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Vie d'esclave

Samedi 1 décembre 6 01 /12 /Déc 16:57

Par Azalea et Sheina
Auteur : Azalea
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Chapitre I : Le banquet.

 

C’était une journée ensoleillée. Tout le personnel du palais semblait vaguer à ses occupations habituelles… trop habituelles peut-être. A vrai dire, c’est ce que pensait Haroeris, assis sur son trône. Tout était si parfaitement exécuté selon son bon vouloir qu’il ne trouvait plus rien d’intéressant à faire. Il se mourrait d’ennuie.

Pire que tout, sa seule véritable distraction de ces derniers temps s’était permis de quitter les lieux pas plus tard que ce matin. Il s’agissait d’un jeune homme de son choix avec lequel il passait la plupart de ses journées, mais aussi de ses nuits. D’un physique envieux, ses partenaires résistaient peu souvent. Les cheveux noirs et les yeux bruns, il avait un regard profond. Une barbe légère se dessinait sur son fin visage, ce qui lui donnait toute la maturité qu’un homme avait besoin pour séduire. Finalement, il n’avait besoin que d’ordonner pour obtenir celui qu’il souhaitait dans son lit. D’ailleurs, cela ne saurait tarder. Si ce jeune frivole avait décidé de partir, bien à lui, mais qu’il ne remette plus jamais les pieds ici ! Haroeris n’était pas décidé à attendre longtemps avant de le remplacer. Surtout qu’à l’instant précis, il s’ennuyait vraiment beaucoup trop. C’est ainsi qu’il décida de faire appeler sa conseillère en qui il pouvait avoir une grande confiance.

-         Majesté, vous m’avez fait demandé ? Demanda alors une voix féminine quelques instants plus tard.

Le pharaon adressa un regard à la jeune femme qui s’était agenouillée devant lui. Celle-ci comprit immédiatement qu’elle pouvait se relever. Apparemment, son maître irait droit au but dans sa demande. Elle en eut la confirmation rapidement.

-         Je voudrais que tu me trouves un nouvel esclave, dit-il.

Elle ne cilla guère. En fait, elle était habituée à ce genre de demande. Elle ne pu donc qu’acquiescer à sa demande.

-         Bien, Maya. Maintenant va et sois prête à me présenter tes esclaves lors du banquet qui aura lieu demain soir.

La dite Maya s’exécuta. La demande avait été courte et directe. Pourtant, elle était un peu anxieuse à l’idée de savoir qu’il fallait que tout soit prêt si tôt. Demain soir… cela ne lui laissait pas une grande marge de temps et il fallait qu’elle puisse s’assurer que tous les hommes et femmes à son service soient présentables à temps. Sa longue chevelure balayant son dos, ce fut d’une marche rendue rapide par le stress de cette soirée à venir qu’elle se rendit donc en ses quartiers pour débuter dès à présent les préparatifs. Même si elle était un des sujets en qui le pharaon accordait le plus sa confiance, elle se devait d’être à la hauteur. Elle savait pertinemment qu’il valait mieux ne pas faire d’erreur. Si tel était le cas, elle risquait amèrement de le regretter.

------------

 

Quand Iséri la vit entrer en cuisine, il en fut étonné. Ce n’était pas dans les habitudes de Maya de venir dans un tel endroit. C’était la place des esclaves et non pas de quelqu’un de son rang. Alors pourquoi ? Non pas qu’elle les considère à ce point comme des moins que rien, malgré leur état d’esclavage. Il n’en avait jamais été question, mais il était si rare qu’elle mette les pieds ici. Néanmoins, la réponse à toutes ses questions ne tarda pas à venir.

-         Je sais que je vous dérange durant votre travail, dit-elle. Ce n’est pas dans mes habitudes, mais ce que j’ai à vous expliquer est important. J’aimerais donc que vous arrêtiez un moment et que vous m’écoutiez.

Iséri remarqua immédiatement qu’à travers cette voix habituellement douce se cachait une certaine angoisse. Tous en prirent conscience.

-         Que se passe-t-il, Maya ? Demanda l’un d’entre eux.

La jeune femme sembla hésiter, cherchant ses mots, mais finit par parler.

-         Notre pharaon organise un banquet, commença-t-elle.

-         Rien d’inhabituel en soi…

Elle secoua la tête. L’idée ne lui plaisait finalement pas.

-         Il m’a demandé de vous présenter à lui. Je ne peux pas refuser.

Plus personne ne dit rien. Ils savaient tous ce que cela signifiait. Tout le royaume était au courant que le pharaon en question était loin d’être un homme bon et que ses seules préoccupations étaient son plaisir et ses intérêts personnels. Maya soupira. Elle avait plutôt espéré des protestations. Ce silence était pesant, alors elle prit de nouveau la parole.

-         Quoiqu’il en soit, je dois vous préparer pour demain. Lors du banquet de demain soir, vous devrez danser.

Bien entendu, peu d’entre eux connaissaient les danses de la haute société et il serait certainement très difficile de les leur apprendre. De plus, à la simple idée de devoir se séparer de l’un d’eux, la jeune femme ne se sentait pas le cœur à toutes ces festivités.

Bien qu’il ne s’agissait d’esclaves aux yeux de tous, elle avait appris à les connaître et à s’y attacher. Ils étaient à son service depuis déjà quelques années et elle n’avait pas voulu porter le chapeau de ces tyrans qui traitaient ces homme et femmes sans le moindre respect. Aussi, ceux-ci lui en étaient très reconnaissants et savaient lui rendre son respect en retour.

Quoiqu’il en soit, même si l’ambiance n’était pas réjouissante, chacun s’appliquait comme il le fallait à préparer le banquet. Que ce soit au niveau de la danse, de la cuisine ou encore des vêtements, tout se devait d’être prêt à temps.

Bien entendu, le travail était dur, mais à force de courage, ils y parvenaient. En tout cas, ils faisaient tout leur possible.

------------

 

Se délectant dans l’eau chaude de son bain, Haroeris se disait qu’enfin il pourrait s’amuser un peu ce soir. La journée de la veille lui avait semblé s’éterniser aux vues de ce qui l’attendait ce soir. Enfin il pourrait disposer d’un corps pour cette nuit. Il n’en demandait pas plus. Jamais il ne ferait preuve de sentiments dans une relation. Si un esclave venait à se sentir aimer, il ne pourrait qu’en profiter. C’était inévitable.

Mais la question n’était pas là. Il se demandait qu’elle serait sa surprise lorsque Maya lui présenterait ses esclaves et quel serait celui pour lequel il jetterait son dévolu. Evidemment, ce ne serait que pour quelques jours, une semaine tout au plus. Ensuite, il se chargerait de le rembarrer pour trouver quelqu’un d’autre et le remplacer. Cette comédie durait depuis déjà si longtemps.

Ainsi, résolu sur sa manière d’agir, il se mit debout, laissant le soin à ses propres esclaves de l’essuyer et l’habiller. Il avait opté pour une tenue typiquement égyptienne et de son rang. Il tenait tout de même à faire bonne figure et surtout à montrer qui commandait en ce royaume.

------------

La journée passait à une vitesse incroyable et tous étaient plus ou moins épuisés. Pourtant, ils n’avaient pas le droit de se reposer. Le plus important de la soirée allait seulement arriver. Quand arriva 19 heures, le banquet pu finalement commencer. Maya vit le pharaon prendre place sur son trône avec, bien entendu, sa femme à ses côtés. Celle-ci n’avait jamais été très présente à ses côtés. Sans doute était-ce pour cette raison que le fait que son mari puisse la tromper lui faisait peu d’effet. Car oui, elle se rendait compte du petit jeu de ce dernier mais ne disait rien.

Durant toute la soirée, on servit des mets divers, aux saveurs variées, de toutes les régions du monde. La musique allait également bon train. Mais à bien y regarder, le pharaon semblait en proie à un profond ennui. Mais en fait, Maya comprit rapidement qu’il s’impatientait tout simplement.

Ne voulant pas risquer d’étendre l’impatience de son maître jusqu’à le pousser dans une profonde colère, elle décida qu’il était temps de faire entrer son personnel en scène. Ainsi, elle se présenta devant le pharaon.

-         Majesté, dit-elle. Permettez-moi de vous présenter mes esclaves.

Le ton sur lequel elle avait parlé se voulait poser. Pourtant, l’angoisse qui était en elle venait d’atteindre son summum. D’un geste délicat, elle frappa dans ses mains et une musique aux tons orientaux commença à se faire entendre.

Alors qu’elle venait de se mettre de côté, elle vit enfin ses esclaves se présenter dans les tenus qu’elle leur avait spécialement choisis. Rien de très habillé finalement. Les femmes ne portaient qu’une simple jupe et un haut léger en lin, alors que les hommes étaient tout simplement torse nu, ne portant qu’un simple pagne maintenu par une ceinture, le tout également en lin.

Tandis que chacun commençait à se déhancher gracieusement sur la musique, mettant en avant leur corps, Maya ne pu ignorer le regard plein d’intérêt que le pharaon portait sur ses sujets. Elle savait qu’il était en train d’imprégner chaque trait, chaque mouvement dans son esprit. Ce qu’elle ignorait encore, c’était celui ou celle qui serait choisi.

La danse dura ainsi de longues minutes sans qu’elle ne puisse deviner quoique ce soit. Du moins jusqu’à ce que l’homme principal de la soirée finisse par se lever et mettre fin à tout cela, juste avec un geste de la main. Maya ne pu que voir ses sujets se prosterner, mais surtout le regard mauvais de la reine qui se trouvait jusqu’alors assise aux côtés de son mari.

Le pharaon, apparemment sûr de lui, descendit, tel la démarche d’un félin en quête de sa proie, les marches de l’escalier et se dirigea vers un jeune homme. Automatiquement, Maya sentit un frisson lui parcourir le dos. Elle avait tant espéré qu’il ne le choisirait pas lui. Mais comble de tout, parmi tant de choix, il avait fallu que ce soit tout de même le cas.

Prenant la main de celui qu’il voulait, il se tourna vers sa cour.

-         Voici celui que j’ai choisi. Il passera la nuit avec moi. Veillez à ce que personne ne me dérange jusqu’au lendemain.

Si le regard de la reine s’était fait sombre jusqu’à maintenant, il était à présent glacé. Bien qu’elle ait l’habitude du comportement de son époux, elle ne pouvait s’empêcher d’être jalouse. D’ailleurs, Maya l’entendit murmurer quelques paroles à une dame de la haute société qui se tenait non loin d’elle.

-         Il s’en lassera comme d’habitude. Juste le temps de dresser ce gamin, et il me reviendra !

Les mots avaient été dits avec amertume. Mais au final, être l’épouse d’un homme aussi hautain et dépravé justifiait bien ces paroles.

Maya détourna à nouveau le regard vers le pharaon qui reprenait de nouveau la parole. Il s’adressait aux femmes qui étaient à son service.

-         Veuillez le conduire à mes appartements, ordonna-t-il avec un regard pour le jeune homme qui semblait brusquement tétanisé par la peur. La soirée est terminée !

Bien que l’heure n’était pas tardive, tous quittèrent les lieux, laissant au personnel le loisir de tout débarrasser. Vu le travail, cela prendrait sans aucun doute une bonne partie de la nuit.

------------

 

Iséri ne pouvait croire que c’était lui qui avait été choisi. Qu’avait-il donc de plus que les autres pour que ce soit le cas ? Il n’avait rien demandé, et encore moins à être le favori du pharaon. Qu’allait-il se passer maintenant ?

Il avait été demandé à ce qu’on le conduise dans les appartements de sa majesté. C’est pourquoi, plusieurs femmes le guidèrent à travers les couloirs du palais. Durant ce temps, il n’eut pour seul compagnon que le silence. Arrivé devant une grande porte, on le fit pénétrer dans une grande pièce aux couleurs chaudes, alternant le rouge et l’or. Devant tant de richesse, il ne pu qu’être admiratif. Tout était si grand et si beau.

-         Est-ce la chambre de sa majesté ? Osa-t-il demander.

-         Oui, c’est ici que vous passerez certainement la nuit.

Bien que la voix de la jeune femme qui lui avait répondu fut douce, il ne pu s’empêcher de trembler. S’il devait passer la nuit ici, que lui arriverait-il ? Devrait-il partager le lit du pharaon ou dormirait-il à même le sol ? Il fut coupé dans ses pensées par la même femme qui lui avait répondu quelques instants plus tôt.

-         Suivez-nous, nous devons nous occuper de votre toilette.

S’occuper de sa toilette ? Que devait-il comprendre par là ? Les suivant, il entra dans une salle de bains où se trouvait un immense bassin.

-         Je pense ne pas avoir besoin d’aide pour me laver, tenta-t-il.

Mais on ne lui laissa pas le loisir de protester qu’il sentit ses vêtements quitter son corps avant qu’on ne le guide jusque dans l’eau. Gêné, il pu néanmoins profiter de la douce chaleur du bain. Jamais il n’aurait cru un jour être amené à se baigner dans de telles circonstances, mais il fallait avouer que malgré les mauvais côtés, ce n’était pas tellement déplaisant.

Plusieurs femmes prirent soin de le laver avant de finalement le rincer et l’aider à sortir de l’eau. Ensuite, on l’essuya et on l’habilla.

Sachant pertinemment qu’il serait inutile de protester, Iséri s’était laissé faire sans rien dire. A présent, il se trouvait habillé d’un autre pagne, ainsi que d’un collier qui n’avait rien de léger. On avait également pris soin de lui passer des bracelets d’or autour des bras et de le coiffer. Quand tout cela fut terminé, on le ramena dans la chambre.

-         Le maître ne va plus tarder.

Sur ces derniers mots, il se retrouva seul. Le jeune homme entendit juste la porte se fermer complètement, ne lui laissant même pas la chance de tenter de partir. Ce fut alors une longue attente qui commença. Il ne savait pas à quoi s’attendre et tout cela l’effrayait.

------------

 

Jamais il n’eut cru trouver un esclave aussi beau. Il n’avait d’ailleurs pas hésité bien longtemps avant de le choisir. Il le voulait lui et aucun autre. C’est pourquoi, il avait rapidement mis un terme à cette soirée qui brusquement ne l’intéressait plus. Non, ses pensées étaient désormais tournées vers le jeune homme qui devait certainement l’attendre dans ses appartements. Alors, sans un regard pour sa femme, il s’était levé et s’était immédiatement dirigé vers sa chambre. Il ne lui fallut que quelques minutes pour traverser les couloirs et arriver devant la porte. Sans plus d’hésitation et ne mesurant plus son impatience, il ouvrit celle-ci.

Qu’il était beau ! Encore plus que ce qu’il n’avait pu entrevoir. Aussitôt qu’il était entré, il s’était mis à genoux devant lui, laissant ses cheveux bruns mi-longs reposer sur ses épaules.

-         Relève-toi, dit- il alors d’un ton qui ne laissait passer aucune émotion.

Le jeune homme s’exécuta, et les faibles tremblements qu’il tentait tant bien que mal de cacher apparurent aux yeux de son maître.

-         Quel est ton nom ? Demanda-t-il.

Lorsque le concerné releva la tête pour lui répondre, le pharaon fut immédiatement aspiré par son regard d’un gris profond.

-         Iséri, Majesté.

-         As-tu peur, Iséri ?

-         Devrais-je ?

Il sourit devant tant d’audace. Décidemment, il lui plaisait de plus en plus. A vrai dire, cela lui donnait presque envie de le tester.

-         C’est à toi de voir, se contenta-t-il de répondre.

Le mettant ainsi au défi d’affronter ce qui allait suivre, il s’avança un peu plus près, jusqu’à ce que son buste touche celui du jeune homme. Aussitôt, comprenant que son vis-à-vis se voulait plus intime, celui-ci se mit à reculer. Il avait espéré qu’on lui laisserait au moins un peu de temps pour s’adapter à cette nouvelle situation, mais jamais il n’avait imaginé que les intentions du pharaon seraient aussi précipitées. Apparemment, il n’avait nullement l’intention de patienter pour le mettre à l’aise.

-         Ne vous approchez pas de moi ! S’écria-t-il.

Tant devant l’impertinence que le refus que manifestait le jeune esclave, le pharaon ne pu que sourire. Tout cela l’amusait.

-         Tenterais-tu de me résister, Iséri ?

-         Je n’ai aucunement l’envie de passer la nuit avec vous !

-         Mais je ne t’en laisse pas le choix. Tu sais que je pourrais même te punir de ne pas te plier à mes désirs ?

Le brun ne s’en formalisa pas davantage et restait toujours sur ses gardes. Son expression se voulait d’ailleurs de lui faire comprendre qu’il ne céderait pas à ce qu’on lui demandait, quelles qu’en soient les conséquences. Mais cela ne dérangeait en rien Haroeris. A vrai dire, c’était la première fois qu’on tentait réellement de lui résister et l’idée même l’excitait.

Elle l’excitait tellement qu’il ne pu s’empêcher un mouvement en avant, faisant reculer le jeune homme jusqu’au lit.

-         Arrêtez ça tout de suite ! Protesta-t-il de nouveau tandis qu’il sentait deux mains se poser sans délicatesse sur ses épaules pour le pousser un peu plus en arrière encore. Dans un geste de trop, il perdit l’équilibre et tomba.

Face aux yeux du pharaon se trouvait alors un jeune homme revenu à sa place initial, à savoir celle d’un esclave soumis. A présent, il était clair que ce dernier ne possédait pas la force nécessaire pour se défendre. D’ailleurs, Haroeris profita de l’occasion pour grimper à son tour sur le lit et se positionner au-dessus de lui.

-         Allons… ne ferme pas les yeux… je veux que tu me regardes lorsque je te ferai mien.

Liant les gestes aux paroles, il passa une main dans le cou de l’objet de ses désirs, la laissant descendre jusqu’à ses clavicules dans une lente caresse. L’autre s’appliquait à défaire la ceinture qui retenait le pagne, unique rempart à ce corps qu’il voulait possédait. Iséri ouvrit bien les yeux, mais ce fut sous la peur de ce qui était en train de se passer.

-         Par pitié, je ne veux pas ! Laissez-moi !

Mais voyant que le pharaon était sourd à ses protestations, il se mit à se débattre. Cela déplut évidemment à Haroeris qui ne pouvait plus obtenir ce qu’il voulait de son esclave, faute de se prendre un coup.

-         Vas-tu te tenir tranquille ! S’énerva-t-il.

Pour toute réponse, le brun continua de se débattre, accentuant davantage sa colère.

-         Cesse donc de t’agiter de la sorte ! C’est ridicule !

Mais rien n’y fit et au bord de l’énervement total, il le gifla sans faire attention à la force qu’il mit dans son geste. Celui-ci eut au moins l’effet escompté. Iséri se calma immédiatement.

Néanmoins, Haroeris était à présent frustré et se releva sans un regard pour se diriger vers la salle de bain. Resté seul sur le lit, le jeune esclave porta sa main à sa joue. Elle lui était douloureuse. Mais était-ce le plus important ? Il venait de se refuser à son maître. Qu’allait-il se passer ensuite ? Allait-il être puni ? A cette pensée, il fut brusquement pris de tremblements incontrôlables et se mit à pleurer. Pourquoi avait-il donc fallu qu’il soit celui que le pharaon ait choisi ? Il n’avait rien demandé après tout. Mais lui demandait-on vraiment son avis ? Bien sûr que non, tout ce qu’on demandait à un esclave était d’obéir sans protester. Pour le coup, il était loin d’avoir respecté cette règle.

Quelques minutes passèrent ainsi avant qu’il n’entende le pharaon revenir dans la chambre. Aussitôt, il se redressa et se plaça loin du lit, sachant pertinemment qu’il voudrait sans doute dormir vu l’heure tardive. Ce fut le cas. Sans lui prêter aucune attention, il se glissa sous les couvertures et lui tourna le dos. Durant ce temps, Iséri se senti désemparé. Il ne savait plus quoi faire ni où se mettre. Finalement, il décida de s’installer dos contre un mur et de passer la nuit ainsi. Mais alors qu’il faisait quelques pas pour se retourner, il entendit une voix dans son dos.

-         Tu comptes rester longtemps debout ? Viens dormir dans ce lit !

Le ton était froid et sans sentiments. Aussi, il décida de ne pas contrarier davantage son maître qui ne devait pas être de très bonne humeur. Ne réfléchissant donc pas à deux fois, il s’avança d’un pas hésitant jusqu’au lit et souleva la couverture doucement avant de s’y glisser. Bien évidemment, il souhaitait mettre le plus de distance possible entre lui et le pharaon, nullement rassuré de dormir avec lui après ce qu’il venait de se passer. Ce ne fut pas bien difficile, le lit étant immense. Pourtant, il restait tout de même mal à l’aise en sachant l’homme non loin de lui.

C’est alors qu’une voix s’éleva dans le silence de la nuit.

-         N’espère pas que je laisserai passer ce qui est arrivé ce soir. Tu seras puni dès le levé du jour pour cet affront !

Un violent frisson parcouru le corps d’Iséri. Même s’il devinait d’avance ce qui l’attendait et qu’il n’était pas surpris par la décision du pharaon, il redoutait déjà la morsure certaine du fouet sur sa peau. Par Isis, qu’avait-t-il donc bien pu faire pour mériter ce qui lui arrivait ?

La peur s’installa en lui durant une bonne partie de la nuit, mais la fatigue prit le dessus et il finit par s’endormir. Le peu d’espoir qu’il gardait encore venait de mourir en lui.

Publié dans : Vie d'esclave
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Jeudi 6 décembre 4 06 /12 /Déc 22:33

Par Azalea et Sheina

Chapitre II : Insensible.

 

Lorsque Iséri ouvrit les yeux ce matin-là, il s’aperçut rapidement qu’il était seul dans le lit. Où donc était passé le pharaon ?

Commençant immédiatement à paniquer de se savoir encore dans le lit de son maître alors que celui-ci était déjà levé, il se dépêcha de reprendre contenance et de se mettre debout à son tour. Mais bien vite, il fut stoppé dans son élan par une voix autoritaire.

-         Nul besoin de quitter ce lit, tu ne quitteras pas cette chambre pour le moment.

Dans un coin de la pièce se tenait l’homme qu’il redoutait depuis peu. Assis dans un haut fauteuil, il ne le quittait plus de son regard froid. Iséri ne savait d’ailleurs plus comment il devait réagir.

-         Je suppose que tu ne veux toujours pas te donner à moi ?! Continua-t-il sur un ton dur.

La réaction d’Iséri fut alors immédiate.

-         Je ne vous laisserai jamais me toucher !

Haroeris fut étonné de cet élan d’humeur soudain. Le jeune homme lui était apparu jusqu’alors très réservé.

-         Je constate que tu es particulièrement insolent. Mais je pense que ce problème sera bientôt réglé.

-         Que voulez-vous dire ?

A cette question, le pharaon frappa dans ses mains afin de faire appeler quelques servantes.

      -     Préparez le, ordonna-t-il.

Il n’en fallut pas plus pour que les femmes entraînent Iséri avec elles jusqu’à la salle de bain. Le même scénario que la veille se déroula et il se retrouva à nouveau dans l’immense baignoire pendant qu’on le lavait. Il fut d’ailleurs étonné que le pharaon n’ait pas voulu assister au spectacle… Lui qui désirait tant obtenir son corps apparemment. Mais c’est alors que tout lui revint en mémoire et qu’il fut prit de violents tremblements. Il se souvenait des derniers mots du pharaon avant qu’il ne sombre dans les abîmes du sommeil. Il allait être puni. C’est ce qu’il lui avait dit. La peur s’insinua rapidement en lui. Il avait beau réfléchir, il ne pouvait rien faire pour lutter.

-         Vous sentez-vous mal ? Lui demanda alors une des femmes en l’aidant à sortir de l’eau.

Aucune émotion ne perçait dans sa voix. Comprenait-elle seulement quelle pouvait être la frayeur d’un homme à l’idée d’être fouetté ? Peut-être. Mais si c’était le cas, elle ne le montrait absolument pas.

Néanmoins, il tenait tout de même à garder un certain respect pour lui-même.

-         Je vais bien, se contenta-t-il ainsi de répondre.

Aucune autre parole ne fut échangée. On se contenta juste de l’habiller d’une tunique déchirée dans le dos. Son calvaire était donc pour bientôt.

------------

 

Haroeris avait préféré rejoindre directement les lieux où serait fouetté son jeune esclave. Il savait que ses serviteurs auraient la clairvoyance d’esprit de l’amener là où il recevrait sa punition.

Ce ne fut donc qu’un bon quart d’heure plus tard qu’il les vit arriver, maintenant le jeune homme avant de le pousser, face vers un poteau de bois où on lui noua les poignets avec une vieille corde qui devait servir depuis des années. Evidemment, les fibres qui s’échappaient de cette dernière ne purent que blesser ses poignets et il dû se faire violence pour ne pas prêter toute son attention à la douleur ressentie. Après tout, celle qui était à venir serait bien plus insupportable.

Un homme dont le visage était déjà bien marqué par l’âge mais dont la puissante musculature ne laissait pourtant rien présager de sa force, entra à son tour dans l’arène où se trouvait sa « victime ». Il se saisit du fouet qu’on venait de lui tendre et donna plusieurs coups à même le sol pour vérifier son efficacité. Au son de chaque claquement, Iséri sentit une boule se former au niveau de son estomac. Il avait peine à imaginer les conséquences désastreuses que cela engendrerait sur son dos.

Lorsque le test fut terminé, il vit ensuite l’homme en question tourner son regard vers le pharaon. Aucune pitié ne semblait imprimée sur son visage. Au contraire, on aurait pu même dire que son expression laissait à prétendre que toute cette mise en jeu n’était que pour satisfaire son propre honneur. C’est alors qu’il le vit lever la main. L’homme parla.

-         Vingt coups de fouets seront infligés à quiconque désobéira au pharaon, l’élu parmi les dieux !

Sans un mot de plus, il se plaça derrière Iséri. Ce dernier n’eut pas le temps de prévoir le premier coup que celui-ci s’abattit avec une violence inouïe. Il en gémit de douleur, les larmes lui venant irrémédiablement aux yeux. Cependant, il ne devait pas pleurer. Il en allait du peu de fierté personnelle qu’il lui restait. Il pu sentir la morsure d’un deuxième, puis d’un troisième coup s’enchaînant très rapidement. Son bourreau ne lui laissait décidemment pas de répit.

Lorsqu’il redressa la tête, il pu apercevoir le regard du pharaon posé sur lui. Un sourire satisfait ornait son visage. Comment pouvait-on prendre autant de plaisir à regarder un homme être torturé ? Iséri ne comprenait pas.

Au dixième coup de fouet, un léger cri lui échappa. La douleur devenait de plus en plus insupportable. Il s’en voulu, mais il n’avait néanmoins plus aucun contrôle.

Au treizième coup, les larmes perlèrent aux coins de ses yeux. Non, il ne devait pas pleurer. Jamais il n’accepterait de donner ce plaisir au pharaon. D’ailleurs, il pouvait toujours sentir son regard sur lui. Il en était à présent au quinzième coup et il sentait qu’il ne tiendrait plus très longtemps. Au seizième coup, sa vue se brouilla.

Les coups s’arrêtèrent un moment. Sentant que sa tête lui tournait, il eut quelques difficultés à distinguer ce qu’il se passait. Il vit son tortionnaire se tourner vers le pharaon et parler.

-         Majesté, le garçon menace de perdre connaissance. Dois-je continuer ?

Un silence s’en suivit, mais il fut rapidement coupé.

-         Il n’y a pas de pitié pour les insolents comme lui !

La voix était à la fois autoritaire et sarcastique. Il était clair que le pharaon prenait un malin plaisir à le voir en si piteux état. Ainsi, c’était à un homme tout aussi cruel qu’égoïste qu’il devrait dorénavant obéissance. Comment pourrait-il se plier à cela ? Ne valait-il pas mieux la torture ? Pourtant, il savait qu’être fouetté chaque matin finirait par le tuer. De plus, supporter de telles blessures lui semblait devenir impossible. Déjà, il ne savait pas s’il résisterait au dix-septième coup. Celui-ci ne tarda d’ailleurs pas. Pouvant à peine percevoir le bras de l’homme se lever, ce fut avec surprise qu’il sentit sa chair se déchirer encore un peu plus si c’était possible. Son dos était à sang, la douleur était tellement intense.

Sous le choc, il ne tenta pas de résister davantage. Relevant la tête une dernière fois, ce fut un regard rempli de rancune qu’il adressa au pharaon. Il détestait cet homme pour l’avoir choisi. Il le détestait de le faire tant souffrir. Il ne supportait pas l’idée d’être puni uniquement parce qu’il avait tenté de résister à ses caprices. Vraiment, il détestait son nouveau maître et ce, du plus profond de son âme.

Sur cette pensée, Iséri ferma les yeux et perdit connaissance.

------------

 

Le regard mauvais du jeune esclave n’avait en rien échappé à Haroeris. Alors qu’il pensait qu’il deviendrait plus docile suite à la punition qui venait de lui être infligée, celui-ci venait de lui faire comprendre qu’il n’en était rien.

Offensé par ce comportement, il insista alors pour que les trois derniers coups de fouet soient donnés, conscient ou inconscient. Après quoi, le jeune homme fut emmené sous ses ordres afin que les blessures soient désinfectées. Quitte à vouloir le voir souffrir, il ne tenait quand même pas à ce que ses blessures s’infectent et qu’il en perde la vie. Après tout, il attendait certaines choses de lui et il saurait les obtenir.

Néanmoins, il avait d’autres occupations qui l’attendaient pour le moment. Il irait sans doute voir à nouveau le jeune esclave plus tard dans la journée.

En attendant, il se leva et se dirigea à l’intérieur du Palais. Mais, très rapidement, une personne l’arrêta. Haroeris pu immédiatement reconnaître Maya.

------------

 

Maya avait assisté à la scène depuis la fenêtre de ses appartements. Au début, elle n’avait pas immédiatement compris de qui il s’agissait. Cependant, lorsqu’elle avait reconnu le pauvre Iséri, elle avait senti son sang se glacer. Comment pouvait-on seulement prendre plaisir à regarder un tel spectacle ? Pire encore, comment, au bout d’une seule nuit, le pharaon avait-il pu trouver une raison valable à cette torture ? Elle savait qu’Iséri avait du tempérament, mais elle avait tout de même du mal à croire qu’il soit parvenu à mettre en colère son nouveau maître aussi rapidement.

Finalement, à force de réflexion, elle en était venue à se dire que même pour n’importe quelle faute commise, Iséri ne mériterait jamais le fouet. Elle le connaissait mieux que quiconque. C’est pourquoi, elle savait que le jeune homme ne tenterait pas le diable avec le pharaon. Qu’avait-il donc bien pu se passer pour qu’il en arrive là ? Le pharaon pouvait-il se montrer si cruel ?

Voulant en avoir le cœur net, elle avait alors décidé d’aller en parler avec le concerné. Elle ne supportait décidemment pas l’idée de savoir Iséri en proie à la souffrance. A présent, elle se tenait agenouillé devant le pharaon, prête à parler.

-         Relève-toi, lui ordonna celui-ci. Que me vaut l’honneur de ta visite soudaine ?

-         Je m’inquiète pour Iséri, Majesté, le jeune esclave que vous avez choisi la veille.

Le visage du pharaon sembla se peindre en une expression de méchanceté.

-         Ce jeune impudent n’a eu que ce qu’il méritait. Il s’est permis d’aller à l’encontre de ma volonté et il en a payé les conséquences !

-         Qu’a-t-il fait, Majesté ? Qu’a-t-il donc fait qui aurait pu froisser votre fierté ?

Si la voix de l’homme montrait bien la colère qu’il ressentait, celle de Maya ne laissait rien présager. Les dieux devinaient pourtant à quel point son ressentiment par rapport aux événements grandissait déjà.

-         Il s’est refusé à moi. On ne refuse rien à son maître !

Maya avait du mal à en croire ses oreilles. C’était donc pour cela qu’Iséri avait été puni… Parce qu’il avait eu l’audace de refuser de combler l’un des nombreux plaisirs du pharaon. De plus, la jeune femme devinait assez facilement que ce dernier ne devait pas être du genre à avoir beaucoup de respect pour ses partenaires. Il était si froid et pouvait se montrer si cruel parfois.

-         Etait-ce vraiment une raison pour le punir ? Il est si jeune, Majesté.

-         Essayerais-tu de prendre sa défense, Maya ?!

La jeune femme était consciente que la moindre erreur dans ce qu’elle allait dire, la moindre parole déplacée, pouvait lui coûter cher. Pourtant, elle n’était pas décidée à se résigner aussi facilement lorsqu’il s’agissait de ce genre de choses. Elle réfléchit donc rapidement au choix de ses mots.

-         Je ne me permettrais pas de vous offenser, Majesté. Mais je ne pense pas que le punir de cette façon soit la meilleure façon d’agir.

-         Puis-je savoir ce qui te permet de mettre mes décisions en doute ?

-         Je ne prétendrais jamais vous contredire, Majesté.

L’expression d’Haroeris devint perplexe.

-         C’est pourtant ce que tu viens de faire.

Elle ne pouvait le nier. Elle n’approuvait pas son maître et tenter de mentir la mettrait tout autant en danger que d’être sincère sur sa façon de penser.

-         Veuillez m’excuser, Majesté. Il m’était impossible de rester sans agir en sachant qu’un de mes anciens esclaves subissait vos mauvais traitements.

-         Dans ce cas, pourquoi avoir accepté de me le présenter lors du banquet.

-         Je ne pensais pas que vous le choisiriez lui parmi tous mes esclaves réunis.

Dans un mouvement élégant, le pharaon se leva et avança vers Maya.

-         Il semblerait que ce jeune Iséri te soit très précieux. Puis-je en connaître la raison ?

Le jeune homme lui était précieux, c’était certain. Quant à l’avouer, elle ne pouvait pas deviner comment réagirait un homme aussi insensible qu’Haroeris. Qu’arriverait-il encore à Iséri si ses paroles étaient mal interprétées ?

-         Il a simplement été à mon service, Majesté.

Un rictus mauvais se forma au coin des lèvres de son vis-à-vis.

-         Et je suppose que c’est pour cette raison que tu te permets de venir me déranger simplement pour me faire mon temps avec des paroles aussi stupides qu’irrespectueuses ?

A ces mots, c’en fut alors trop pour Maya qui jusqu’à présent était parvenue à se contenir. Elle ne pu garder davantage son sang froid.

      -    Il se trouve que votre Majesté ait également consenti à perdre son temps pour assister à

            la torture d’un homme !

Le ton était si cinglant que le pharaon recula de quelques pas. Personne n’avait encore osé lui parler de cette façon.

-         Comment oses-tu donc t’adresser à moi en ces termes ?! Je ne te permets pas d’insinuer n’importe quoi à mon sujet !

-         N’importe quoi dites-vous ?! Dans ce cas, j’ajouterais même que vous avez apprécié le spectacle ! Voir le sang d’un pauvre esclave couler était-il suffisamment à votre goût ?!

Cette dernière remarque fut celle qui mit définitivement le pharaon hors de lui. Décidé à ne pas en entendre plus que ce qu’il avait déjà entendu, il mit fin à cette discussion.

-         Qu’on fasse immédiatement sortir cette femme de mes quartiers ! Je ne veux en aucun cas l’entendre et la voir davantage !

Ne cherchant pas plus à protester, Maya sentit deux gardes la saisir, chacun par un bras, et la jeter sans ménagement dehors. Elle ne tenta pas de résister. Mais elle ne regrettait pas non plus tout ce qu’elle avait pu dire. Après tout, qui pouvait bien regretter de se dresser face à un homme tel qu’Haroeris lorsqu’il s’agissait de mauvais traitements infligés à un jeune homme à peine âgé de 19 ans ?

------------

 

Allongé sur le lit à plat ventre, Iséri était toujours plongé dans un profond sommeil. Mais celui-ci n’avait rien de réparateur. Même s’il demeurait inconscient, il pouvait tout de même ressentir la douleur qui lui parcourait le dos dans son entièreté.

Une fois la punition terminée, il avait été ramené dans la chambre et à présent, plusieurs femmes faisaient de leur mieux pour nettoyer les blessures dont le sang ne cessait plus d’affluer. Au bout d’un moment, voyant que le saignement diminuait, elles se contentèrent de poser une serviette désinfectante sur son dos et de le laisser seul.

De longues heures passèrent ainsi pendant lesquelles il se sentait si affaibli qu’il ne trouvait plus là force d’émerger de son état d’inconscience. Il avait tellement mal que la douleur semblait peu à peu se répercuter dans tout son corps.

Pourtant, au bout de tant de temps à supporter sa souffrance, le son d’une voix semblait lui parvenir faiblement. Il ne pouvait pas distinguer ce qu’elle disait, mais elle était bien là, non loin de lui.

-         Tu… tellement… mal.

Il devait faire un effort pour revenir à lui. Il connaissait cette voix.

Alors, faiblement, il finit par ouvrir lentement les yeux. Immédiatement, il distingua un visage connu… Celui d’une femme qui n’était autre que Maya. Que faisait-elle donc ici, dans la chambre du pharaon ?

-         Maya… Réussit-il à articuler.

Sa voix était éraillée par la fatigue et la douleur. Il tenta de se relever un peu, mais une douleur fulgurante passa dans son dos et il fut forcé de rester couché.

-         Ne fais pas d’efforts et reste allongé, ton dos est vraiment en mauvais état.

Etait-elle venue s’assurer que sa santé n’était pas en péril après avoir reçu vingt coups de fouet tous plus douloureux les uns que les autres ? Si c’était le cas, le pharaon ne lui aurait certainement pas permis de venir le voir dans cette pièce.

-         Qu’est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-il.

La réponse qu’il redoutait ne se fit pas attendre.

-         Je suis venue voir comment tu allais.

-         Mais enfin, c’est de la folie ! Et s’il revenait maintenant et qu’il te trouvait ici ?!

-         Ne t’en fais pas pour ça, je ne compte pas rester très longtemps… Juste le temps de t’appliquer un baume qui te fera sans doute plus d’effet que le simple traitement de ces femmes.

-         Maya ! Etre venue ici juste pour ça, c’est insensé !

-         Tais-toi et laisse-moi faire !

Sur ce, le silence revint et elle s’appliqua consciencieusement à étaler la substance sur toutes les blessures. Elle n’était pas dupe. Vu les dégâts, Iséri risquait de garder des marques pour le restant de ses jours. Jamais elle n’aurait dû accepter de trouver un nouvel esclave pour le pharaon. A voir le jeune homme aussi affaibli, elle ne pouvait que s’en vouloir.

Une voix la fit revenir à la réalité.

-         A quoi penses-tu ?

Brusquement, elle voulut être franche.

-         A toi. J’ai peur de ce que l’avenir te réserve.

A ces paroles, Iséri fut conscient de l’inquiétude de la jeune femme à son égard. Cependant, il ne voulait pas la voir se tracasser alors qu’ils se connaissaient depuis assez longtemps pour qu’il puisse savoir à quel point elle avait déjà pu s’inquiéter à son sujet.

      -    Tout va bien, Maya. Isis veille sur moi, dit-il.

Maya ne parut pas totalement convaincue, mais elle céda tout de même. Parler de tout cela ne servirait plus à rien. La situation était ce qu’elle était et ils n’avaient pas le temps d’en discuter. Le pharaon pouvait revenir d’un moment à l’autre.

-         Je l’espère de tout cœur, se contenta-t-elle donc de répondre.

Quelques minutes plus tard, Iséri pu enfin sentir les effets du baume. Ses blessures lui étaient devenues bien moins douloureuses et il pouvait espérer bientôt retrouver un sommeil cette fois réparateur.

En s’apercevant que le jeune homme commençait à se détendre, Maya avait quitté la pièce sans un bruit. D’ailleurs, Iséri n’avait même pas remarqué qu’elle n’était plus là. Trop occupé à penser à ce que serait le retour du pharaon en ces lieux, il préféra fermer les yeux afin de chasser ces pensées de sa tête. En tant qu’esclave, il ne pouvait défier l’autorité de son maître. Même avec la plus grande force de caractère, ses mots n’avaient aucune valeur face à un homme qui avait tout le pouvoir de l’Egypte entre les mains. Alors que devait-il faire ? Absolument obéir à tout ce qui lui était demandé ? Même si cette idée lui restait en travers de la gorge, il savait désormais qu’il ne pouvait que s’y résoudre. Mais une chose était certaine, il haïssait cet homme du plus profond de son être.

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Samedi 15 décembre 6 15 /12 /Déc 17:13

Par Azalea et Sheina
Chapitre III : Surveillance rapprochée.

 

Quiconque dirait en cet instant qu’il n’a jamais connu l’espace d’un moment cette sensation de calme et de plénitude dans sa vie comme l’éprouvait à présent Iséri était un menteur. La présence d’une chaleur rassurante demeurait encore en lui alors que son propriétaire était déjà partie depuis plusieurs heures.

Effectivement, après qu’il se soit senti mieux, Maya s’en était allée, le laissant pleinement se reposer. Et à présent, il avait la sensation qu’il pouvait savourer un repos mérité sans avoir la crainte de ce qui risquait encore de lui arriver. Après tout, il ne pouvait sans doute connaître pire. Ainsi, il avait fermé les yeux et s’était aussitôt endormi.

D’ailleurs, la nuit était déjà bien avancée lorsque Haroeris entra dans la chambre. Immédiatement, son regard se posa sur la forme installée sur le lit. Allongé sur le ventre, Iséri dormait torse nu, lui laissant ainsi une vision libre de ses blessures récentes.

S’il avait été sans pitié pour son jeune esclave, jamais il n’aurait imaginé que son dos serait si marqué. A en voir les marques, il était évident que beaucoup de sang en avait déjà coulé.

S’il s’était écouté, il l’aurait bien laissé là sans plus de considération et serait parti dormir dans une autre chambre du Palais. Néanmoins, il était tout à fait conscient que le laisser seul ici sans, au moins, nettoyer le sang séché n’était pas ce qu’il y avait de mieux à faire. Qui savait quelle infection il pourrait attraper en laissant les plaies ainsi à l’air libre.

Alors, décidé à le réveiller pour le laver, il ne voulut pas perdre de temps avec ce genre de détails. Le saisissant brutalement par le bras, il le tira directement hors du lit.

Iséri, loin de s’attendre à pareil réveil, pouvait sentir son cœur battre beaucoup trop rapidement. Mais pire encore, il sentait son dos lui faire de nouveau mal. Son maître semblait décidé à ne lui faire aucune faveur. D’ailleurs, lorsqu’il le força à se relever et à le suivre, il s’aperçut immédiatement que tous les gestes qu’il pouvait avoir à son égard étaient dépourvus de toute douceur. Il lui faisait tellement mal.

Dans la salle de bain, le scénario qui suivit n’en fut pas non plus des meilleurs. Sans aucune forme de sympathie, Haroeris le fit s’asseoir sur le bord du gigantesque bassin avant d’y faire couler de l’eau.

-         Tu es bien sale ! S’exclama-t-il soudainement, faisant par la même occasion sursauter le jeune homme. Il y a une odeur qui m’est inconnue sur toi et que je ne peux le supporter !

C’était dès son entrée dans la pièce qu’il avait pu la sentir. Il s’agissait d’une senteur douce… comme celui d’un parfum. Aussitôt, une colère sourde s’était emparée de lui. Il ne pouvait que comprendre qu’une personne s’était introduite dans sa chambre afin, sans doute, d’aller voir ce qu’il en était d’Iséri. Peut-être s’agissait-il de l’une de ses servantes. Toutefois, il savait qu’au fil des années la plupart d’entre elles avaient perdu l’habitude de se parfumer et de véritablement prendre soin d’elles. En dépit de leur enfermement entre les murs du Palais, il ne leur servait plus à rien de tenter d’être plaisantes pour un homme. Qui disait vouloir être au service du pharaon disait aussi devoir se priver de sa propre liberté.

Revenant à la réalité, l’homme s’aperçu qu’il y avait suffisamment d’eau à son goût. Il commença donc à se déshabiller sans complexe, sous les yeux d’Iséri. Celui-ci, gêné par la situation, détourna la tête face à la quasi-nudité de son maître.

-         Ne détourne pas le regard ! S’offusqua alors Haroeris.

Iséri ignorait comment il devait réagir. Poser ses yeux sur le corps dépourvu de tout vêtement du pharaon lui semblait peu respectueux et surtout très incommodant. Mais d’un autre côté, il s’agissait d’un homme tout comme lui et il savait que ne pas lui obéir une nouvelle fois risquerait sans doute de le mener doucement à sa perte.

Sans émettre le moindre commentaire, le jeune homme décida finalement de regarder son maître. Par les dieux que cet homme était loin d’être prude comme lui ! Et pour la peine, cela se comprenait. S’il ne tentait pas de cacher certaines parties de son anatomie, cela pouvait bien se comprendre de par la beauté de chaque partie de son corps. Aux yeux d’Iséri, celui-ci était parfait en tout point. D’une carrure bien proportionnée, il était à la fois fin et élancé. Il avait de quoi séduire n’importe quelle femme. Ce qu’il ne comprenait alors pas, c’était pourquoi le pharaon avait jeté son dévolu sur lui. Il n’était pas une femme et ne se jugeait certainement pas aussi beau que lui. Certes, on pouvait dire qu’il était particulièrement gracieux, mais ses traits pouvaient sembler parfois légèrement féminins aux yeux de certains.

-         Qu’attends-tu donc pour venir me rejoindre ?! La vue n’est-elle pas suffisamment à ton goût ?!

La voix dure le fit revenir à la réalité. Il aurait dû se douter que son maître le réclamerait. Peut-être s’agissait-il d’une nouvelle tentative pour le posséder, mais ce qui était certain, c’est qu’il devrait prendre ce bain avec lui. N’avait-il de toutes façons pas dit qu’il était sale ?!

Tremblant, il se releva doucement. S’il voulait entrer dans l’eau, il lui faudrait retirer à son tour ses vêtements. Pourtant, l’idée même avait de quoi l’effrayer. Se montrer nu devant cet homme le mettait très mal à l’aise, sans ajouter à cela qu’il ne savait pas comment réagirait celui-ci ensuite. Devant son hésitation, le pharaon mit fin à sa réflexion.

-         Déshabille-toi ! Tu ne vas pas te laver tout habillé !

Il était clair qu’il ne lui laissait pas le choix. Aussi, ce fut la mort dans l’âme que, d’une main hésitante, il défit la ceinture de son pagne. Celui-ci tomba à ses pieds. Aussitôt, il sentit le regard du pharaon se poser avec plus d’insistance sur lui. D’une démarche tremblante, il se dépêcha alors de le rejoindre dans le bain afin de cacher au mieux sa nudité qui avait déjà été trop exposée à son goût.

-         Décidemment, je ne regrette pas mon choix. Tu es vraiment très beau.

Ces paroles n’étaient bien évidemment en rien pour rassurer Iséri. Soucieux du comportement du pharaon, il tentait par tous les moins de se tenir le plus éloigné de lui.

------------

 

Après la punition qu’il avait reçu, Haroeris aurait espéré qu’il se montrerait plus docile. Cependant, si une partie de son insolence semblait s’être évanouie, la peur, elle, était toujours bien présente. Il n’avait jamais vraiment imaginé toucher le jeune homme en prenant ce bain avec lui. Certes, l’envie ne lui manquait pas, mais il n’était pas sauvage au point de profiter de quelqu’un de blessé. Il comptait tout de même lui laisser quelques jours de répit avant de lui prendre ce qu’il estimait désormais lui revenir de droit. Il était devenu son esclave, et il apprendrait à se plier à ses moindres désirs. C’était une certitude. Cette punition n’avait été là que pour l’aider à le faire comprendre au jeune homme.

Se tirant de sa courte réflexion, il posa son regard sur le concerné. Celui-ci se tenait bien loin de lui… trop loin. D’un mouvement gracieux, il décida de changer cela. Il s’avança dans l’eau pour arriver à quelques centimètres de lui. Immédiatement, le jeune homme tenta de reculer un peu plus, mais son dos heurta bien vite le bord, ce simple geste lui arrachant un gémissement de douleur.

-         Tourne-toi ! Ordonna le pharaon.

A la vue du regard de glace de son maître, Iséri hésita un peu, mais ne tenta pas davantage de résister. Il se tourna, exposant ses blessures.

Face au spectacle des quelques plaies qui s’étaient rouvertes et laissaient désormais le sang couler librement, Haroeris ne pu que constater avec désarroi qu’il avait peut-être été un peu dur avec lui. En tout cas, il aurait sans doute pu éviter quelques coups supplémentaires qui laisseraient son esclave dans un piteux état pendant plusieurs jours.

Quant à Iséri, il redoutait le moindre geste du pharaon. Il s’attendait déjà à ce qu’il profite de la situation. Mais à sa grande surprise, il n’en fut rien. Il pouvait sentir les gestes de son maître qui prenait soin de nettoyer ses blessures. Etonnement, cela lui fit le plus grand bien. Décidemment, il ne s’habituerait sans doute jamais au caractère de cet homme. Tantôt il pouvait se montrer brutal, tantôt il mettait toute la douceur du monde à le soigner. Il se surprit même à laisser un soupir de bien-être lui échapper, ce qui ne passa pas inaperçu.

-         Profite bien de ce moment, lui dit Haroeris. Il risquerait de ne pas se reproduire avant longtemps.

Aussitôt les mots prononcés, Iséri sentit son corps se raidir. Le pharaon le remarqua immédiatement. Il émit un ricanement discret.

-         Que croyais-tu ? Que je pourrais prendre soin de toi ?

-         Non… Bien sûr que non… Je…

Iséri tentait de trouver ses mots, mais rien ne lui vint à l’esprit pour justifier cet instant où il avait pu enfin se sentir bien. Alors, l’homme continua sur sa lancée.

-         Dis-toi simplement que je ne suis pas barbare au point de te sauter dessus alors que tu es blessé. Mais sois sûr que tu seras bientôt à moi !

Sur ce, un silence complet s’abattit dans la pièce, interrompu parfois par le bruit de leurs mouvements dans l’eau. Le jeune homme tentait tant bien que mal de cacher ses tremblements, mais en vain. Il pouvait aisément deviner l’air satisfait du pharaon dans son dos. Au bout d’un bon quart d’heure qui lui parut durer une éternité, il le vit finalement s’écarter de lui pour sortir du bain.

-         Dépêche-toi de sortir ! S’exclama-t-il sur un ton froid.

Iséri ne se fit pas prier. Se saisissant d’une serviette, il s’essuya le plus rapidement possible avant de se rhabiller. Il voulut alors sortir de la pièce, mais une main le retint par le poignet.

-         Où crois-tu aller comme ça ?!

-         Je suis à présent propre. Je comptais quitter la salle de bains.

-         Il ne me semble pas t’en avoir donné la permission !

S’il craignait la colère de son maître, celui-ci parvenait néanmoins à brusquement l’exaspérer et ce de plus en plus. A croire que son seul plaisir était de le provoquer dans le seul but de faire preuve d’autorité à son égard.

-         Sa Majesté permet-elle que je quitte la salle d’eau, je vous prie ?!

Le ton employé se voulait sarcastique, ce qui n’échappa évidemment pas à Haroeris.

-         Tu mériterais que je te jette aux lions ! S’écria ce dernier.

-         Mais faites donc ! Cela nous rendrait service à tous les deux. Vous n’auriez plus à me supporter, et je n’aurais plus à vous servir d’objet selon votre bon plaisir !

Iséri porta la main à sa joue. La gifle qu’il venait de recevoir prouvait bien qu’il venait de dépasser les limites de l’acceptable. C’était déjà la seconde fois qu’il levait la main de façon directe sur lui. Pourtant, il fallait bien avouer que lui-même le cherchait un peu en lui tenant tête comme il le faisait. Il ne lui faudrait pas s’étonner s’il se retrouvait une nouvelle fois à goûter la morsure du fouet. C’est pourquoi, il préféra baisser les yeux en signe de repentance.

Haroeris s’en aperçu et préféra immédiatement mettre de côté la situation qui venait de se produire. Néanmoins, sa colère restait présente. C’est pourquoi, il préféra se rhabiller dans le plus grand silence, ordonnant par là à Iséri d’en faire de même. Il était évident que ce n’était pas encore maintenant qu’il parviendrait à dresser son jeune esclave.

Au bout de cinq bonnes minutes, il finit par quitter les lieux, non sans quelques paroles désagréables à l’égard du jeune homme.

-         Je te conseillerais d’aller directement te coucher, tu ne m’es pas de bonne compagnie pour le moment !

Aussitôt, il quitta la pièce, le laissant seul.

------------

 

C’est ainsi qu’Haroeris avait fini par quitter la salle de bains. Il ne pouvait certainement pas supporter une minute de plus l’audace, mais surtout, l’insolence de son jeune esclave. Ce dernier ne semblait pas consentir à le laisser aller plus loin. La première solution qui lui était alors apparue était de le faire fouetter chaque matin afin qu’il comprenne la douleur que cela était de se refuser à lui et de lui manquer de respect par la même occasion. Néanmoins, lorsqu’il avait vu la souffrance qui s’infiltrer dans le corps du jeune homme à chacun de ses mouvements, il était revenu sur son idée première. S’il supportait très mal la séance précédente, il était pratiquement certain de le tuer à la longue.

Aussi, il préférait se résoudre à oublier le problème pendant quelques temps. A vrai dire, son esprit était encombré par tout autre chose. Il s’agissait de l’odeur parfumée qu’il avait pu sentir planer dans sa propre chambre. Il se doutait, bien entendu, d’où elle pouvait venir, mais il voulait être sûr de ne pas faire erreur. D’un pas décidé, il se dirigeait donc vers le seul lieu qui lui permettrait d’obtenir confirmation à ses soupçons. Lorsqu’il y parvint enfin, il poussa une lourde porte de bois claire et entra. Une pièce sombre se découvrit à lui. Désormais plongé dans une quasi-obscurité, il éprouvait du mal à distinguer quoique ce soit. Du moins jusqu’à ce qu’une voix grave se fasse subitement entendre.

-         Je m’aperçois que sa Majesté détient également le pouvoir d’entrer chez quiconque sans prévenance. Il me faudra me tenir sur mes gardes à l’avenir.

Un homme sortit de l’ombre et en une simple courbette sans plus de formalité, il salua Haroeris.

-         Je constate que tu as toujours autant d’humour, Théos !

Le dit Théos laissa un sourire se dessiner sur son visage. D’apparence sombre, il semblait que cet homme aux longs cheveux aussi noirs que ses yeux pouvaient l’être, était particulièrement à l’aise face au pharaon.

-         Et que me vaut votre visite en ces lieux ?

-         J’aurais un service à te demander.

-         Je vois… je me disais bien que vous n’étiez pas venu jusqu’ici en simple visiteur.

Ils échangèrent un regard, laissant place à un instant de silence, jusqu’à ce que Théos reprenne la parole.

-         Que diriez-vous de prendre place à mon humble table pendant que je vous sers un thé ?

Aussitôt, Haroeris se fit méfiant, ce qui n’échappa pas à l’homme.

-         Oh, vraiment ! S’exclama-t-il, ironique. Pensez-vous vraiment que je pourrais empoisonner le Seigneur de toute l’Egypte ?!

-         Serait-ce surprenant venant d’un maître des poisons ?!

-         Vous me semblez bien au courant…

Haroeris saisit l’occasion qui s’offrait brusquement à lui pour lui faire part de la raison de sa présence.

-         Je sais également que tu es un espion très doué.

Cette fois, ce fut Théos qui se fit méfiant.

-         Qu’attendez-vous de moi au juste ?

-         Une femme dont j’ai une idée quant à l’identité semble tourner autour de mon nouvel esclave dans l’espoir de le protéger. Je ne supporte pas cela !

-         Et je suppose que vous attendez de moi que je confirme vos soupçons ?

-         Exactement.

Rien n’était plus facile pour Théos que d’exécuter ce que lui demandait le pharaon. L’espionnage était le domaine où il excellait le plus. Cependant, la seule question qui se posait encore à lui était de savoir ce que lui proposerait l’homme assis à sa table une fois son travail fait.

-         Je ne suis pas contre le fait d’accepter, mais…

Haroeris lui adressa un regard interrogatif, le forçant ainsi à continuer.

-         J’exige d’être payé selon mon bon désir en retour.

A ces mots, il tiqua. Décidément, ce Théos ne manquait pas d’audace. S’il l’avait voulu, il aurait pu le faire exécuter sur le champ. Néanmoins, il était conscient que si tel était le cas, il ne parviendrait jamais à prendre la jeune femme par surprise. Aussi, tout ce qu’il pouvait faire était de tenter de reprendre le contrôle de la situation.

      -    Pour qui te prends-tu donc pour oser prendre ce genre de décision ? Dit-il sur un ton

            froid. Tu as la chance de vivre dans ce palais et tu te permets de m’imposer ton bon

            vouloir ? Je ne permets en aucun cas de prendre ce genre de décision à ma place ! Tu

            seras payé comme il se doit, mais n’espère pas en tirer un avantage.

Son vis-à-vis laissa un sourire mesquin naître au coin de ses lèvres.

-         Dans ce cas, ce fut un plaisir de boire un verre en votre compagnie ! S’exclama-t-il plus sûr de lui que jamais.

Evidemment, cela signifiait qu’il ne céderait pas aux conditions de son seigneur. Il avait pour habitude de ne jouer que sur son propre terrain et avec ses propres règles. Si celui-ci attendait un travail de lui dont il savait qu’il serait une réussite si c’était lui-même qui l’exécutait, il devrait céder à sa demande. Vu que le pharaon semblait ne pouvoir compter que sur lui pour ce genre de mission aussi banale soit elle, il savait qu’il céderait.

Sans surprise, il le vit reprendre la parole, un air mauvais affiché sur le visage.

-         Tu travailles aussi bien que tu négocies ?

-         Même beaucoup mieux, Majesté ! S’exclama-t-il sûr de lui.

-         Dans ce cas, c’est d’accord. J’accepte de te donner la chose que tu me demanderas une fois que tu m’auras confirmé l’identité de celle que je soupçonne et prise en flagrant délit. Mais je te préviens, si tu échoues, je serai sans pitié à ton égard.

Théos était parvenu à ses fins et il s’en félicita. Alors, levant son verre, il invita l’homme à boire à leur négociation. Celui-ci ignora l’invitation et se leva avant de partir d’un pas furieux.

-         Tache d’accomplir cette mission avec succès ! Ajouta-t-il en claquant la porte derrière lui.

Après tout, il pouvait bien le comprendre. Il était le pharaon en ces lieux et il n’était pas parvenu à avoir le dernier mot. Mais cela faisait parti du caractère de Théos. Jamais il ne laisserait quelqu’un le dominer. Et pour cela, il était capable de manier l’usage du chantage à volonté.

------------

 

Profondément endormi, Iséri n’entendit pas son maître entrer dans la chambre. Ce ne fut que lorsque celui-ci le poussa brutalement à l’autre bout du lit afin de pouvoir s’installer comme bon lui semblait qu’il se réveilla en sursaut. Plusieurs heures étaient passées et déjà la nuit tombait sur toute l’Egypte. Le jeune homme ne s’était pas aperçu qu’il avait dormi aussi longtemps.

-         Tu n’es pas mon esclave pour occuper mon lit à longueur de journée ! A moins que ce ne soit pour me satisfaire ! Bouge un peu de là, espèce de faignant !

De peur de se voir à nouveau puni, Iséri se décala immédiatement, tentant de mettre le plus d’espace possible entre lui et son maître. Ce fut peine perdue lorsqu’il sentit son dos toucher le mur. Un sursaut de douleur le prit et il ne pu que baisser les yeux au moment où le pharaon posait les siens sur lui, se voulant de dire qu’il était tout simplement pitoyable.

A cet instant, le jeune esclave aurait donné n’importe quoi pour pouvoir trouver du réconfort dans les bras maternels de Maya. Néanmoins, son maître dans la chambre, il ne pouvait espérer voir la jeune femme.

------------

 

Déambulant dans les couloirs sombres du palais, Théos repensait à ce que lui avait dit Haroeris. Il lui demandait de surveiller son nouvel esclave afin d’être certain de l’identité de celle qui venait le voir pour le soigner.

Théos avait déjà eu l’occasion de croiser le jeune homme à plusieurs reprises avant que le banquet n’ait lieu. Jamais il n’aurait un jour penser qu’il devrait le surveiller. C’était au-dessus de routes ses pensées. De plus, il n’admettait pas le comportement du pharaon. Comment pouvait-on maltraiter de la sorte un homme comme il le faisait ? Et pourquoi vouloir à tout prix empêcher quelqu’un de lui venir un minimum en aide en soignant ses blessures ? Non, vraiment, Théo ne pouvait pas comprendre ce genre de choses.

Pourtant, il savait aussi qu’il ne pouvait risquer de désobéir au maître de ces lieux. Si tel était le cas, ce serait certainement lui qui passerait sous la torture. Certes, il était capable de lui tenir tête, mais une de ses qualités était de connaître les limites à ne pas dépasser.

C’est ainsi, que d’un pas volontaire, il se fondit un peu plus dans l’ombre. Son travail ne commencerait que demain. En attendant, il avait tout son temps pour voguer à d’autres distractions. Seul le destin lui dirait de ce qu’il en serait pour le jeune Iséri.

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