentillesse.

Publié dans : Frères de coeur
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