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Samedi 15 décembre 6 15 /12 /Déc 17:13

Par Azalea et Sheina
Chapitre III : Surveillance rapprochée.

 

Quiconque dirait en cet instant qu’il n’a jamais connu l’espace d’un moment cette sensation de calme et de plénitude dans sa vie comme l’éprouvait à présent Iséri était un menteur. La présence d’une chaleur rassurante demeurait encore en lui alors que son propriétaire était déjà partie depuis plusieurs heures.

Effectivement, après qu’il se soit senti mieux, Maya s’en était allée, le laissant pleinement se reposer. Et à présent, il avait la sensation qu’il pouvait savourer un repos mérité sans avoir la crainte de ce qui risquait encore de lui arriver. Après tout, il ne pouvait sans doute connaître pire. Ainsi, il avait fermé les yeux et s’était aussitôt endormi.

D’ailleurs, la nuit était déjà bien avancée lorsque Haroeris entra dans la chambre. Immédiatement, son regard se posa sur la forme installée sur le lit. Allongé sur le ventre, Iséri dormait torse nu, lui laissant ainsi une vision libre de ses blessures récentes.

S’il avait été sans pitié pour son jeune esclave, jamais il n’aurait imaginé que son dos serait si marqué. A en voir les marques, il était évident que beaucoup de sang en avait déjà coulé.

S’il s’était écouté, il l’aurait bien laissé là sans plus de considération et serait parti dormir dans une autre chambre du Palais. Néanmoins, il était tout à fait conscient que le laisser seul ici sans, au moins, nettoyer le sang séché n’était pas ce qu’il y avait de mieux à faire. Qui savait quelle infection il pourrait attraper en laissant les plaies ainsi à l’air libre.

Alors, décidé à le réveiller pour le laver, il ne voulut pas perdre de temps avec ce genre de détails. Le saisissant brutalement par le bras, il le tira directement hors du lit.

Iséri, loin de s’attendre à pareil réveil, pouvait sentir son cœur battre beaucoup trop rapidement. Mais pire encore, il sentait son dos lui faire de nouveau mal. Son maître semblait décidé à ne lui faire aucune faveur. D’ailleurs, lorsqu’il le força à se relever et à le suivre, il s’aperçut immédiatement que tous les gestes qu’il pouvait avoir à son égard étaient dépourvus de toute douceur. Il lui faisait tellement mal.

Dans la salle de bain, le scénario qui suivit n’en fut pas non plus des meilleurs. Sans aucune forme de sympathie, Haroeris le fit s’asseoir sur le bord du gigantesque bassin avant d’y faire couler de l’eau.

-         Tu es bien sale ! S’exclama-t-il soudainement, faisant par la même occasion sursauter le jeune homme. Il y a une odeur qui m’est inconnue sur toi et que je ne peux le supporter !

C’était dès son entrée dans la pièce qu’il avait pu la sentir. Il s’agissait d’une senteur douce… comme celui d’un parfum. Aussitôt, une colère sourde s’était emparée de lui. Il ne pouvait que comprendre qu’une personne s’était introduite dans sa chambre afin, sans doute, d’aller voir ce qu’il en était d’Iséri. Peut-être s’agissait-il de l’une de ses servantes. Toutefois, il savait qu’au fil des années la plupart d’entre elles avaient perdu l’habitude de se parfumer et de véritablement prendre soin d’elles. En dépit de leur enfermement entre les murs du Palais, il ne leur servait plus à rien de tenter d’être plaisantes pour un homme. Qui disait vouloir être au service du pharaon disait aussi devoir se priver de sa propre liberté.

Revenant à la réalité, l’homme s’aperçu qu’il y avait suffisamment d’eau à son goût. Il commença donc à se déshabiller sans complexe, sous les yeux d’Iséri. Celui-ci, gêné par la situation, détourna la tête face à la quasi-nudité de son maître.

-         Ne détourne pas le regard ! S’offusqua alors Haroeris.

Iséri ignorait comment il devait réagir. Poser ses yeux sur le corps dépourvu de tout vêtement du pharaon lui semblait peu respectueux et surtout très incommodant. Mais d’un autre côté, il s’agissait d’un homme tout comme lui et il savait que ne pas lui obéir une nouvelle fois risquerait sans doute de le mener doucement à sa perte.

Sans émettre le moindre commentaire, le jeune homme décida finalement de regarder son maître. Par les dieux que cet homme était loin d’être prude comme lui ! Et pour la peine, cela se comprenait. S’il ne tentait pas de cacher certaines parties de son anatomie, cela pouvait bien se comprendre de par la beauté de chaque partie de son corps. Aux yeux d’Iséri, celui-ci était parfait en tout point. D’une carrure bien proportionnée, il était à la fois fin et élancé. Il avait de quoi séduire n’importe quelle femme. Ce qu’il ne comprenait alors pas, c’était pourquoi le pharaon avait jeté son dévolu sur lui. Il n’était pas une femme et ne se jugeait certainement pas aussi beau que lui. Certes, on pouvait dire qu’il était particulièrement gracieux, mais ses traits pouvaient sembler parfois légèrement féminins aux yeux de certains.

-         Qu’attends-tu donc pour venir me rejoindre ?! La vue n’est-elle pas suffisamment à ton goût ?!

La voix dure le fit revenir à la réalité. Il aurait dû se douter que son maître le réclamerait. Peut-être s’agissait-il d’une nouvelle tentative pour le posséder, mais ce qui était certain, c’est qu’il devrait prendre ce bain avec lui. N’avait-il de toutes façons pas dit qu’il était sale ?!

Tremblant, il se releva doucement. S’il voulait entrer dans l’eau, il lui faudrait retirer à son tour ses vêtements. Pourtant, l’idée même avait de quoi l’effrayer. Se montrer nu devant cet homme le mettait très mal à l’aise, sans ajouter à cela qu’il ne savait pas comment réagirait celui-ci ensuite. Devant son hésitation, le pharaon mit fin à sa réflexion.

-         Déshabille-toi ! Tu ne vas pas te laver tout habillé !

Il était clair qu’il ne lui laissait pas le choix. Aussi, ce fut la mort dans l’âme que, d’une main hésitante, il défit la ceinture de son pagne. Celui-ci tomba à ses pieds. Aussitôt, il sentit le regard du pharaon se poser avec plus d’insistance sur lui. D’une démarche tremblante, il se dépêcha alors de le rejoindre dans le bain afin de cacher au mieux sa nudité qui avait déjà été trop exposée à son goût.

-         Décidemment, je ne regrette pas mon choix. Tu es vraiment très beau.

Ces paroles n’étaient bien évidemment en rien pour rassurer Iséri. Soucieux du comportement du pharaon, il tentait par tous les moins de se tenir le plus éloigné de lui.

------------

 

Après la punition qu’il avait reçu, Haroeris aurait espéré qu’il se montrerait plus docile. Cependant, si une partie de son insolence semblait s’être évanouie, la peur, elle, était toujours bien présente. Il n’avait jamais vraiment imaginé toucher le jeune homme en prenant ce bain avec lui. Certes, l’envie ne lui manquait pas, mais il n’était pas sauvage au point de profiter de quelqu’un de blessé. Il comptait tout de même lui laisser quelques jours de répit avant de lui prendre ce qu’il estimait désormais lui revenir de droit. Il était devenu son esclave, et il apprendrait à se plier à ses moindres désirs. C’était une certitude. Cette punition n’avait été là que pour l’aider à le faire comprendre au jeune homme.

Se tirant de sa courte réflexion, il posa son regard sur le concerné. Celui-ci se tenait bien loin de lui… trop loin. D’un mouvement gracieux, il décida de changer cela. Il s’avança dans l’eau pour arriver à quelques centimètres de lui. Immédiatement, le jeune homme tenta de reculer un peu plus, mais son dos heurta bien vite le bord, ce simple geste lui arrachant un gémissement de douleur.

-         Tourne-toi ! Ordonna le pharaon.

A la vue du regard de glace de son maître, Iséri hésita un peu, mais ne tenta pas davantage de résister. Il se tourna, exposant ses blessures.

Face au spectacle des quelques plaies qui s’étaient rouvertes et laissaient désormais le sang couler librement, Haroeris ne pu que constater avec désarroi qu’il avait peut-être été un peu dur avec lui. En tout cas, il aurait sans doute pu éviter quelques coups supplémentaires qui laisseraient son esclave dans un piteux état pendant plusieurs jours.

Quant à Iséri, il redoutait le moindre geste du pharaon. Il s’attendait déjà à ce qu’il profite de la situation. Mais à sa grande surprise, il n’en fut rien. Il pouvait sentir les gestes de son maître qui prenait soin de nettoyer ses blessures. Etonnement, cela lui fit le plus grand bien. Décidemment, il ne s’habituerait sans doute jamais au caractère de cet homme. Tantôt il pouvait se montrer brutal, tantôt il mettait toute la douceur du monde à le soigner. Il se surprit même à laisser un soupir de bien-être lui échapper, ce qui ne passa pas inaperçu.

-         Profite bien de ce moment, lui dit Haroeris. Il risquerait de ne pas se reproduire avant longtemps.

Aussitôt les mots prononcés, Iséri sentit son corps se raidir. Le pharaon le remarqua immédiatement. Il émit un ricanement discret.

-         Que croyais-tu ? Que je pourrais prendre soin de toi ?

-         Non… Bien sûr que non… Je…

Iséri tentait de trouver ses mots, mais rien ne lui vint à l’esprit pour justifier cet instant où il avait pu enfin se sentir bien. Alors, l’homme continua sur sa lancée.

-         Dis-toi simplement que je ne suis pas barbare au point de te sauter dessus alors que tu es blessé. Mais sois sûr que tu seras bientôt à moi !

Sur ce, un silence complet s’abattit dans la pièce, interrompu parfois par le bruit de leurs mouvements dans l’eau. Le jeune homme tentait tant bien que mal de cacher ses tremblements, mais en vain. Il pouvait aisément deviner l’air satisfait du pharaon dans son dos. Au bout d’un bon quart d’heure qui lui parut durer une éternité, il le vit finalement s’écarter de lui pour sortir du bain.

-         Dépêche-toi de sortir ! S’exclama-t-il sur un ton froid.

Iséri ne se fit pas prier. Se saisissant d’une serviette, il s’essuya le plus rapidement possible avant de se rhabiller. Il voulut alors sortir de la pièce, mais une main le retint par le poignet.

-         Où crois-tu aller comme ça ?!

-         Je suis à présent propre. Je comptais quitter la salle de bains.

-         Il ne me semble pas t’en avoir donné la permission !

S’il craignait la colère de son maître, celui-ci parvenait néanmoins à brusquement l’exaspérer et ce de plus en plus. A croire que son seul plaisir était de le provoquer dans le seul but de faire preuve d’autorité à son égard.

-         Sa Majesté permet-elle que je quitte la salle d’eau, je vous prie ?!

Le ton employé se voulait sarcastique, ce qui n’échappa évidemment pas à Haroeris.

-         Tu mériterais que je te jette aux lions ! S’écria ce dernier.

-         Mais faites donc ! Cela nous rendrait service à tous les deux. Vous n’auriez plus à me supporter, et je n’aurais plus à vous servir d’objet selon votre bon plaisir !

Iséri porta la main à sa joue. La gifle qu’il venait de recevoir prouvait bien qu’il venait de dépasser les limites de l’acceptable. C’était déjà la seconde fois qu’il levait la main de façon directe sur lui. Pourtant, il fallait bien avouer que lui-même le cherchait un peu en lui tenant tête comme il le faisait. Il ne lui faudrait pas s’étonner s’il se retrouvait une nouvelle fois à goûter la morsure du fouet. C’est pourquoi, il préféra baisser les yeux en signe de repentance.

Haroeris s’en aperçu et préféra immédiatement mettre de côté la situation qui venait de se produire. Néanmoins, sa colère restait présente. C’est pourquoi, il préféra se rhabiller dans le plus grand silence, ordonnant par là à Iséri d’en faire de même. Il était évident que ce n’était pas encore maintenant qu’il parviendrait à dresser son jeune esclave.

Au bout de cinq bonnes minutes, il finit par quitter les lieux, non sans quelques paroles désagréables à l’égard du jeune homme.

-         Je te conseillerais d’aller directement te coucher, tu ne m’es pas de bonne compagnie pour le moment !

Aussitôt, il quitta la pièce, le laissant seul.

------------

 

C’est ainsi qu’Haroeris avait fini par quitter la salle de bains. Il ne pouvait certainement pas supporter une minute de plus l’audace, mais surtout, l’insolence de son jeune esclave. Ce dernier ne semblait pas consentir à le laisser aller plus loin. La première solution qui lui était alors apparue était de le faire fouetter chaque matin afin qu’il comprenne la douleur que cela était de se refuser à lui et de lui manquer de respect par la même occasion. Néanmoins, lorsqu’il avait vu la souffrance qui s’infiltrer dans le corps du jeune homme à chacun de ses mouvements, il était revenu sur son idée première. S’il supportait très mal la séance précédente, il était pratiquement certain de le tuer à la longue.

Aussi, il préférait se résoudre à oublier le problème pendant quelques temps. A vrai dire, son esprit était encombré par tout autre chose. Il s’agissait de l’odeur parfumée qu’il avait pu sentir planer dans sa propre chambre. Il se doutait, bien entendu, d’où elle pouvait venir, mais il voulait être sûr de ne pas faire erreur. D’un pas décidé, il se dirigeait donc vers le seul lieu qui lui permettrait d’obtenir confirmation à ses soupçons. Lorsqu’il y parvint enfin, il poussa une lourde porte de bois claire et entra. Une pièce sombre se découvrit à lui. Désormais plongé dans une quasi-obscurité, il éprouvait du mal à distinguer quoique ce soit. Du moins jusqu’à ce qu’une voix grave se fasse subitement entendre.

-         Je m’aperçois que sa Majesté détient également le pouvoir d’entrer chez quiconque sans prévenance. Il me faudra me tenir sur mes gardes à l’avenir.

Un homme sortit de l’ombre et en une simple courbette sans plus de formalité, il salua Haroeris.

-         Je constate que tu as toujours autant d’humour, Théos !

Le dit Théos laissa un sourire se dessiner sur son visage. D’apparence sombre, il semblait que cet homme aux longs cheveux aussi noirs que ses yeux pouvaient l’être, était particulièrement à l’aise face au pharaon.

-         Et que me vaut votre visite en ces lieux ?

-         J’aurais un service à te demander.

-         Je vois… je me disais bien que vous n’étiez pas venu jusqu’ici en simple visiteur.

Ils échangèrent un regard, laissant place à un instant de silence, jusqu’à ce que Théos reprenne la parole.

-         Que diriez-vous de prendre place à mon humble table pendant que je vous sers un thé ?

Aussitôt, Haroeris se fit méfiant, ce qui n’échappa pas à l’homme.

-         Oh, vraiment ! S’exclama-t-il, ironique. Pensez-vous vraiment que je pourrais empoisonner le Seigneur de toute l’Egypte ?!

-         Serait-ce surprenant venant d’un maître des poisons ?!

-         Vous me semblez bien au courant…

Haroeris saisit l’occasion qui s’offrait brusquement à lui pour lui faire part de la raison de sa présence.

-         Je sais également que tu es un espion très doué.

Cette fois, ce fut Théos qui se fit méfiant.

-         Qu’attendez-vous de moi au juste ?

-         Une femme dont j’ai une idée quant à l’identité semble tourner autour de mon nouvel esclave dans l’espoir de le protéger. Je ne supporte pas cela !

-         Et je suppose que vous attendez de moi que je confirme vos soupçons ?

-         Exactement.

Rien n’était plus facile pour Théos que d’exécuter ce que lui demandait le pharaon. L’espionnage était le domaine où il excellait le plus. Cependant, la seule question qui se posait encore à lui était de savoir ce que lui proposerait l’homme assis à sa table une fois son travail fait.

-         Je ne suis pas contre le fait d’accepter, mais…

Haroeris lui adressa un regard interrogatif, le forçant ainsi à continuer.

-         J’exige d’être payé selon mon bon désir en retour.

A ces mots, il tiqua. Décidément, ce Théos ne manquait pas d’audace. S’il l’avait voulu, il aurait pu le faire exécuter sur le champ. Néanmoins, il était conscient que si tel était le cas, il ne parviendrait jamais à prendre la jeune femme par surprise. Aussi, tout ce qu’il pouvait faire était de tenter de reprendre le contrôle de la situation.

      -    Pour qui te prends-tu donc pour oser prendre ce genre de décision ? Dit-il sur un ton

            froid. Tu as la chance de vivre dans ce palais et tu te permets de m’imposer ton bon

            vouloir ? Je ne permets en aucun cas de prendre ce genre de décision à ma place ! Tu

            seras payé comme il se doit, mais n’espère pas en tirer un avantage.

Son vis-à-vis laissa un sourire mesquin naître au coin de ses lèvres.

-         Dans ce cas, ce fut un plaisir de boire un verre en votre compagnie ! S’exclama-t-il plus sûr de lui que jamais.

Evidemment, cela signifiait qu’il ne céderait pas aux conditions de son seigneur. Il avait pour habitude de ne jouer que sur son propre terrain et avec ses propres règles. Si celui-ci attendait un travail de lui dont il savait qu’il serait une réussite si c’était lui-même qui l’exécutait, il devrait céder à sa demande. Vu que le pharaon semblait ne pouvoir compter que sur lui pour ce genre de mission aussi banale soit elle, il savait qu’il céderait.

Sans surprise, il le vit reprendre la parole, un air mauvais affiché sur le visage.

-         Tu travailles aussi bien que tu négocies ?

-         Même beaucoup mieux, Majesté ! S’exclama-t-il sûr de lui.

-         Dans ce cas, c’est d’accord. J’accepte de te donner la chose que tu me demanderas une fois que tu m’auras confirmé l’identité de celle que je soupçonne et prise en flagrant délit. Mais je te préviens, si tu échoues, je serai sans pitié à ton égard.

Théos était parvenu à ses fins et il s’en félicita. Alors, levant son verre, il invita l’homme à boire à leur négociation. Celui-ci ignora l’invitation et se leva avant de partir d’un pas furieux.

-         Tache d’accomplir cette mission avec succès ! Ajouta-t-il en claquant la porte derrière lui.

Après tout, il pouvait bien le comprendre. Il était le pharaon en ces lieux et il n’était pas parvenu à avoir le dernier mot. Mais cela faisait parti du caractère de Théos. Jamais il ne laisserait quelqu’un le dominer. Et pour cela, il était capable de manier l’usage du chantage à volonté.

------------

 

Profondément endormi, Iséri n’entendit pas son maître entrer dans la chambre. Ce ne fut que lorsque celui-ci le poussa brutalement à l’autre bout du lit afin de pouvoir s’installer comme bon lui semblait qu’il se réveilla en sursaut. Plusieurs heures étaient passées et déjà la nuit tombait sur toute l’Egypte. Le jeune homme ne s’était pas aperçu qu’il avait dormi aussi longtemps.

-         Tu n’es pas mon esclave pour occuper mon lit à longueur de journée ! A moins que ce ne soit pour me satisfaire ! Bouge un peu de là, espèce de faignant !

De peur de se voir à nouveau puni, Iséri se décala immédiatement, tentant de mettre le plus d’espace possible entre lui et son maître. Ce fut peine perdue lorsqu’il sentit son dos toucher le mur. Un sursaut de douleur le prit et il ne pu que baisser les yeux au moment où le pharaon posait les siens sur lui, se voulant de dire qu’il était tout simplement pitoyable.

A cet instant, le jeune esclave aurait donné n’importe quoi pour pouvoir trouver du réconfort dans les bras maternels de Maya. Néanmoins, son maître dans la chambre, il ne pouvait espérer voir la jeune femme.

------------

 

Déambulant dans les couloirs sombres du palais, Théos repensait à ce que lui avait dit Haroeris. Il lui demandait de surveiller son nouvel esclave afin d’être certain de l’identité de celle qui venait le voir pour le soigner.

Théos avait déjà eu l’occasion de croiser le jeune homme à plusieurs reprises avant que le banquet n’ait lieu. Jamais il n’aurait un jour penser qu’il devrait le surveiller. C’était au-dessus de routes ses pensées. De plus, il n’admettait pas le comportement du pharaon. Comment pouvait-on maltraiter de la sorte un homme comme il le faisait ? Et pourquoi vouloir à tout prix empêcher quelqu’un de lui venir un minimum en aide en soignant ses blessures ? Non, vraiment, Théo ne pouvait pas comprendre ce genre de choses.

Pourtant, il savait aussi qu’il ne pouvait risquer de désobéir au maître de ces lieux. Si tel était le cas, ce serait certainement lui qui passerait sous la torture. Certes, il était capable de lui tenir tête, mais une de ses qualités était de connaître les limites à ne pas dépasser.

C’est ainsi, que d’un pas volontaire, il se fondit un peu plus dans l’ombre. Son travail ne commencerait que demain. En attendant, il avait tout son temps pour voguer à d’autres distractions. Seul le destin lui dirait de ce qu’il en serait pour le jeune Iséri.

Publié dans : Vie d'esclave
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