Texte Libre

Images Aléatoires

  • heise14-copie-1.jpg
  • -tchiboard-b2t18868-20071118-Rin-upby-Sylphe.jpg
  • -tchiboard-b2t19447-20071130-hanamachi074-upby-Hime.jpg
  • -tchiboard-b2t18885-20071118-Akira-02-upby-Sylphe.jpg
  • heise.jpg
  • heise11.jpg
Lundi 18 février 1 18 /02 /Fév 14:43

Par Azalea et Sheina
Chapitre IV : On ne se comprend pas.

 

Dans sa chambre, Khilian se changeait alors que la soirée venait de se terminer. Jamais encore il n’avait vécu de journée aussi mauvaise. D’ailleurs, il avait revêtu un simple jeans et une chemise noire, voulant se montrer à l’aise devant Izumi. Il s’inquiétait de l’état du jeune homme et aller le voir avec ses vêtements de travail ne ferait que lui rappeler qu’il devrait retourner lui-même travailler dès le lendemain.

Néanmoins, alors qu’il se préparait à sortir de sa loge, la porte de celle-ci s’ouvrit. Rapidement, il aperçu Loïc faire son entrée.

-         Qu’est-ce qui t’amène ici ? Fut sa réaction immédiate.

Loïc sembla hésiter avant de parler, mais il finit par se lancer.

-         Je voulais m’excuser pour tout à l’heure. Je peux comprendre que tu te sois énervé.

Une grande qualité que Khilian reconnaissait au jeune homme était bien celle-là. A chaque fois qu’il commettait une faute, il tentait de faire au mieux pour réparer son erreur. Pourtant, ce n’était pas tant le coup qu’il avait reçu qui l’avait le plus mis en colère, mais plutôt le fait de les voir se chamailler au point d’en arriver aux mains.

-         Quand comptes-tu faire maintenant ?

Il avait été catégorique, ne voulant pas cacher ce qu’il pensait de la situation. Loïc le regarda d’un air interrogateur.

-         Ce que je veux dire, c’est que cette mésentente que Matthew et toi entretenez ne peut pas continuer. Regarde où vous en êtes arrivés ce soir.

-         C’est plus fort que moi. Je ne peux pas le supporter.

-         J’avoue que Matthew est parfois insupportable, mais il n’a pas que de mauvais côtés. Je pense vraiment que vous devriez essayer de mieux vous comprendre.

A ces mots, le jeune homme fronça les sourcils. Si par essayer de se comprendre, Khilian sous-entendait s’intéresser un peu plus l’un à l’autre, il en était tout simplement hors de question.

      -    Je n’ai aucune envie de tenter de me rapprocher d’un fils à papa prétentieux et

           capricieux comme lui !

Khilian soupira devant tant de mauvaise foi.

-         Je ne te demande pas de l’apprécier, juste de trouver un terrain d’entente pour que vous puissiez travailler ensemble dans de meilleures conditions. Si tu ne le fais pas pour toi-même, fais le au moins pour le groupe.

Evidemment, dit de cette façon, le brun ne trouvait rien à répondre. Aussi, il préféra s’aventurer sur un terrain moins dangereux.

-         Je vais y réfléchir. En attendant, je suis préoccupé… Je me pose une question fort intéressante.

Au ton provocateur employé par Loïc, Khilian laissa un sourire se dessiner au coin de ses lèvres. Il avait très bien compris que celui-ci voulait éviter de poursuivre cette discussion et il savait déjà vers quel autre sujet il voulait s’aventurer. Ce fut d’une voix tout aussi évocatrice qu’il lui répondit.

-         Et quelle est cette question ?

D’une démarche féline, Loïc s’avança vers lui.

-         Eh bien, tu ne sembles pas m’avoir complètement excusé d’avoir abîmé ton beau visage. Je me demandais ce que je pourrais bien faire pour me faire pardonner.

-         Voilà une question qui me semble effectivement pleine d’importance. Je te laisse le libre arbitre. Je me demande comment tu comptes bien t’y prendre pour mériter mon pardon.

-         Alors laisse-moi te prouver de quoi je suis capable.

Joignant les faits aux paroles, Loïc se laissa tomber à genoux devant Khilian avant de commencer à défaire la boucle de son pantalon et d’ouvrir celui-ci. Aussitôt, il pu apercevoir le sexe dressé de son vis-à-vis.

-         J’aime te voir aussi soumis. Je me demande comment réagirait Matthew en te voyant dans la même posture que celle que tu l’as forcé à prendre sur scène.

-         Ferme là !

Voulant définitivement empêcher ce genre de paroles de sortir de la bouche de Khilian, Loïc se mit en œuvre de remplacer de telles idées par le plaisir.

------------

 

A peine fut-il entré dans sa loge que Matthew envoya un violent coup de pied dans un coussin qui traînait sur le sol. Jamais il ne pardonnerait cette humiliation à Loïc. Comment avait-il seulement osé lui faire cela ? Et pourquoi avait-il fallu que Khilian intervienne au moment où il allait lui donner une bonne leçon ?

Il avait besoin de se défouler. Sans cela, il savait qu’il ne parviendrait pas à dormir correctement. Il se changea alors rapidement et décida de sortir faire un tour. Après tout, dans l’état d’énervement qu’il était actuellement, il avait vraiment besoin de se changer les idées.

Claquant la porte derrière lui, il se dirigea vers la sortie du cabaret. Mais bien vite, une voix féminine le stoppa dans son élan.

-         Je peux savoir ce que tu t’apprêtes à faire ?

-         Prendre l’air ! Ca pose un problème ?

Mais Youne était bien décidé à ne pas laisser ce jeune impertinent lui parler de la sorte. Elle n’admettait tout simplement pas qu’il puisse se comporter avec tant de désinvolture.

-         Je te préviens, Matthew, tout comme chacun ici, ta place dans ce cabaret ne tient qu’à un fil.

-         Ca vous amuse de faire du chantage ? A ce que je sache, je suis encore majeur et vacciné. Si j’ai envie de sortir m’amuser cette nuit, c’est mon droit !

-         Je suis la patronne et tu n’as pas ton mot à dire. Loïc et toi avez été trop loin ce soir ! Vous commencez sérieusement à dépasser les limites !

Plus cette femme parlait et plus Matthew sentait la colère l’envahir. Il s’apprêtait à répliquer lorsqu’une main se posa sur son épaule.

-         Calme-toi, Matthew. Tu n’es pas dans ton état normal.

Il s’était tellement échauffé qu’il n’avait même pas remarqué Maximilien s’approcher d’eux. Celui-ci était apparemment resté plus tard au bar pour aider à tout ranger et nettoyer.

L’homme reprit la parole en s’adressant cette fois à Youne.

-         Veuillez l’excuser, il s’est simplement laissé emporter. Je vais m’occuper de lui. Vous pouvez aller vous coucher tranquille.

Sur ce, il salua la patronne et obligea Matthew à le suivre jusqu’au bar où il le fit s’asseoir. Voyant qu’elle ne pouvait rien y redire, Youne tourna les talons et quitta la pièce. Une fois qu’elle fut hors de portée de leurs regards, Maximilien laissa libre cour à sa pensée.

-         A quoi jouais-tu à l’instant ? Tu veux vraiment perdre ta place ?

Accoudé, le concerné daigna à peine le regarder.

-         Et alors ? Je m’en moque totalement !

-         Tu racontes vraiment n’importe quoi !

-         Sers-moi un whisky, j’ai besoin de me changer les idées.

Maximilien sortit une bouteille et un verre qu’il remplit avant de le faire glisser sans aucune douceur jusqu’au jeune homme.

-         Si tu penses que te saouler cette nuit va tout arranger, tiens, ne te gêne pas ! Mais ne compte pas sur moi pour te ramener jusqu’à ton lit !

-         Tu fais chier, Max !

-         Et toi, tu agis vraiment comme un gamin !

Aussitôt, Matthew avala le contenu du verre d’une seule traite.

-         Je ne te permets pas ! Sers-moi en un autre !

-         Non !

-         Je ne te demande pas ton avis !

Brusquement, Maximilien sentait que cette discussion tournait petit à petit à la dispute. Il ne voulait surtout pas de cela. Il savait que le châtain avait un caractère bien trop impulsif pour qu’il se permette de tomber lui-même dans la colère. Néanmoins, il n’était pas question qu’il change d’avis.

-         Je t’ai dit non, Matthew. N’insiste pas, c’est inutile.

Il le vit alors se lever.

-         Très bien. Dans ce cas, je vais me servir moi-même.

Il fit le tour du bar et tenta d’attraper la bouteille qui avait été rangé avec soin quelques minutes plus tôt. Cette fois, c’est était trop. Pris d’un réflexe, Maximilien l’attrapa par le poignet d’une main et le gifla de l’autre.

-         Ca t’a calmé ou il t’en faut une autre ?!

Matthew ne répondit pas, mais repartit simplement s’asseoir une fois son poignet libéré.

-         Je suis désolé, murmura-t-il. Je me suis laissé emporté.

-         J’avais remarqué. Ne recommence plus ça !

A présent calmé, le jeune homme baissa la tête tout en parlant.

      -    Cette haine va finir par me tuer, dit-il.

Maximilien n’en avait pas besoin davantage pour comprendre où voulait en venir le jeune homme. Il parlait bien évidemment de Loïc. Il savait également que Matthew était d’un fort tempérament et que cela avait été dans son intérêt bien des années plus tôt. Ce n’était pas par mépris qu’il agissait ainsi, mais bien pour se protéger.

-         Il est peut-être simplement temps que tu te rendes compte à quel point vos disputes quotidiennes te rendent malheureux. Personne ne peut vivre comme il le faut dans de telles conditions.

-         Je sais qu’au fond, tu as raison, mais je ne parviens pas à garder mon calme quand il est là. J’ai déjà bien essayé de lui parler, mais c’est plus fort que moi, il finit toujours par m’énerver.

L’homme était étonné de l’entendre parler de la sorte. Pour la première fois depuis des années, Matthew lui confiait ce qu’il avait sur le cœur.

Finalement, cela laissait peut-être un espoir de voir un jour la situation entre ces deux-là s’améliorer.

------------

 

Khilian remontait tranquillement son pantalon, tandis que Loïc se léchait les lèvres. Encore une fois, ils avaient passé un agréable moment.

-         Alors, est-ce que je suis pardonné maintenant ?

Khilian sourit à cette remarque.

-         Après un tel plaisir, comment ne pas te pardonner ? Répondit-il avec un clin d’œil.

-         Si tu veux, on peut continuer ?

Cette fois, il l’arrêta alors qu’il s’apprêtait à repartir à l’attaque.

-         Pas cette fois, j’aimerais aller voir comment va Izumi et il est déjà tard.

Loïc n’était pas dupe. Il n’était pas étonné du refus de Khilian et il ne lui en tenait pas rancune. Il savait qu’il s’inquiétait énormément pour le jeune homme, surtout ces derniers temps. Il se permit alors une question.

-         Il ne va pas mieux ? Demanda-t-il.

-         Pas vraiment. Ce matin, je l’ai retrouvé dans tous ses états. Ca faisait des mois que ce n’était plus arrivé.

-         Je vois. Tu crois que quelque chose le préoccupe ?

-         Ce qui est surtout préoccupant, c’est qu’il ne me confie rien. Au final, je me rends compte que je ne connais pas grand-chose de lui.

Loïc pouvait tout à fait comprendre ce que ressentait Khilian. Après tout, il s’apercevait au fil de ses paroles que lui-même n’avait jamais vraiment cherché à connaître les autres membres du groupe. Sans aucun doute son erreur avec Matthew se situait-elle à ce niveau. Alors pour Khilian qui ne savait rien de la personne à qui il portait tout son intérêt, cela devait être particulièrement difficile à admettre.

-         Ne te décourage pas. Depuis le temps que tu es à ses côtés, il finira bien par te dire ce qui le met dans des états pareils à certains moments. Il faut juste que tu sois patient.

-         Ca fait longtemps que je patiente.

-         Peut-être, mais ce ne sont pas forcément des choses que l’on avoue facilement.

Devant l’air contrit de Khilian, Loïc préféra le laisser seul. Après tout, il ne pouvait pas lui apporter le confort dont il avait besoin dans ces moments-là.

-         Passe une bonne nuit, dit-il avant de quitter la pièce.

Sur ce, la porte se referma derrière lui.

Aussitôt, Khilian partit prendre une douche. Il ne voulait pas qu’Izumi remarque, en sentant l’odeur d’un autre sur sa peau, qu’il l’avait une nouvelle fois trahi.

Cela fait, il se dirigea tout droit vers la chambre du jeune homme. Il frappa à la porte plusieurs fois, mais personne ne lui répondit. Alors, il tourna la poignée et entra sans bruit. Son regard se posa immédiatement sur un jeune homme endormi dans son lit.

Khilian s’avança vers celui-ci et vint s’asseoir à ses côtés. Endormi, Izumi semblait beaucoup plus serein, comme si ses démons intérieurs avaient décidé de le laisser se reposer en paix l’espace d’une nuit. Pourtant, l’innocence se reflétait toujours sur son beau visage et Khilian ne pu s’empêcher de le caresser d’une main. A ce contact, il vit l’endormi commencer à doucement remuer. Deux grands yeux gris s’ouvrirent soudain.

-         Khilian… C’est toi ?

-         Oui. Je voulais savoir si tu allais mieux.

Un acquiescement lui signifia que c’était le cas.

-         Je suis rassuré. Je suis désolé de t’avoir réveillé. Ne t’occupe plus de moi, rendors-toi.

Il venait de murmurer ces mots, voyant qu’Izumi éprouvait bien du mal à garder les yeux ouverts. Pourtant, ce dernier ne semblait pas décidé à se laisser vaincre par le sommeil. Lentement, il tentait de se redresser sous les couvertures, allumant sa lampe de chevet. La lumière lui fit mal aux yeux, mais il ne s’en préoccupa pas davantage. Non, ceux-ci étaient avant tout plongés dans ceux de Khilian. Mais lorsqu’il aventura son regard sur les autres traits de son visage, il s’arrêta sur un détail et se redressa complètement.

-         Pourquoi es-tu blessé à la lèvre ?

Khilian fut surpris. Il ne s’attendait pas à ce qu’Izumi lui pose la question.

-         Ce n’est rien, dit-il. C’est simplement Loïc et Matthew qui se sont encore disputés.

Mais le blond ne répondit rien. L’étonnement de Khilian se fit encore plus grand lorsque celui-ci porta ses fins doigts jusqu’à sa lèvre pour la le lui caresser avec la plus grande douceur.

Il ne trouvait plus rien à dire. Il était simplement heureux que le jeune homme ait un tel geste à son égard. C’était si rare qu’il exprime ce qu’il ressentait de cette manière. Pour Khilian, cela équivalait à un grand pas en avant.

-         Est-ce que ça te fait mal ? Demanda-t-il en retirant finalement sa main.

Un peu déçu que ce contact soit rompu, Khilian répondit en tentant au mieux de voiler ce sentiment.

-         Non, ne t’inquiètes pas. Dans quelques jours, il n’y aura déjà plus rien.

Il se releva alors, s’apprêtant à souhaiter une bonne nuit à Izumi, mais ce dernier l’en empêcha rapidement en le tirant jusqu’à lui. Khilian le fixa alors sans comprendre.

-         Est-ce que tu veux bien dormir avec moi cette nuit ?

S’imaginant rêver, il eut du mal à croire que ce qu’il venait d’entendre était vrai. Aussi, Izumi sembla le remarquer.

-         Je suis sérieux. S’il te plait, accepte.

Sans répondre et attendri par la demande, Khilian retira ses chaussures et se glissa entre les draps. Il ignorait pourquoi Izumi lui avait demandé cela, mais rien ne pouvait lui faire plus plaisir que cette simple demande. Peut-être était-ce les mots qu’il avait prononcés plus tôt dans la journée ou la façon qu’il avait eu de le consoler. Quoiqu’il en soit, il était à présent allongé aux côtés du jeune homme qui vint immédiatement se réfugier dans ses bras.

Pourtant, lorsqu’il éteignit la lumière, quelque chose vint tout de même troubler son bonheur, une pensée qu’il aurait préféré éviter pour cette nuit. En parfait égoïste qu’il était, il dormait avec Izumi alors qu’il avait passé un agréable moment avec Loïc le même soir. Un sentiment de culpabilité le submergea. Comment pouvait-il ainsi jouer avec les sentiments de la personne qui lui était chère et qui venait de lui accorder sa confiance ? Il se dégoûtait.

Il ne pu chasser cette pensée de son esprit durant plusieurs heures durant. Ce ne fut que lorsque la fatigue prit le dessus qu’il pu finalement trouver un peu de réconfort à travers un sommeil plus que gratifiant après une telle journée.

------------

 

Le lendemain, une journée bien plus calme que celle de la veille s’annonçait. Les répétitions n’ayant lieu que plus tard dans l’après-midi, Loïc pu profiter de quelques heures supplémentaires de sommeil bien méritées.

Il décida de prendre tout son temps. Profitant d’une longue douche, ce ne fut seulement qu’après une bonne demi-heure qu’il fut prêt à quitter sa chambre pour aller déjeuner. Depuis combien de temps n’avait-il pas pris un peu de temps pour lui ?

Il pouvait encore se souvenir de sa vie dans la rue. Jamais il n’aurait pu profiter d’une matinée comme celle-ci. Là-bas, il était de règle de ne dormir que d’un seul œil. En guise de petit déjeuner, il profitait des restes de poubelles ou encore de ce qu’il avait lâchement volé dans une boutique. Maintenant qu’il y repensait, tous ces souvenirs lui semblaient bien trop lointains pour qu’il ne s’en souvienne en détails… ou peut-être désirait-il simplement les oublier.

Il sortit dans le couloir et ne croisa personne. Il n’était pourtant que dix heures du matin. Etaient-ils déjà tous levés ou avaient-ils simplement décidé de profiter à leur manière de ces quelques heures de liberté ? Ne se posant pas plus longtemps la question, Loïc se dirigea d’un pas léger jusqu’à la salle d’accueil. Mais bien vite, quelque chose attira son attention. Il s’agissait d’un morceau de piano. Jamais encore il n’avait entendu la mélodie, mais celle-ci semblait bien mélancolique. Le seul piano se trouvait près de la scène. Il décida d’aller voir qui jouait avec tant de talent.

Quand il entra dans la pièce, la musique s’intensifia. Néanmoins, la rage de voir celui qui était derrière le piano dépassa de bien loin sa surprise. Celui qui jouait si bien n’était autre que Matthew. Pourtant, malgré le dégoût qu’il ressentait, quelque chose le retint de partir.

Matthew sembla également se rendre compte de sa présence car brusquement, la mélodie changea pour devenir beaucoup plus rythmée. C’était comme si à travers elle passaient de trop grands sentiments qu’il ne pouvait exprimer d’une autre façon. Sans comprendre pourquoi, Loïc se sentait admirateur. Le jeune homme avait beaucoup de prestance. Il était vraiment très beau. Les paroles de Khilian lui revinrent alors en mémoire. J’avoue que Matthew est parfois insupportable, mais il n’a pas que de mauvais côtés. Sa colère s’estompant un peu, il s’approcha du pianiste. Mais il remarqua bien vite que plus il s’avançait vers lui, et plus le morceau que jouait celui-ci se faisait dur. Arrivé à quelques mètres de lui, la musique cessa brutalement.

-         Qui t’a permis de me regarder jouer ?!

Le ton était féroce. Matthew semblait particulièrement irrité, peut-être même plus que d’habitude. Etonnement, Loïc décida de passer au-dessus de toute cela.

-         Tu es vraiment doué.

Le concerné sembla surpris sur le coup, mais bien vite il se reprit. Il ne pouvait pas tolérer que Loïc se soit aventuré sur son territoire. Il venait de juger quelque chose qui touchait à tout son être.

-         Et qui es-tu au juste pour juger de ce qui fait un pianiste doué ? Après tout, tout le monde sait ici que si Youne ne t’avait pas accepté parmi nous, tu en serais encore à faire les poubelles ! Je n’ai que faire de l’avis de quelqu’un d’aussi minable que toi !

A ces mots, le brun serra les poings. Comme le lui avait suggéré Khilian, il venait d’essayer de s’intéresser à Matthew, et en voyait le résultat. Alors qu’il avait pris le temps de l’écouter jouer sans vouloir le juger, il se retrouvait à devoir digérer de telles paroles. Il ne les avait pas méritées et il le savait parfaitement. Il n’était donc pas question qu’il se laisse insulter de la sorte.

-         Je n’en reviens pas ! Articula-t-il avec le plus grand calme dont il était capable. Tu es tellement haineux que tu ne te rends même pas compte de ce que tu es devenu. Tu n’es rien, juste un pianiste sans âme ! Je n’éprouve plus pour toi que du dégoût !

Sur ces paroles, Loïc quitta la pièce. Matthew ne tenta rien pour le retenir. Pas même une insulte.

Ils avaient tout deux conscience qu’ils venaient de franchir une limite irréversible. Ce n’était même plus de la colère qu’ils ressentaient, juste une profonde tristesse. Ils venaient de réellement se blesser.

Matthew s’écroula sur le piano en larmes. L’indifférence était pire que n’importe quoi. Il ne le savait que trop bien.

 

Publié dans : Cabaret Améthyste
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Retour à l'accueil

Présentation

Recherche

Calendrier

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus