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Vendredi 30 novembre 5 30 /11 /Nov 19:12

Par Azalea et Sheina

Chapitre I : Bienvenue au cabaret.


Dans une rue populaire de la ville, une agitation inhabituelle laissait entrevoir un évènement que beaucoup semblaient attendre. Le cabaret Améthyste ouvrait enfin ses portes.

On pouvait déjà apercevoir une ruée de personnes tentant d’en franchir l’accès. Il fallait dire que l’évènement était de taille. Il s’agissait de la venue de jeunes et beaux garçons qui se voulaient d’offrir un spectacle hors du commun et inoubliable. Chaque soir, à partir de ce jour, hommes et femmes curieux et désireux de faire tomber la pression du travail venaient se délecter du spectacle qu’ils offraient.

Le bruit de la foule était incessant. Axel, un jeune homme aux cheveux brun foncé et aux yeux d’un bleu intense, était dans sa loge et pouvait entendre le brouhaha venant de l’extérieur. Il fallait dire que cela n’était en rien pour le mettre à l’aise. De nature introvertie, il n’était pas habitué à autant de monde. Pour une première soirée, cela promettait.

Mais bien vite, il sentit deux bras l’entourer en signe de réconfort. Fermant les yeux, il laissa la chaleur de ces bras l’apaiser un instant. Ce ne fut que lorsqu’il finit par se retourner qu’il plongea son regard dans les yeux vairons de son ami. Dieu qu’il pouvait aimer ce regard si particulier qui n’avait de cesse de le rassurer.

-         Hello mon cœur, reste zen ! S’exclama l’autre. Tu verras, tout se passera bien.

En disant cela, un grand sourire illumina son visage. Pourtant, Axel savait qu’il n’était pas plus détendu que lui.

      -    Comment peux-tu me parler comme ça, alors que tu n’es pas mieux que moi ?

      -    Ne me cherche pas mon grand, tu sais que ça ne t’a jamais amené rien de bon.

      -    Ah non, tu es sûr ?

      -    Tu me tentes mon cœur, ça ne se fait pas.

Axel lui sourit. Cela faisait longtemps qu’ils se connaissaient maintenant. Ils avaient fait leur première découverte importante ensemble, ils avaient compris, tout les deux, que leur avenir se  construirait autour d’eux deux et non l’un sans l’autre. Ils avaient également compris, que les sentiments qui les unissaient n’étaient pas liés qu’à une simple amitié. Après un nouveau sourire à son amant, il reprit la parole.

      -    Théo, dis-moi, dans quel ordre Youne a-t-elle décidé que l’on apparaîtrait ?

      -    Aucune idée, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle ne nous laissera pas nous reposer sur nos lauriers. C’est un vrai tyran.

Axel sourit. Théo était le seul à réussir ce rare miracle. Il était l’opposé de lui. Mais il l’aimait de tout son cœur, et ça, personne ne pourrait jamais rien y changer.  C’est alors que la porte de la loge s’ouvrit brutalement.  Une femme aux cheveux noirs coupés courts et aux yeux bleus électriques entra avec fracas. Immédiatement, Théo se sépara d’Axel. Se plaçant devant eux, cette femme à l’allure stricte parla.

      -    J’espère que vous êtes prêts car vous montez sur la scène en premier tout les deux.

      -    T’en fais pas, Youne.

      -    Je ne te permets pas Théo. Je suis votre chef et j’attends un minimum de respect.

      -    Bien patronne. Qui passe après nous ?

      -    Personne, les autres sont dans la salle à la disposition de tous. Vous serez donc les

           deux seuls sur scène. J’attends donc de vous que vous donniez le meilleur de vous.

Sur ce, elle sortit de la loge, laissant derrière elle les deux garçons encore plus stressés qu’ils ne l’étaient déjà.  C’est en silence, l’un  contre l’autre qu’ils attendirent le signal. De leur loge, ils entendirent la foule entrer. Youne venait de faire ouvrir les portes, il était donc neuf heures pile. Les cris et les paroles de la foule leur parvenaient quelques peu étouffés. Cinq minutes plus tard, la voix de Youne, amplifiée par le micro, leur parvint.

-         Je vous souhaite la bienvenue au Cabaret Améthyste. En ce lieu de divertissement, huit jeunes hommes se trouvent à votre disposition.

En cet instant, Axel et Théo sortirent de la pièce pour aller se placer derrière les rideaux de la scène. Leurs habits avaient été choisis avec soin par la femme. Celle-ci avait insisté pour que, lors de leur première apparition, ils portent tous des vêtements de cuir moulant. Cependant, seuls Axel et Théo devaient particulièrement attirer l’attention. En effet, ils portaient tout les deux, de hautes bottes de cuir s’arrêtant juste au-dessus des genoux avec un short court. Pour ce qui était de leur haut, ils portaient un tee-shirt moulant percées de toute part, de petits trous laissant entrevoir leur peau. Celui-ci était également décolleté et s’arrêtait au milieu de leur ventre. Pour fini, Youne avait insisté pour qu’ils portent des gants assortis. La seule différence était la couleur des leurs vêtements. Ceux d’Axel étaient de couleur bleu foncée, et ceux de Théo étaient de couleur améthyste. Autant pour s’accorder avec le nom du cabaret que pour s’accorder à la couleur bordeaux de ses cheveux. Ils furent bien vite rejoints par les autres garçons du club. Pour leur part, ils étaient vêtus d’une chemise blanche et d’un pantalon noir en cuir. Youne fit alors l’annonce.

-         Et voici ceux qui seront à votre disposition durant cette première soirée. Le premier d’entre eux se nomme Matthew.

Sur ce, un jeune homme d’une vingtaine d’années, à l’allure noble, aux yeux bruns et aux cheveux couleur miel noués en un catogan, passa derrière le rideau. Immédiatement, une huée de sifflement et de cris se firent entendre. Lorsque les sifflements se furent légèrement calmés, Youne reprit.

-         En deuxième, voici Maximilien.

A son tour, celui-ci passa derrière le rideau. Se plaçant aux côtés de Matthew, il souleva tout autant de sifflements que ce dernier. En effet, qui pouvait résister aux charmes de cet homme ? Agé de 25 ans, les cheveux noirs et courts, et les yeux couleur caramel, il n’avait rien à envier à son prédécesseur. Une nouvelle fois, Youne attendu que les sifflements se calment avant de reprendre.

      -    En troisième, voici Izumi.

Passant derrière le rideau, un garçon à l’allure fragile s’avança. Une cascade de cheveux miel entourait son visage fin et gracieux. Mais ce qui le rendait irrésistible était sans nul doute, la couleur de ses yeux. Profond comme un ciel d’orage, brillant comme la couleur des perles, le gris de ceux-ci pouvait faire chavirer bien des cœurs. Youne reprit ensuite la parole.

-         En quatrième, voici Taylor.

Encore une fois, l’un des garçons passa le rideau. Lorsque la foule se mit à siffler, ses joues s’empourprèrent légèrement, s’accordant ainsi à merveille avec la couleur d’or de ses cheveux. La profondeur de ses yeux lui aurait permis de soumettre le plus vicieux des hommes. En effet, son regard couleur océan ne pouvait qu’attirer l’admiration de tous.

-         En cinquième, voici Khilian.

La démarche un peu brutale, apparu alors un homme au charisme impressionnant. Son regard d’onyx vous faisait vous perdre dans la profondeur de son âme. Aussi noir que ses yeux, ses cheveux encadraient son visage de façon irréel. De ci de la, parmi ces cheveux pendaient de fines mèches bleu cobalt. Ajoutant ainsi à son charisme naturel une raison de plus de le respecter.

Les hurlements de la foule mirent du temps à se calmer, si bien que Youne dû s’y reprendre à deux fois avant d’avoir de nouveau toute l’attention.

-         En sixième, voici Loïc.

Cette fois, ce fut un jeune homme d’environ 18 ans qui se plaçait sur scène. Les cheveux bruns en bataille, faisant ressortir son caractère de racaille. Pour ce qui était de ses yeux, nul ne pouvait égaler la brillance de ses deux émeraudes remplies de défis.

C’est alors que la patronne reprit la parole.

-         Et pour finir, voici les deux derniers. Ceux-ci vont, pour votre plus grand plaisir, vous montrer leurs talents et leurs atouts.

Elle laissa alors un moment de silence, laissant languir les personnes qui se trouvaient dans la salle. Pendant ce court laps de temps, les six garçons étaient descendus de l’estrade afin de se mêler aux gens désireux de faire leur connaissance. Youne finit par reprendre.

-         Et voici à présent Axel et Théo !

Les lumières s’éteignirent alors pour laisser les feux de couleurs mauve et bleu se concentrer sur la scène .Les deux jeunes hommes passèrent alors le rideau, laissant la foule bouche bée devant ce qu’elle voyait.  Lorsqu’ils furent placés de part et d’autres de la barre, ils se firent faces. Ce fut Théo qui entama les hostilités, pliant la jambe avant de la passer autour de la barre, il baisa les yeux, regardant Axel d’un air provocateur. Lorsque sa jambe fut entièrement passée, il se cabra contre la barre, rejetant sa tête en arrière en faisant ainsi cascader ses cheveux. Relevant ensuite la tête, il tendit la main vers Axel. Celui-ci la prit sans hésiter avant de se joindre à la danse sensuelle de son amant. Ils enflammèrent alors la salle entière, les huées du public se firent de plus en plus nombreux, de plus en plus fort. Et plus la danse des deux hommes devenait charnelle et plus la foule criait haut et fort son approbation. Bientôt, les deux hommes se frottèrent l’un  à l’autre, ne laissant entre eux que la barre de métal qui leur servait à se tenir. La soirée se passait dans un ensemble de sifflement d’admiration et d’encouragements. Sans nul doute, Axel et Théo avaient capté toute l’attention du public. A eux deux, ils avaient assuré presque la totalité de l’ambiance. Alors que la soirée prenait fin, Théo décida de lancer le final de leur spectacle. En effet, il s’éloigna un instant d’Axel avant d’enlever son tee-shirt. Aussitôt, la foule se mit à siffler d’admiration. Il fallait dire qu’il était vraiment superbe. Ses cheveux bordeaux cascadant dans son dos. Quelques mèches s’étaient colée sur son front, humide de sueur. Voulant provoquer, comme Youne leur avait demandé, l’émerveillement du public, il s’approcha d’Axel avant de lui effleurer les lèvres en un baiser papillon. Juste après cela, les lumières qui éclairaient la scène s’éteignirent. Aussitôt, une ovation d’applaudissements emplirent la pièce. Les deux vedettes de la soirée se retirèrent alors pour se rendre dans leur loge. En effet,  ceux qui participaient au spectacle finissaient une heure environ avant les autres. Il fallait bien avouer que danser toute une soirée était très fatiguant. Pendant que les autres s’occupaient des clients pour le reste de la soirée, Axel et Théo entrèrent dans l’une des loges. Lorsque la porte de celle-ci fut refermée, Théo attrapa Axel qui le précédait avant de le retourner et de capturer ses lèvres en commençant à glisser l’une de ses mains dans son dos. Axel, doucement repoussa les avances de son petit ami. Cependant, Théo ne l’entendant pas de cette oreille, essayant de nouveau de capturer les lèvres de son amant. Mais juste avant que leurs lèvres n’entrent en contact, Axel tourna la tête. Théo se retrouva donc le visage plongé dans le cou de son amant. Axel prit alors la parole.

-         Non, s’il te plait, pas après ça.

-         Allez, je sais que tu en as autant envie que moi.

En disant cela, Théo posa l’une de ses mains sur l’entrejambe de son vis à vis. Sans vraiment s’en rendre compte, Axel poussa un gémissement. Pourtant, malgré l’envie qu’il ressentait, il se sentait sale de par son métier. Il repoussa donc une nouvelle fois Théo avant de lui dire, en baissant les yeux :

-         S’il te plait Théo, pas maintenant, pas juste après ce que l’on vient de faire.

Théo lui sourit avant de se reculer. Il prit alors le visage de son amant dans l’une de ses mains avant de l’obliger à relever la tête. Capturant alors les lèvres d’Axel tendrement, il voulut le rassurer.

-         D’accord, j’ai compris ne t’en fais pas. Aller, je vais prendre ma douche. Fais en de même avant de manger un bout et de te reposer.

Sur ce, il sortit de la pièce pour se rendre dans sa propre loge. Il se rendit immédiatement dans la salle de bain. Une fois sur place, il se déshabilla et entra sous la douche. Lorsque le jet d’eau chaude entra en contact avec sa peau, il frissonna. Pourtant, malgré ce soit disant bien être, une larme perla avant de rouler sur sa joue, se mêlant aux gouttes d’eau. Celle-ci vint mourir aux coins de ses lèvres. La réaction d’Axel le blessait, mais il ne voulait pas l’inquiéter ni l’attrister. Il se reprit donc, rejetant la tête en arrière, laissant ainsi l’eau se perdre dans sa chevelure flamboyante. Il passa ses doigts dans celle-ci avant de se mettre à se laver.

Pendant ce temps, l’heure de fermeture arrivait à grand pas. En effet, les clients sortaient maintenant par groupes. Et lorsque enfin les derniers individus furent sortis, Khilian, l’un des garçons du club, ferma la porte à double tour. Lorsqu’il fut certain que celle-ci était convenablement fermée, il s’étira avant de se retourner.

Décidément, Youne avait choisit de véritables beautés. Le spectacle des deux autres l’avait vachement excité, il se mit donc en chasse pour voir qui pourrait bien l’accueillir dans son lit cette nuit. Qui sait, peut-être allait-il faire plier son compagnon d’une nuit à ses petits jeux. Sur ce, il partit en quête d’une proie. Errant entre les loges, Il s’arrêta soudain devant l’une d’elles. Un sourire sadique se dessina sur son visage. Il entra alors dans la pièce. En la refermant, l’on vit le nom de Loïc inscrit sur la place de cuivre. Il se faufila alors jusqu'à la pièce d’eau adjacente. En entrant dans celle-ci, il vit derrière le rideau translucide de la douche un corps finement musclé et désirable. S’appuyant sur le chambrant de la porte, il se mit à attendre. Cinq minutes plus tard, Loïc coupa l’eau et sortit. Lorsqu’il vit que Khilian se trouvait dans la pièce, il sourit. Celui-ci s’avança vers lui avant de lui capturer les lèvres de manière assez brutale. Loïc lui répondit sans attendre. Ce n’était pas la première fois qu’ils le faisaient ensemble. Mais après chacun de ces coups tirés ensemble, ils se séparaient comme si de rien n’était. Ils ne cherchaient qu’un défouloir à la frustration. Khilian poussa alors Loïc sur le lit, mais lorsqu’il allait passer l’une se ses mains dans son dos, Loïc le rappela à l’ordre.

-         Fais attention, tu sais que Youne ne veut pas que l’on ait de marques.

-         Je serai sage, promis.

Sur ce, Khilian le fit lentement sien.
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Le lendemain matin, Théo se réveilla le cœur peiné. Soupirant, il s’étira avant d’aller déjeuner. Au début de leur contrat, Youne les avait obligés à dormir sur place. Lorsque quelques mois se seraient écoulés, ils pourraient, s’ils le souhaitaient aller vivre à l’extérieur du club, revenant le soir pour leur travail. Lorsqu’il arriva dans ce qui était la cuisine, il alla directement plonger la tête dans le frigo. Fronçant les sourcils, il referma la porte sans rien y prendre. Soupirant, il sursauta lorsqu’il entendit la voix d’Axel dans son dos.

-         Qu’est-ce que tu as Théo ?

-         Rien, pourquoi tu me demandes ça ?

-         Lorsque tu ne manges rien, c’est que tu ne te sens pas bien, je me trompe ?

Celui-ci détourna les yeux. Comment lui mentir à lui. Sans rien dire, Axel s’approcha avant de prendre le visage de Théo entre deux doigts, l’obligeant ainsi à plonger son regard dans le sien. Pourtant, Théo baissa les yeux. Axel captura alors ses lèvres tout en le prenant dans ses bras. Le jeune homme ferma alors les yeux en se laissant faire. Jamais il n’avait pu résister à Axel lorsqu’il le serrait aussi tendrement.Youne apparut alors dans la pièce. Elle leva un sourcil mais ne dit rien. Lorsque les deux garçons séparèrent leurs lèvres, elle prit tout de même la parole.

-         Je sais que vous êtes ensemble mais n’oubliez pas qu’aucune marque ne sera tolérée sur votre corps.

-         On le sait, ne vous en faites pas.

Sur ce, Théo sortit de la pièce. Il n’aimait pas quand Youne leur rappelait à quel point ils n’étaient qu’un simple morceau de chaire que l’on pouvait acheter à sa guise. Se rendant dans sa chambre, il mit ses chaussures, attrapa son portefeuille avant de le glisser dans la poche de son jean et mit sa veste. Il sortit ensuite du club. Il faisait beau en ce mois de décembre. Il faisait, certes, très froid mais le ciel était dégagé et les rayons du soleil apportaient à Théo le peu de chaleur qui lui permettait de réchauffer son cœur. Il avait réussi à semer Axel sans lui dire le pourquoi de son comportement, et ça, c’était un miracle lorsque l’on savait que celui-ci s’inquiétait toujours pour lui. Il marcha cinq minutes avant de prendre le bus. Une quinzaine de minutes plus tard, il descendit et fit environ 200 mètres. Il s’arrêta alors devant une maison un peu à l’écart des autres. La façade blanche réfléchissait le soleil qui donnait l’impression qu’elle rayonnait. Théo soupira avant de sortir de sa poche un trousseau de clef. Il introduisit l’une d’elle dans la serrure et l’ouvrit. Lorsqu’il fut entré, il se retrouva dans un couloir aux couleurs chaleureuses. Il s’avança sans bruit. Pourtant, lorsqu’il passa devant une porte, un cri retentit.

-         Théo !

Soupirant, le jeune garçon se tourna. Dans la pièce qui était en fait une cuisine, une femme à la noble allure se trouvait assise à une table. Elle était sous le choc de ce qu’elle venait de voir, ses yeux émeraude emplis de surprise. Lorsqu’elle reprit contact avec la réalité, elle se leva et courut vers le jeune homme, laissant flotter derrière elle ses longs cheveux d’un noir d’ébène. Elle le prit ensuite dans ses bras pour le serrer contre son cœur. Son fils était enfin rentré. Cela faisait plus de deux mois qu’il était partit sans donner de nouvelles. Théo, gêné de cette attitude, détourna les yeux.

-         Maman, s’il te plait.

-         Oh, pardon, mon grand. Mais je me suis tellement inquiétée.

Elle s’éloigna alors, le laissant respirer. Mais avant que le silence ne s’installe, elle lui prit le poignet et l’emmena dans la cuisine.

-         Viens, je vais te préparer un petit déjeuner digne d’un roi.

-         Mais maman…

-         Bon, alors je vais te faire un bon chocolat chaud maison. Tu adorais ça quand tu étais petit, tu n’arrêtais pas de m’en réclamer.

-         Maman…

-         Alors voyons… voilà. La casserole est sur le feu, maintenant je mets du chocolat, du lait, un petit carré de sucre. Tu l’as toujours préféré légèrement plus sucré que moi.

-         MAMAN !

Il avait fallu que Théo crie pour qu’enfin sa mère se retourne. Il soupira, détourna le regard et finit par parler.

-         Je suis désolé maman, mais je ne reste pas. Je suis juste venu chercher deux, trois affaires à moi. Tu sais que papa…

-         Qui appelles-tu encore « papa » ?

Aussitôt, le jeune homme se retourna. Devant lui, dans l’embrassure de la porte, se trouvait un homme à l’allure sévère. Ses Yeux, d’un bleu gris, avait la même couleur qu’un ciel d’orage. Il était d’ailleurs étonnant que ceux-ci ne lance pas d’éclairs. Ses cheveux, coupés court, étaient aussi noirs que ceux de sa femme. En voyant cet homme devant lui, Théo se redressa de toute sa hauteur, montrant ainsi qu’il n’était nullement impressionné. Un lourd silence s’installa, mais le jeune homme décida de le briser.

-         Papa je…

Il ne pu finir sa phrase. En effet, son père l’en empêcha en criant.

-         Je t’ai déjà dis de ne plus m’appeler ainsi, je ne suis plus ton père !

-         Mais quand vas-tu ouvrir les yeux ?

-         Ne me parle pas sur ce ton !

-         Je fais ce qu’il me plait. Si tu étais moins borné, tu verrais que ton attitude est insensée. Je ne nie pas être sous ton toi, mais ta réaction blesse les gens que tu aimes. Ne vois tu pas que ta réaction fait souffrir maman ?

-         Ne me mets pas en cause pour ton anormalité !

-         Anormalité ? Anormalité ? Je n’ai rien d’anormal !

-         Ah non ? Et ce que tu fais avec cette racaille aux cheveux bruns ? Ne crois tu pas que je ne n’ai jamais rien remarqué ?

-         Je ne me suis jamais caché. Et fais attention à ce que tu dis, Axel n’a rien d’une racaille.

-         Tu oses me réprimander sur mes paroles ! Ce que tu fais avec lui est abject. Comment peux-tu l’aimer, lui un homme ?

-         Ne revint pas là dessus, j’ai toujours préféré les garçons et ça ne change rien. Je te signale que cela fait deux mois que je suis parti maintenant.

-         Le fait que tu sois parti ne change rien, tu es anormal, et je suis révulsé du fait que tu sois mon fils.

-        

Théo baissa les yeux. Le ton n’avait cessé d’augmenter tout le long de cette conversation. Il avait essayé un nombre incalculable de fois d’expliquer à son père que l’homosexualité n’avait rien d’une tare ou d’un crime. Mais celui-ci ne voulait rien entendre, il l’avait d’ailleurs chassé de chez lui, ne lui laissant rien si ce n’est une énorme douleur au fond du cœur. Une nouvelle fois, il était profondément blessé par le comportement et les paroles de son père. Mais jamais il ne lui aurait avoué. Sans relever le visage, il parla alors comme pour lui-même.

-         Si je suis anormal qu’es-tu toi pour m’avoir engendré ?

Aussitôt, son père s’avança vers lui. Il abattit alors violement sa main sur la joue gauche de son fils. Celui-ci vacilla sous le coup mais ne broncha pas. Relevant les yeux, il plongea son regard dans celui de son père. Il ne pouvait y voir que de la colère et de la haine. Lui qui voulait le blesser exprès pour essayer de lui faire ressentir un peu de compassion c’était raté. Par ses paroles cinglantes, il avait voulu lui faire ressentir toute la peine qui lui enserrait le cœur. Mais quoi qu’il fasse cela ne le faisait jamais réagir de la bonne manière. Il se pressa alors dans le couloir, bousculant son père au passage. Il grimpa les escaliers quatre à quatre avant de pousser la première porte à gauche. Une fois dans sa chambre, il attrapa l’un de ses sacs avant d’y mettre ce qu’il était venu chercher. Un cadre photo sur lequel sa famille était réunie, un autre où il était seul avec Axel, un petit chien en peluche usé par le temps, son album photo, mais surtout, il était revenu pour son collier. Celui que son père lui avait offert à la naissance. Il était tellement fier d’avoir un fils qu’il l’avait fait faire spécialement pour lui. Le pendentif était un phénix qui tenait les initiales de son enfant dans chacune de ses serres. Un T et un K. Pour Théo Ki-Lin. En effet, son nom voulait dire Phénix en chinois. Lorsque tout cela fut dans son sac, il le ferma et descendit les escaliers. En passant devant la porte de la cuisine, il s’arrêta pour dire un dernier mot à sa mère.

-         Je suis désolé, maman.

C’est alors que son père lui cria dessus en se levant.

-         Ne remets plus jamais les pieds dans cette maison !

Sur ce, Théo quitta la maison de son enfance en claquant la porte. Une horrible douleur lui étreignait le cœur. Il décida de rentrer au club avec, pour seule consolation, les quelques objets qu’il avait récupéré. En effet, ceux-ci étaient tout pour lui. Le cadre où il était heureux avec sa famille, le collier qui était un cadeau de son père, le petit chien, un cadeau de sa mère, son album photo, mais surtout le cadre où il était avec Axel. Soupirant, il attendit le bus en silence. Le ciel s’était assombri. Et bientôt, quelques flocons de neiges vinrent mourir dans la coiffure flamboyante de notre ami. Le bus arriva enfin. Il soupira avant de monter dedans et de s’asseoir au fond. Le trajet du retour lui s’embla bien long. Lorsque enfin le club fut en vue, il poussa un soupir de soulagement. Entrant discrètement pour ne pas se faire repérer par Axel, il se rendit directement dans sa chambre. Lorsqu’il fut sur place, il ouvrit son sac pour en retirer ses affaires. Il commença par retirer le collier et l’album afin de les mettre dans son armoire. Il retira ensuite la petite peluche et la plaça sur son lit. Retirant ensuite les deux cadres, il plaça celui ou il était avec Axel sur sa table de nuit. Mais lorsqu’il prit en main celui ou il était avec sa famille, il vit que la photo avait été découpée. En effet, son père ne se trouvait plus dessus. Il sentit alors monter en lui une immense souffrance. Bien vite, la peine qu’il ressentit se transforma en une colère sans nom. Aussitôt, il claqua le cadre sur le lit avant de commencer à dévaster la pièce entière. Renversant les meubles, son bureau, lançant la chaise dans le grand miroir de la pièce. Il était hors de lui. Bien vite attitré par le bruit, ce fut Khilian qui arriva en premier. Lorsqu’il le vit, il essaya de s’approcher pour le calmer. Mais lorsqu’il lui attrapa le poignet, Théo se dégagea en lui envoyant son poing dans l’estomac. Aussitôt, Khilian recula. Mais alors qu’il allait riposter, une poigne de fer lui attrapa le bras. Se tournant, il vit qu’il s’agissait d’Axel.

-         Laisse, dit-il. Je vais m’en occuper. Il est violent quand il est comme ça. Je vous conseille de sortir de la chambre, tous.

Il avait finit sa phrase en se tournant vers les autres. Ceux-ci ne demandèrent rien et sortirent. Ils n’en étaient pas mieux curieux sur l’étrange comportement qu’avait Théo. Lorsque tout le monde fut sortit, Axel ferma la porte. Après quoi, il se tourna. C’est alors qu’il vit Théo chuter. Le jeune homme rattrapa son amant de justesse. Juste après, Théo s’accrocha à lui en pleurant toutes les larmes de son corps. Il avait tellement mal au cœur. Axel le serra doucement contre son cœur afin qu’il se calme. Cela prit plus d’une dizaine de minutes. Lorsque enfin les larmes de son amant se furent taries, Axel le prit doucement dans ses bras avant de sortir de sa chambre et d’aller dans la sienne. Une fois sur place, il le coucha sur son lit. Le jeune homme aux cheveux flamboyant plaça un bras au-dessus de ses yeux. Axel s’assit à ses côtés.

-         Qui a-t-il Théo ? Demanda-t-il. Je m’inquiète pour toi.

Le concerné garda le silence. Son amant ne le pressa pas. Il lui laissa le temps de se calmer. Il savait qu’il faillait toujours un peu de temps à Théo pour qu’il reprenne le contrôle de lui-même. En effet, après quelques instants, il inspira profondément avant de commencer à lui expliquer ce qu’il s’était passé.

-         Je suis retourné chez moi, dit-il.

Axel avait comprit immédiatement, il savait que la relation entre Théo et son père s’était dégradée de manière radicale lorsqu’il lui avait annoncé qu’il sortait avec Axel. Soupirant, celui-ci se pencha sur le visage de Théo avant d’écarter son bras et de déposer ses lèvres sur celle de son petit ami. Lorsqu’ils se séparèrent, Axel lui murmura quelques mots.

-         Je suis désolé Théo, tout ça c’est à cause de moi.

-         Non, c’est la faute de mon abruti de père, il ne m’a jamais compris.

Replaçant son bras sur son visage, Théo continua sur sa lancée, surtout pour lui-même.

-         Pourquoi a-t-il fallu qu’il coupe cette photo ?

A cet instant, Axel comprit de quelle photo il parlait. Lorsqu’il était allé pour la première fois dans la chambre se son ami à cet époque, il avait vu une photo de famille sur sa table de nuit. Cette photo comptait énormément pour le jeune homme. En effet, elle avait été faite une semaine avant qu’il ne soit jeté hors de chez lui. Axel vint alors se coller à Théo.

      -    Dors, je veille sur toi.

Néanmoins, il se jura en lui-même qu’il ferait tout pour pourvoir récupérer les négatifs afin de la refaire.

Publié dans : Cabaret Améthyste
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